[Reservé] Elégie animale

Le ciel ressemblait à une véritable palette de peintre au crépuscule: le rouge, l'or, le noir, le rose, le blanc, le bleu sombre et clair...ces couleurs pourtant si différentes se mariaient avec harmonie alors que l'astre diurne s'abîmait à l'ouest. Le soleil allait bientôt disparaître derrière les reliefs de la terre, laissant la nuit régner sur le monde, et avec elle la pleine Lune et son cortège d'étoiles...
Le vent nocturne soufflait modérément, faisant bruisser les arbres de la Forêt Interdite. Ce râle angoissant donnait une sorte de vie à ces bois, plus encore lorsqu'on savait quel genre de créatures pouvaient bien y jaillir une fois que le soleil aurait bel et bien disparu...

Le château de Poudlard était illuminé de tout ses feux en ce début de soirée, et la rumeur grondante de la Grande Salle donnait une autre image de vie, bien différente de celle de la Forêt.
Alors que le repas venait de commencer, la grande porte qui menait au Parc s'entrebaillait légèrement, dans un grincement sonore avant de se refermer aussitôt, laissant une petite silhouette recouverte d'une cape noire dévaler la courte volée d'escalier.
Cette personne sortit aussitôt au trot du sentier tracé pour la promenade et foula à petites enjambées rapides l'herbe aux teintes argentées, prenant la direction de la noire Forêt Interdite, qui semblait déjà grouillante de ténèbres profondes.
Le jeune élève avait une respiration sifflante, hachée, comme s'il souffrait. Cependant il courrait de plus en plus vite, comme s'il craignait que le soleil ne se couche avant qu'il n'ait atteint la lisière de la forêt.

Toboe aurait voulut courir. Mais il ne cessait plus de vaciller dans sa marche rapide, toujours à deux doigts de s'étaler sur le sol.
Il respirait mal, ses entrailles se nouaient un peu plus à mesure que la luminosité diminuait.
L' Irlandais gardait ses yeux dorés rivés sur son objectif, luttant contre sa furieuse envie de rebrousser chemin pour semer le carnage dans la Grande Salle, se repaître des hurlements aigus de ses chers camarades...et voir leur sang couler.
Le jeune garçon eut un rictus de dégoût et faillit trébucher. Ses idées lugubres s'étaient répétées toutes la journée qu'il avait passé dans son lit, à tenter de réfréner son délire et son besoin grandissant de nourriture...
Les pans de sa cape claquaient derrière lui, et il se rapprochait de plus en plus de la lisière de la forêt. Ce serait là. Cette nuit...
Il avait eut de la chance de ne croiser sur son chemin aucun préfet ni le Garde-chasse. Tous devaient être en train de se restaurer à l'intérieur du château. A l'abris. Loin de lui et du monstre qui habitait sa chair et son âme.
Tob jeta un bref coup d'oeil par-dessus son épaule, vers les nombreuses fenêtres se découpant en formes or sur la façade pierreuse du collège. Il avait eut si peur de déraper pendant les cours qu'il avait préférer les sécher, quite à mettre en péril son passage en seconde année. Qu'étaient des cours par rapport à des vies humaines? Il s'était sentit si enragé, si affamé qu'il aurait pu mordre n'importe qui s'étant approché de lui.
Dans son lit, enfouit sous ses couvertures pour fuir les regards d'éventuels Poufssouffles, il s'était mordu le bras gauche rageusement, et avait bu son propre sang pour essayer de tarir sa soif. Toute la journée, il avait agit ainsi, entre grognements quasi-animaux et gémissements de douleur, envoyant balader ses camarades de répliques aggressives si on l'approchait.
L'Irlandais avait presque atteint la lisière lorsqu'il perdit l'équilibre et tomba successivement à genoux puis à quatre pattes sur le sol herbeux. Emettant un son situé entre le grondement animal et la plainte humaine, son regard se posa au hasard sur son bras qui lui avait tant servit durant la journée. Il était couvert sur une partie plus ou moins étendue de sa peau de petites plaies dues à ses dents, de marques violacées et rouges. Elles s'étaient à moitié résorbée, mais uniquement grâce à son pouvoir de régénération rapide...
Le jeune garçon se releva avec dfficulté et parcourut les derniers mètres restants d'une démarche fiévreuse, sa respiration se faisant plus saccadée que jamais. Le soleil s'était bien couché, le ciel avait viré au bleu d'encre à l'ouest et les étoiles paraissaient déjà. Il savait que bientôt, ce serait la Lune, ronde, pleine et si belle en reine du ciel nocturne...

Il s'était enfoncé depuis quelques minutes déjà dans la forêt, cherchant à s'enfonçer le plus possible dans les bois, et s'éloigner du sentier pour éviter tout risque de rencontre. La fluette ombre se glissait entre les arbres d'un pas rapide et feutré, inquiété par les ténèbres grandissantes qui l'entouraient et par les rumeurs qui accompagnaient inévitablement cette Forêt.
Toboe déboucha quelques minutes plus tard sur une minuscule clairière coupée par un petit ruisseau, encadré de pierres. Le jeune loup-garou, essouflé, décida de s'arrêter ici pour "l'attendre"...
Il déboucla sa cape et la plia soigneusement avant de la déposer sur l'une des pierres, hors de portée des insectes ou autre bestioles indésirables. Poussant un profond soupir, il entreprit d'ôter son T-shirt, puis le reste de ses vêtements avant de les placer avec précaution au même endroit.
Dans l'obscurité, sa peau pâle et désormais nue luisait comme la lune elle-même, dont les premiers rayons venaient éclairer la cîme des arbres l'entourant, et descendant graduellement.

Toboe respira profondement, tremblant comme une feuille mais plus par appréhention que par frilosité. Il avait peur. Parce que toute la souffrance qu'il avait put endurer durant ces derniers jours n'étaient rien, absolument rien, comparé à sa transformation imminente.
Ses yeux dorés et voilés de fatigue se fermèrent, et il prêta attention aux battements de son coeur. Ils se faisaient de plus en plus rapides, à mesure, sans doute, du rapprochement des rayons lunaires qui déclencheraient sa mutation. Son coeur cognait dans sa poitrine, le sang pulsait dans ses veines pour irriguer chaque muscle de son corps.

Puis la Lune fut assez haute pour inonder son refuge de son anémique lumière.
Les rayons caressèrent la peau opaline du jeune garçon, qui tressaillit comme s'il venait de reçevoir une décharge électrique, et il tomba à genoux au sol dans un long et terrifiant gémissement de souffrance.
Une douleur démesurée enflamma son corps entier, faisant bouillir ses entrailles. Ses cris demeuraient coincés dans sa gorge, et seuls des gargouillements inhumains inarticulés s'élevaient dans l'air de la nuit. Dans des sinistres craquements successifs, tous les os de son squelette se brisèrent, s'allongèrent ou se ramifièrent pour changer toute la structure de son corps. Ses muscles palpitants roulèrent sous sa peau qui se couvrait à une vitesse folle d'une fourrure acajou. Trois longues minutes s'écoulèrent ainsi dans une transformation aussi lente qu'extrêmement douloureuse. Les plaintes animales avaient remplacées les cris humains, une angoissante mélopée exprimant sa souffrance infinie, sa tristesse aussi. Il chantait son élégie animale...

Un souffle rauque, saccadé et animal surmontait le nouveau silence de la clairière au ruisseau. La créature hybride qui se tenait là était un loup-garou d'aspect jeune, plus petit et bien moins musclé que ce que l'on pouvait attendre d'un monstre de conte.
Le lycanthrope s'ébroua, faisant luir son pelage fourni et soyeux à la lueur lunaire, avant de tourner son regard d'or ambré vers l'astre nocturne. Elle était belle, si belle... Et il l'avait toujours aimé, même si elle était la cause de toutes ses souffrances. Pourquoi?

La bête poussa un feulement rageur, sa faim, son besoin de chair se faisant cruellement sentir après cette éprouvante transformation. La chasse était ouverte...

[Ze voudrait rappeller aux chers élèves que la forêt Interdite ne porte pas son nom pour faire joli ^-^ Vous comprendrez sûrement que je préfèrerais que ce soit un topic entre loup-garous, ou alors avec un seul et unique visiteur malchanceux ^^" Merci!]

( a toi de me dire si tu souhaite qu'une petite adolescente innocente passe par là ou non!! o fet ne serait-tu pas un peu littéraire??LOL)

[ last post~ La forêt interdite, Pleine lune.]

Il s'approcha lentement. Il avait faim et commençait à s'impascienter. Le loup-garou au pelage roux flamboyant, se leva sur ses pates arrières et renifla longuement l'air, de son museau défiguré par une profonde cicatrice. A l'affût de tout mouvement suspect. Soudain un cri, son cri, déchirant, trouant le silence peusant de la forêt.
Secoua sa fourure et s'élença à toutes...pates.
Décidément, une odeur ce soir là, le dérengeait. Fronssa le museau et partit à la recherche de son propriétaire, sous le regard attentif de Luni.

Toboe Redleaf a écrit:

[Ze voudrait rappeller aux chers élèves que la forêt Interdite ne porte pas son nom pour faire joli ^-^ Vous comprendrez sûrement que je préfèrerais que ce soit un topic entre loup-garous, ou alors avec un seul et unique visiteur malchanceux ^^" Merci!]

HJ : par contre, pour les professeurs, elle n'est pas complétement interdite ! Si ça prend une mauvaise tournure (blessure d'un élève, hurlements ou cris stridents, et j'en passe !), je me verrais dans l'obligation d'intervenir ! (Eh ben oui ! Je ne suis pas professeur pour rien ! ^^ )

[ pardoooooooooooooooooooonnnn, sorryyyyyyyyy!!!! TT___TT y'a eut un gros changement de programme...(voir le topic du bureau d'AJ pr comprendre u___u"") je devrais éditer ce topic, mais comme je ne suis pas officiellement sur ordi ici et maintenant, hum <<"" ce sera pour une autre fois, encore dsssssssssssssslllllll ]

Cam profita encore quelques instant du coucher de soleil dont les couleurs chaudes miroitaient sur la surface calme du lac, puis jugea que sa promenade touchait à sa fin. De plus, les gargouillis de son estomac se faisaient plus persistant, lui rappelant gentiment sa faim. L’idée également, d’être avertit par un préfet –ou tout autre personne de ce rang- pour son entrée tardive, le poussait d’avantage à regagner le château. Le jeune homme emprunta donc le petit sentier qui serpentait jusqu’aux larges portes de Poudlard. Il flânait tout de même quelque peu, avançant les yeux rivés vers le ciel ou la noirceur daignait finalement sortir de sa tanière et venir dévorer les miettes de lumière du jour. Quelques étoiles frémissantes, encore intimidées par les derniers rayons de soleil, brillaient déjà sur la partie sombre de la voûte céleste. Bref, son pas était particulièrement lent, résigné même. C’est qu’il ne s’agissait pas d’un garçon d’intérieur, préférant mille fois la brise fraîche de la nuit à la chaleur étouffante de la grande salle. Cette habitude résultait de son enfance perturbée où il en vint même à craindre les endroits clos, de peur d’y être enfermé à jamais. « La liberté est un fruit délicieux, disait-il à ses camarades, une fois que l’on y a goûté, on désire et on espère sans relâche y mordre une nouvelle fois». L’orphelinat n’en devint que plus pénible encore, l’empêchant d’aller et venir comme bon lui semblait, l’obligeant à demeurer ‘réfugier’ dans sa chambre. Voilà pourquoi l’enfant se postait fidèlement au bord de sa fenêtre, observant avec mélancolie le monde extérieur, et cela, journée durant. Cam soupira. Le passé reste le passé, il ne vaut mieux pas y accorder trop d’importance afin de se concentrer sur un futur meilleur. Cette philosophie née d’heures solitaires l’emplissait d’espoir, l’accompagnant ainsi dans ce chemin tortueux qu’est la vie.

Alors que la distance entre lui et la porte se comptait en mètre, une silhouette capta son attention. D’après la taille, il en déduit qu’il avait affaire à un élève, mais pourquoi celui-ci s’éloignait-il, le repas débutait à peine. Intrigué, Bluesky le suivit du regard. À l’allure de ce petit, on devinait facilement qu’il était pressé. Puis, sa démarche se fit titubante, ce qui incita Camui à se lancer à sa poursuite. La direction emprunté par son confrère l’inquiétait également : la forêt interdite.

**Mais qu’est-ce qu’il fout? **

Bientôt, il le perdit de vue, la couleur noire de sa cape se fondant dans les ténèbres de la forêt. Cam en vint à courir dans l’illusion qu’il parviendrait à le rattraper. Hélas, désormais face à la lisière des bois, ses yeux ne percevaient que des arbres. Une essence maléfique coulait sous leur écorce, enfin, c’est l’impression que renvoyait la forêt interdite. La brise se leva, agitant les feuilles aux passages qui bruissaient dans un murmure. Murmure qui devint rumeur sombre de malheurs et de secrets. Cet endroit dissimulait bien des choses démesurées, allant même au-delà du qualificatif de cauchemardesque. Craignait-il cette forêt? Forêt sujette de toutes les histoires d’épouvantes du collège. Certains racontaient qu’elle abritait vampires, spectres, loups-garous…

**Ce ne sont que des balivernes…**

Songea-t-il, cherchant à se rassurer. Pourtant, il n’osait pas franchir le seuil de ces lieux suintant d’ombres. Valait-il mieux foncer au château pour avertir un professeur…cependant, le temps perdu à atteindre cet objectif suffirait au malheur pour s’acharner sur ce/cette pauvre garçon ou fille qui s’enfonçait dans les bois. Pareil pour ces minutes inutiles où il réfléchissait à l’option la plus logique. Ses prunelles bleues scrutèrent nerveusement les troncs immenses, maintenant inondés d’une lueur lunaire. Dans une grande inspiration, et non pas sans hésitation, Cam pénétra la forêt à son tour, baguette parée.

Au bout d’un moment, le vent se tut, laissant place à un silence perturbant. La forêt aux aguets, savait très pertinament qu’elle comportait deux visiteurs et guettaient leurs moindre faits et gestes, attendant sagement le moment opportun pour les emprisonner dans son piège. Bluesky secoua vivement la tête, chassant ces idées issues de la peur grouillante dans son cœur. Ses yeux accoutumés à l’obscurité, lui permirent de ne pas user de sa magie. D’ailleurs, Lumos réduirait son champ de vision, bien qu’il soit hanté d’apaiser ses tourments par une lumière douce et rassurante. En un sens, ce geste attirerait toutes les créatures du bois, si créatures il y avait. Quoique, le nom ‘Forêt interdite’ signifiait sûrement quelque chose du genre : Danger! Attention, mort certaine! Très pessimisme le Camui.
Au fur et à mesure qu’il s’écartait de la sortie, ses membres s’alourdissaient, rendant sa marche pataude et maladroite. Ses mains s’engourdirent aussi, échappant sa baguette par deux fois. Soudain, il trébucha contre une racine et s’affala sur le sol. La tête appuyée contre un tapis de feuille morte et de terre humide, la respiration irrégulière dut à la surprise de cette chute, Cam ferma durement les yeux. Comme il regrettait s’être aventurer stupidement dans ces bois, alors qu’il ignorait se diriger même avec une carte. Sa témérité le perdrait. Ne renonçant pas, le garçon se releva, flagellant.

"Je te retrouverai et j’te jure que tu vas entendre parler de moi!"

Ses grommellements s’interrompirent par des éternuements. Ses allergies se manifestaient, c’était le comble. Animé par la colère, Bluesky reprit sa quête, mêlant jurons et éternuements, passons pour la subtilité.