Sortant de la Salle des Préfets, un soir... (Privé)

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…Olyssa Nymfalis claqua la porte de la Salle des Préfets. Un courant d’air frais traversa l’aile droite du quatrième étage, la faisant frissonner malgré le début de printemps qui s’était installé à Poudlard depuis une semaine : La neige avait fondu, tandis que les premières fleurs faisaient leur apparition.

Ce changement de saison plutôt bienvenu laissait pourtant la Préfète-en-Chef des Gryffondors de marbre. Ces deux derniers mois n’avaient pas été en sa faveur, bien au contraire. Leurs professeurs s’acharnaient à les faire travailler jusqu’à plus de minuit, certes, mais ce qui avait en réalité provoqué ce renfrognement inhabituel chez la jeune fille, était son homonyme de Serpentard, Mathias Adams.

C’était par sa propre faute que tout avait commencé. Elle avait eu le malheur de tomber sur une lettre qui appartenait au jeune homme et…rien que d’y penser lui était difficile…et elle l’avait lue. Il s’en était rendu compte, bien sûr, et depuis ce jour, elle l’avait fuit…oui fuit, lâche qu’elle était, ternissant sa réputation de Gryffondor et son amour propre. Comment avait-elle pu se conduire comme ça ? Elle n’en savait rien, c'était la première fois.

Puis, il y avait de ça moins d’une semaine, Mathias s’était vengé, pensait-elle, en la bousculant violemment en cours de botanique. Pour elle ne savait quelle raison, la réaction non surprenante du Serpentard l’avait anéantie. Elle avait était lâche, il l’avait été aussi. Mais ce qui lui provoquait le plus de douleur, c’était en réalité que le garçon n’avait pas l’air de souffrir du tout de la tension qui s’était installée entre eux, contrairement à elle qui y pensait une cinquantaine de fois par jour, si ce n’était plus. Elle était totalement désorientée, et comme si son mal-être ne pouvait suffire, elle tombait sur Mathias ce soir là.

Oui, alors qu’elle se dirigeait vers la Grande Salle pour le dîner, elle avait découvert Théopase Haypén, déambulant dans les couloirs et dans un état alarmant. La Salle des Préfets se trouvant à quelques pas d’eux, la jeune sorcière y avait traîné le Poufsouffle…Mais dans cette salle, et bien comme si le malheur s’acharnait sur elle, il y avait Mathias Adams – Julie Parker était aussi présente-

La rancœur d’Olyssa commençait à lui devenir insupportable, et ne pouvant plus tenir dans la même salle que ce garçon qui, malgré tous ses efforts, n’arrivait pas à détester, profita de l’arrivée de la Préfète des Serdaigles pour sortir promptement de la Salle des Préfets.

La jeune fille tourna à l’angle du couloir, marchant le plus vite possible vers une destination inconnue. *Mince, il faut que j’aille manger*, se rappela-t-elle bien que le nœud qu’elle avait dans l’estomac l’empêcherait d’avaler quoique ce soit. Olyssa fit donc demi-tour, et dans sa colère, se prit le pied dans le bord d’un tapis pour aller s’écraser sur quelque chose qu’elle n’eut pas le temps de distinguer dans l’obscurité des couloirs…ou plutôt quelqu’un, quelqu’un qu’elle ne s’attendait pas du tout à retrouver si vite…

[Last Post Salle des Préfets, "Première entrée dans la salle des préfets..."]

Ayant été élevé par des parents qui cédaient à ses moindres volontés, Mathias avait été ce qu’on appel ‘un enfant roi’. Il avait été habitué à toujours avoir ce qu’il voulait quand il le voulait et n’avait que rarement eut à fournir un effort quelconque. Aussi, poursuivre quelqu’un avec entêtement pour obtenir une simple réponse n’était pas habituel de la part du jeune Adams. Pourtant, c’était la deuxième fois que le Serpentard emboîtait le pas à Olyssa alors qu’elle tentait de le fuir.

Si Mathias avait eu le moindrement l’habitude des introspections, il aurait peut-être songé à se demander pourquoi il agissait ainsi... Peut-être était-ce l’agacement de voir qu’on pouvait lui tenir tête qui le motivait à s’obstiner ? À moins que ce ne fût parce que la jeune Nymphalis, au même titre que Jessica Dark, était quelqu’un d’important pour lui, quelqu’un qui méritait son attention... L’idée aurait fait rire Mathias si quelqu’un la lui avait présentée, mais elle était plus que plausible.

Bref, ce fut avec l’intention d’empêcher Olyssa d’échapper une nouvelle fois à ses questions que le Préfet-en-Chef franchit la sortie de la Salle des Préfets quelques secondes après elle, laissant derrière lui Julie et Olivia qui s’occuperaient certainement de veiller à la santé de l’idiot qui servait de Préfet à Poufsouffle. De toute façon, Mathias se fichait bien de ce qu’elles pouvaient faire, tant qu’elles ne le suivaient pas.

Jetant un coup d’oeil circulaire au couloir dans lequel il se trouvait maintenant, le jeune Adams se retint de jurer en voyant qu’Olyssa n’y était pas. Les escaliers ou le prochain couloir... quel chemin l’adolescente avait-elle choisi ? Choisissant au hasard le prochain couloir, Mathias s’y dirigea, même si le fait que la Gryffondor s’y trouve encore, en supposant qu’elle avait bien choisi cette voie, était peu probable.

Contre toute attente, alors que le Serpentard atteignait le tournant, une jeune femme blonde le percuta. Reculant d’un pas en pestant mentalement contre les gens pressés ( bien qu’en cet instant, il le fut lui-même ), Mathias reconnu avec surprise Olyssa. Wow. Facile à retracer finalement ! Elle allait toutefois probablement re-tourner les talons pour détaler encore... Aussi, Mathias lui agrippa-t-il le poignet pour l’empêcher de s’enfuir une nouvelle fois, si tel était son projet. Il ne voulait pas lui faire mal, mais uniquement la retenir. Il ne serra donc pas, espérant quand même qu’elle ne se débattrait pas, puisqu’il n’aurait pas vraiment le choix de la libérer dans ce cas...

"Maintenant, tu arrêtes de courir !" , ordonna l’adolescent, sans chercher à cacher son mécontentement d’avoir dû la poursuivre à deux reprises. Il n’allait pas passer sa vie à la traquer non plus !

"Tu es une Gryffondor alors agit en tant que telle. Affirme toi et dit moi, bon Dieu, ce que je t’ai fait pour que tu me détestes !" , poursuivit le Serpentard en plantant son regard dans celui d’Olyssa.

'ce que je t’ai fais'... c’était une formulation un peu bizarre. Ça laissait entendre qu’il reconnaissait avoir des tords, non ? Ce n’était pas le genre de Mathias. Ce n’était pas lui qui jouait à cache-cache à treize ans ! Enfin, trop tard... Les mots avaient franchis ses lèvres. Pourquoi d’ailleurs ? Il ne les pensait pas ! C’était elle qui devait s’excuser de l’avoir fait tourner en bourrique.

Olyssa se releva, le dos douloureux, étant donné qu’elle venait de se faire projeter sur le sol. *Heureusement qu’il y avait ce tapis !* pensa-t-elle, maugréant en son fort intérieur. A vrai dire, il y avait de quoi être mécontent ! On aurait pu croire que la jeune Nymfalis passait ses journées à tomber ces temps-ci ! Elle ne comptait plus les bleus et bosses !
Déjà furieuse, la Préfète-en-Chef se releva sans même enlever la poussière de ses vêtements, tout à fait d’humeur à s’en prendre au premier venu, bien qu’elle soit en partie fautive de cet accident.

Mais la personne qu’elle découvrit en relevant la tête était l’unique qui avait exactement les mêmes pouvoirs qu’elle en cette école…Mathias ! Décidément, il ne la lâcherait jamais ! Elle venait à peine de se débarrasser de lui qu’il était à nouveau là, et cette fois-ci fermement accroché à son poignet. La Gryffondor se vit donc contrainte d’écouter son homologue lui donner tout d’abord un ordre, justifié certes, mais un ordre ! Qu’elle arrête de courir ? C’était d’accord, elle en avait de toute façon assez d’ignorer cet imbécile. Un imbécile pour qui elle attachait d’ailleurs beaucoup trop d’importance.

Elle lui jeta un regard si noir qu’il dépassait ses compétences. Elle ne s’était pas conduite comme digne de la maison des lions ? Comme si elle ne le savait pas ! Mathias, lui, par contre, s’était conduit exactement comme l’aurait souhaité Salazar Serpentard, plus vicieux et indigne que jamais ! Elle le détestait ? Justement, tout serait plus facile si elle arrivait à le détester réellement, cela règlerait bien des choses, en premier dans sa propre tête…

« Tu te prends pour qui Adams ?siffla-t-elle en fixant la main brûlante qui la retenait. Lâches-moi, ordonna-t-elle aussi sèchement que froidement. Ne pouvant pas supporter qu’il la touche, elle se dégagea de l’étreinte de son poignet elle-même avant de continuer, bouillonnante : Pourquoi je te déteste ? *je ne te déteste pas…*Tu n’as aucun honneur Adams ! éclata-t-elle…Comment peux-tu me demander ça ? Si ce que tu cherches ce sont des excuses pour ta lettre…tu les as ! cracha-t-elle, criant presque, mais ne me demande pas pourquoi je te déteste, tu le sais très bien ! »

Elle sentit ses yeux la piquer à nouveau, elle voulait hurler mais n’en avait pas la force…pas devant lui. Elle ne voulait plus le voir, elle voulait qu’il disparaisse, aussi disproportionné cela puisse paraître ! Mais elle n’arrivait pas à le lui dire, elle en était incapable. Olyssa ravala les larmes de colère qui perlaient au coin de ses yeux. Il ne devait pas voir, il ne devait pas ! Elle détourna le regard quelques secondes et respira profondément comme elle en avait pour habitude ces dernières semaines, avant de replonger son regard dans celui de Mathias, redevenue inflexible. Elle ne cèderait pas, il en dépendait de sa fierté...elle l'avait trop souvent bafouée…

"Voilà, je t'ai fait mes excuses...ça te suffit?demanda-t-elle, venimeuse... Je ne ferais rien d'autre, je te préviens...Tu m'as trop déçu", déclara-t-elle, la dernière phrase qu'elle avait prononcé résonnant dans sa tête, la faisant plus souffrir que jamais...Elle l'avait dit, il était trop tard et elle le regrettait déjà à la seconde même, bien que ça soit ce qu'elle pensait. Cette phrase allait de toute manière passer sur Mathias comme l'eau passait sur un imperméable...

Comme on devait s’y attendre, la réaction d’Olyssa fut violente. Elle agissait peut-être en Poufsouffle ces derniers temps, il n’en restait pas moins qu’elle avait un tempérament de lionne. Si Mathias n’avait pas lui-même été en colère, le regard noir de l’adolescente l’aurait probablement frappé tant il était chargé de haine. Le ton tranchant qu’elle employa, par contre, déstabilisa le jeune Adams qui recula à nouveau d’un pas, laissant la Gryffondor se libérer de sa prise sans opposer aucune résistance. Ce n’était pourtant pas son genre de reculer quand on lui criait dessus... Serrant les dents et fronçant les sourcils, le Serpentard écouta les récriminations d’Olyssa sans broncher.

Pour qui il se prenait ? Pour quelqu’un qui avait droit à une explication ! Aucun honneur ? Elle le détestait parce qu’il n’avait aucun honneur ? Ce n’était pas logique... Et puis, de quoi avait-elle tiré cette conclusion ? Il ne lui avait pas fait de mal ! Enfin, pas qu’il ne le sache... Elle n’était quand même pas en colère parce qu’il injuriait un homme à terre, à savoir, Théopase ? Non... Elle le boudait depuis plus longtemps que ça... Des excuses pour sa lettre ? Ce n’était pas ça que recherchait Mathias ! Bien sûr, il ne se fichait pas qu’une personne ait pu tomber sur une lettre de sa mère ( Avec toutes les horreurs qu’Émeline avait écrites en plus ! ), mais tout de même... Ce qu’il voulait pour le moment, c’était un éclaircissement sur son comportement ! Il savait pourquoi elle le détestait ? Bah non ! C’était justement ça le problème !

Vers la fin, Olyssa criait presque, ce qui commençait à effrayer Mathias... Elle lui faisait quoi là ? Une crise de nerfs ? Le Préfet-en-Chef fut franchement soulagé en voyant son homologue détourner la tête un instant pour reprendre le contrôler de sa respiration. Il n’aurait plus manqué que la Gryffondor ne fasse un accès d’hystérie et qu’elle ne se mette à pleurer ou un truc du genre... Mathias n’était pas habitué à ce genre de chose. Il aurait eu l’air de quoi ?

Lorsque Olyssa reprit la parole, ce fut d’une voix calme. Froide comme un hiver arctique certes, mais au moins, elle ne semblait plus sur le point de lui sauter à la gorge. Elle lui demanda si des excuses lui suffisaient... et puis, elle lui annonça qu’il l’avait trop déçue. En quoi ? Ah... Non... Elle n’était quand même pas tombée amoureuse de lui ? Et puis, elle avait réalisé que Mathias n’avait aucun honneur à ce niveau, qu’il ne cherchait pas une petite amie sérieuse, qu’elle n’était qu’une amie... Pourquoi les filles ne voyaient-elles, dans les garçons, que de futurs petits amis potentiels ? Une petite amie... C’était une restriction à la liberté oui !

"Je ne veux pas des excuses. Ce que je veux, c’est..." , commença Mathias d’une voix calme où perçait un léger malaise, mais il ne termina pas sa phrase. Ce qu’il voulait, c’était qu’elle lui reparle, mais il ne l’aurait pas admis.

"Pourquoi les filles s’imaginent toujours qu’on sait lire dans les pensées ? ‘ne me demande pas pourquoi je te déteste, tu le sais très bien’... Je n’aurais pas posé la question si j’avais su la réponse ! Ça vous amuse de jouer aux devinettes ?" , repris le Serpentard plus vivement. Il n’était plus en colère, seulement agacé.

Les filles avaient un don pour rendre les situations plus mélodramatiques que nécessaire... Des cris, des larmes et de grandes phrases accusatrices ! Enfin, Olyssa n’avait pas pleuré, c’était déjà ça... Mais quand même. Tout ce que Mathias demandait, c’était que son interlocutrice mette cartes sur table et il fallait qu’elle lui sorte le grand jeu de l’incomprise ! Elle semblait moins exaspérante l’année précédente... Jessica deviendrait-elle, elle aussi, ainsi ? À croire qu’on ne pouvait être tranquille qu’entre garçons !

"Et si, en gardant ton calme, tu m’expliquais ce que j’ai fait de mal ? Fait comme si je ne comprenais rien à la situation, ce qui, soit dit ne passant, est d’ailleurs pas mal le cas..." , tenta une nouvelle fois le jeune Adams, s’imposant un ton calme. Ce serait cependant sa dernière tentative et si Olyssa trouvait encore le moyen de prendre la mouche et bien tant pis ! Elle n’allait pas faire de Mathias un chien bien dressé qui passerait son temps à la suivre... Si elle se fichait de leur amitié, le Préfet-en-Chef n’avait également aucune raison d’y accorder de l’importance.

(-HJ- Tu veux bien excuser mon retard, n'est-ce pas? C'est la première fois que jte fais attendre, pis j'étais dans une semaine examens pis...bon d'accord, j'ai tort. )

Un silence aussi lourd que long s’étira entre les deux Préfets-en-Chef. Silence suffisant pour faire retrouver tous ses moyens à la jeune Nymfalis ; pour qui son attitude précédente proche des larmes paraissait déjà bien lointaine. Cela faisait pourtant seulement cinq minutes que cela s’était passé, si ce n’était moins…Les sautes d’humeur d’Olyssa étaient décidément de plus en plus nombreuses. A croire qu’elle devenait folle ! Cathy Nymfalis, à force de se gaver de magazines moldus, exclusivement réalisés à l'intention de la ligne féminine et de tous leurs petits problèmes sociaux, aurait à coup sûr mis ça sur le dos du commencement de l'adolescence.

La jeune sorcière, quant à elle, bien que son esprit soit saturé sur les différentes attitudes possibles à prendre devant Mathias, se garda bien de se laisser aller et, inflexible, garda ses yeux fixés sur le Serpentard qui hésitait apparemment lui aussi sur comment réagir. A force d’observer de son œil perçant le jeune Adams, Olyssa venait de constater qu’il avait reculé d’un pas devant sa colère ou…ou peut-être son attitude bizarre et disproportionnée. A vrai dire, maintenant qu’elle avait l’occasion de réfléchir posément, la Gryffondor se rendait compte qu’elle s’était peut-être « un peu » emportée…Mais pas question de l’avouer, ni de s’excuser…ça elle l’avait déjà fait, certes de mauvaise foie, mais elle l’avait fait.
Cette réflexion valut tout de même un changement notable chez la jeune Nymfalis : son regard se radoucit perceptiblement.

Puis vint le moment où Mathias se décida à ouvrir la bouche, et au grand étonnement d’Olyssa, il ne cria pas comme elle l’avait prévu. Le Serpentard était toujours calme, même dans les situations où il devrait se révolter ! Pourquoi ne réagissait-il jamais ? Ce qu’il voulait…qu’est-ce qu’il voulait ? Un temps d’hésitation de la part de l’adolescent intrigua Oly. C’était bien inhabituel de la part du Serpentard de mettre un moment à choisir ses mots, tout comme de reculer devant une fille, de Gryffondor en plus. Olyssa était bien tentée de lui arracher les mots de la bouche…il lui cachait quelque chose ?!

…Mais non. Mathias se reprit brusquement, comme si une mouche quelconque venait de le piquer, et d’une voix on ne peut plus agacée - bien que encore et toujours calme- trouva pour excuse qu’il…qu’il ne savait pas ce qu’il lui avait fait ??? Le regard de la jeune fille se rembrunit : soit il se moquait d’elle totalement, et ses acolytes Dark, Fenrir et Lizak l’observaient en riant au coin du couloir –ils l’avaient très bien fait avec Kalinah, trois mois plus tôt- soit…Bon, il fallait admettre, ou du moins faire semblant d’admettre qu’il ne savait pas. Olyssa jeta donc un coup d’œil soupçonneux au bout du couloir pour s’assurer que la bande de Serpentards était belle et bien absente, se découvrant par la même occasion un nouveau défaut : elle était paranoïaque !

Refixant les iris si noirs du garçon, Olyssa Nymfalis finit par opter pour un ton exaspéré :
«…Et pourquoi faut-il toujours tout expliquer aux garçons ? Vous ne pouvez décidément pas raisonner par vous-mêmes ?! …Levant les yeux au ciel comme savait d’ailleurs si bien le faire la gente féminine, elle reprit d’une voix froide et posée, tenant à faire avouer de lui-même ses fautes à Mathias : Ne me dis pas que tu as oublié ce que tu as fait au dernier cours de botanique ? Non, parce que si c’est le cas, je pense qu’il est inutile que je m’attarde ici.»

La Préfète-en-Chef espérait à présent vivement que la mémoire du Serpentard ne lui jouerait pas de tours. Aussi patiente soit-elle, la jeune fille était très susceptible, beaucoup trop susceptible…Elle avait déjà eu beaucoup de mal à accepter que Mathias s’intéresse autant à elle qu’à sa première chaussette, alors s’il avait oublié ce qui l’avait, elle, fait pratiquement pleurer…Il était temps de savoir à quoi pouvait-on vraiment s’attendre du représentant de la maison des serpents…

( Lol. Là, t'auras pas d'excuse puisque t'es supposée être en vacances ( Pendant que moi je vais préparer mes examens puis que je fini l'école dans moins d'un mois ) ! )

En percevant le bref regard qu’Olyssa jeta à l’extrémité du couloir, Mathias se crispa. Elle cherchait une porte de sortie ? Quand même pas... si ? Pour s’assurer que l’adolescente ne trouverait pas le moyen de s’enfuir, le jeune Adams reprit la distance qu’il avait cédé un peu plus tôt sous le coup de l’étonnement de voir la Préfète-en-Chef dans une colère noire. Dans le même temps, le Serpentard songea avec ironie qu’il allait paraître sacrément acharné s’il empêchait la Gryffondor de fuir pour la troisième fois... Était-il borné à ce point ?

La colère d’Olyssa, si elle n’était pas entièrement disparue, semblait s’être au moins légèrement apaisée lorsque la jeune femme reprit la parole. Elle semblait, cette fois, plus irritée qu’autre chose. Pourquoi ? À cause de la question de Mathias ? Hey ! Elle était totalement légitime sa question ! Après tout, pour mettre la jeune Nymphalis dans une telle rage, il avait dû lui faire quelque chose d’énorme... sans s’en rendre compte...

Ne pas pouvoir raisonner ? Était-elle en train de lui dire qu’il était stupide ? Mathias grinça des dents en voyant son interlocutrice rouler des yeux dans une attitude qui frôlait de très près la condescendance. Qu’est-ce qui lui permettait de se montrer supérieure à lui, hein ? Finalement, Lucas était peut-être le plus rationnel du groupe en déclarant que les filles n’étaient que des boulets... Le jeune Adams s’efforça pourtant de ravaler sa rage et son indignation pour réfléchir.

Qu’avait-il fait au dernier cours de Botanique ? Norbert et lui avaient ridiculisé l’enseignante... Était-ce là qu’il avait passé pour ‘un sans honneur’ ? Non, avant ça déjà, Olyssa lui avait démontrer, en le frappant derrière la tête, son animosité... parce qu’il l’avait bousculée en entrant ! Quoi ? Ce n’était quand même pas pour cette raison qu’elle lui faisait la tête depuis des jours, si ? Elle venait de lui piquer une crise parce qu’il n’avait pas été un parfait gentleman ce jour là ? Wow... susceptible !

Un long silence s’étaient installé pendant que Mathias ressassait ses souvenirs du dernier cours de Lyanne Saphir, silence pendant lequel le jeune Adams garda son regard fixé dans celui d’Olyssa Nymphalis ( Hors de question qu’il baisse les yeux, ne serait-ce que pour réfléchir ! ) en s’efforçant de ne laisser paraître aucune émotion sur ses traits, bien que ses prunelles étaient encore chargées d’agacement non-dissimulé. Toutefois, lorsque ‘l‘illumination’ se fit, le Serpentard ne pu masquer son étonnement.

"Attends... Tu m’en veux parce que je t’ai légèrement bousculée quand tu prenais racine devant la serre numéro trois ?" , interrogea le Préfet-en-Chef, légèrement sous le choc, en haussant les sourcils de surprise.

Il faut dire que, vu la réaction de la Gryffondor, Mathias s’était imaginé bien pire. Peut-être l’avait-il ridiculisée d’une quelconque manière sans le vouloir ou bien s’était-il montré trop ‘serpentardesque’ envers un pauvre élève plus jeune devant elle ( Les filles avaient la manie de prendre en pitié n’importe qui ou n’importe quoi. )... Mais ça ! Elle était rancunière, la Nymphalis, quand même ! Croisant les bras, le jeune Adams ne pu retenir un sourire légèrement moqueur de s’étirer au coin de ses lèvres.

"Hey, mais à force de vouloir te faire oublier... il faut pas t’étonner si tu fini par devenir invisible !" , s’exclama l’adolescent d’un ton amusé.

Mathias réalisa cependant, après coup, que si Olyssa lui en voulait pour une simple petite bousculade, elle allait probablement très mal prendre qu’il se moque d’elle, même gentiment... Ah, les Gryffondors et leur fierté ! On pouvait bien médire celle des Serpentards, la Maison rouge et or n’était guère mieux à ce niveau !

Un instant... Olyssa allait-elle exiger des excuses en bonne et due forme pour ‘cet affront à son ego’ ? Ce n’était pas du tout au goût de Mathias de demander le pardon de quelqu’un... Elle même ne semblait pas non plus apprécier devoir ainsi s’abaisser, orgueil oblige. Il devait bien y avoir un moyen pour régler leur différent sans avoir à prononcer la foutue phrase ‘Je suis désolé.’, non ? Le jeune Adams, en tout cas, était bien décidé à ne pas se ridiculiser ainsi.

"Ce n’était pas dirigé contre toi... Tu as juste eu le malheur de te trouver entre moi et le type qui a osé me réveiller en mettant de la neige dans mon lit. Tu vas quand même pas me haïr jusqu’à la fin de notre scolarité pour si peu ? Tu es tellement plus jolie quand tu souris..." , fit le Serpentard en finissant d’un ton charmeur, décidé justement à revoir le sourire d’Olyssa, en tendant à la jeune fille la main du pardon, qu’elle pouvait saisir... ou non.

(-HJ- Je suis en vacances depuis seulement deux jours mon cher, pour votre gouverne pis...ok, je commence le message...)

Olyssa lança un regard indigné - rappelant légèrement celui des hiboux de la Gazette du Sorcier lorsqu’ils n’avaient pas été payés- ceci destiné au Préfet-en-Chef des Serpentards qui venait de réduire à nouveau la distance qu’il avait prise avec elle. Il avait peur qu’elle s’enfuit ? La jeune sorcière ne pouvait pas lui reprocher ce manque de confiance. Elle l’avait déjà dupé à Pré-au-Lard à l'aide d'un vieux marchand, il n’était en réalité pas bien étonnant qu’il doute de sa dignité.

La jeune Nymfalis ne bougea donc pas d’un pouce, et, les bras croisés, se contenta d’observer Mathias réfléchir à sa « devinette ». Car il avait l’air de prendre ça pour une devinette et de ne rien saisir du tout. Ce garçon avait décidément un don pour le théâtre ! La Préfète-en-Chef, plantée devant lui, attendit…Jusqu’à ce que Mathias relève la tête brusquement, son visage n’affirmant pas la colère mais plutôt une incrédulité moqueuse.

« Légèrement ??? s’offusqua Olyssa lorsqu’il lui demanda si elle lui en voulait parce qu’il l’avait légèrement poussée devant les serres la dernière fois. Lé-gè-re-ment ? Tu veux dire que tu m’as carrément balancée contre la porte oui ! » s’exclama-t-elle.

Soit Mathias ne se rendait pas bien compte de sa force, soit il…il se moquait d’elle, c’était bien ça. Ce qu’il venait de dire ne laissait aucun doute : "Hey, mais à force de vouloir te faire oublier... il faut pas t’étonner si tu finis par devenir invisible !"
D’accord, cette phrase avait une part de vérité, mais il n’empêchait pas que cette ironie rendit Olyssa presque fulminante.

« Et toi à force de te faire remarquer…Il faut pas t’étonner si ta tête devient aussi grosse et enflée que le postérieur d’un scroutt à pétard ! » rétorqua-t-elle aussitôt, vénimeuse. Et en y réfléchissant bien, elle n’avait pas si tort que ça…

Adams avait du se rendre compte qu’il était allé un peu trop loin, car il rattrapa aussitôt ses paroles d’une façon plus explicite, et en tout cas, beaucoup plus diplomate. Tout ce que pouvait à présent constater la jeune Nymfalis, c’était que les Serpentards et les Gryffondors n’était vraiment pas sur le même longueur d’onde ! Il venait bien de lui dire qu’il n’avait pas fait exprès ? Qu’il était énervé et n’avait pas fait en gros, attention à la fille, c’est-à-dire elle, qui était entre lui et celui qui l’avait réveillé à renfort de neige ? (Allez savoir pourquoi, Oly soupçonna aussitôt Norbert Fenrir)

Alors cela expliquait tout ! Et elle qui prenait ça pour une revanche…Voilà pourquoi le Serpentard n’avait pas l’air de se repentir plus que ça, voilà pourquoi il n’avait rien rétorqué lorsqu’elle lui avait envoyé une claque…Non, décidément, elle n’était vraiment pas, mais alors pas du tout sur la même longueur d’onde que lui.

A la dernière phrase de Mathias, bien qu’une petite voix au fond de sa tête la suppliait de rester de marbre, Oly ne pu s’empêcher de sourire, un sourire qui n’était pas parut sur son visage depuis des semaines. Comment avait-elle pu se vexer si facilement ? Comment avait-elle pu…Un semblant d’humilité était nécessaire apparemment. Mathias lui tendit la main en signe de réconciliation, un effort qu’elle n’avait pas attendu de sa part, un effort qu’elle ne pouvait cette fois-ci ignorer…La jeune fille posa sa main dans la sienne avant de…avant de rétorquer tout bonnement :

« …Mais quand même, tu pourrais apprendre à te contrôler ! Et à ne pas laisser traîner tes affaires n’importe où ! Heureusement pour toi que je n’ai pas montré cette lettre à Kalinah ! Et puis…et puis…bon d’accord j’avais tort, mais… » Olyssa, sûrement du au soulagement de deux mois de distance pour si ridicule, éclata finalement d’un rire clair et frais… Elle changeait décidément d’humeur trop souvent, trop facilement...Une consultation chez Mrs Rembéta était-elle nécessaire??? La dernière fois qu'elle y était allée, c'était après une chute de balai en première année...Un temps déjà bien lointain...

( Considère que ma lenteure à répondre était une vengeance ! *a trouvé l'excuse parfaite pour pardonner sa flemmardise* )

Devant la réaction vive de la Préfète-en-Chef de Poudlard, Mathias avait craint un moment qu’elle ne le repousse et ne tourne les talons une fois de plus. D’accord, il l’avait provoqué avec ses moqueries... Mais, était-ce de sa faute si la situation, vu avec le recul, était si ridicule ? Deux mois sans se parler pour un simple geste sans signification...

Il l’avait balancé contre la porte ? Possible... Il faut dire que le jeune Adams n’avait pas comme préoccupation première, au dernier cours de Botanique, le soucie des autres. D’ailleurs, peut-être que s’il l’avait eu, Olyssa ne l’aurait pas boudé aussi longtemps... Hey, il n’était pas un preux chevalier ! N’agir que pour le bonheur de tout le monde... c’était digne de Poufsouffle ça, pas de Serpentard.

Heureusement, Olyssa fini par glisser sa main dans celle de son homologue masculin, concluant ainsi leur réconciliation. Elle accepta également de sourire, bien qu’elle semblait un peu hésitante au début, et Mathias lui rendit ce sourire, soulagé. La jeune Nymfalis devait l’être également, puisqu’elle éclata d’un rire neuf qui contrastait énormément d’avec son humeur quelques instants plus tôt. En la voyant brûlante de rage tout à l’heure, le Serpentard n’aurait jamais cru quelqu’un qui lui aurait prédis un dénouement dans la rigolade.

Pour le bien être du début d’amitié qui venait de renaître entre Olyssa et lui, Mathias oublia l’insulte ( Comme quoi sa tête allait finir par ressembler au derrière d’un Scroutt à Pétard... Pas très ragoûtant... ) qu’elle lui avait servi en réponse à sa provocation. De toute façon, des paroles de l’adolescente, ce ne fut pas ce qui le frappa le plus. En effet, le jeune Adams s’étonna plutôt de l’avant-dernier aveu de la Préfète-en-Chef...

Olyssa n’avait pas montré la lettre d’Émeline à Kalinah ? Pourquoi ? Si Mathias avait été dans le même cas, qu’il en avait voulu à mort à quelqu’un et qu’il aurait eu entre les mains le moyen de détruire la réputation de ladite personne, il n’aurait pas hésité longtemps ! D’accord, toujours en supposant que les rôles étaient inversés, il aurait sacrément regretté son geste en apprenant qu’il avait fait une montagne de rien, mais, ça, Olyssa ne pouvait pas le savoir durant le laps de temps où elle avait eu la lettre entre les mains. Quoique... c’était avant le cours de Botanique qu’elle la lui avait rendu ! N’empêche, même sans la lettre, elle aurait eu suffisamment d’informations sur la charmante famille Adams pour faire de la vie de Mathias un enfer... Pourquoi avait-elle choisi de ne pas se venger ? de simplement lui faire la gueule ?

Fronçant les sourcils, l’héritier Adams redonna à contrecoeur sa main à son interlocutrice et enfonça ses propres mains dans ses poches en redevenant sérieux. Il hésita un instant avant de replanter son regard dans celui envoûtant d’Olyssa. Il adorait ses yeux couleur de l’océan... et particulièrement quand, comme en cet instant, ils ne lançaient pas des éclairs de haine.

"Pourquoi tu ne l’as pas fait ?" , interrogea Mathias en se forçant à sortir de sa contemplation sans pour autant briser le contact visuel. Difficile, mais pas impossible...

"Avec l’aperçu que tu as eu d’Émeline Adams, tu aurais pu me faire chanter... ou en tout cas, essayer de me faire chanter !" , précisa le Préfet-en-Chef en énonçant sa dernière phrase sur le ton du défi. Mieux valait ne pas lui faire croire que les informations qu’elle avait lui donnaient un grand pouvoir sur lui... Des plans pour que ça lui mette des idées dans la tête !

Olyssa, que son rire soudain – du à un soulagement qu’on ne pouvait lui reprocher après deux mois de tension- déstabilisait un peu, retrouva ses esprits lorsque Mathias lâcha sa main.
Elle se rendait compte à présent qu’elle avait failli ne pas lui rendre la sienne, et, espérant que le garçon ne l’avait pas comprit de cette manière, la jeune fille se contenta de fixer un instant le bout de ses chaussures en se mordant discrètement le coin de la bouche. Il ne manquait plus qu’elle laisse passer un quelconque attendrissement, que Mathias prendrait aussitôt comme une avance !

Constatant par le même coup que la mine penaude qu’elle venait de prendre ne l’aiderait pas d’avantage, elle releva finalement la tête et replaça d’un geste rapide une mèche rebelle de cheveux blonds, qui avait pour habitude de tomber devant ses yeux.
Mathias, les mains enfoncées dans ses poches paraissait étrangement troublé, et hésitait apparemment à…à la regarder, ça en avait tout l’air.

C’était encore l’un de ces courts silences, extrêmement gênant, qui s’était installé entre eux. Ils avaient décidément du mal à maintenir une conversation stable…Ce fut Mathias, comme souvent, qui reprit la parole, une légère hésitation pointant dans sa voix…Pourquoi elle ne l’avait pas fait ?

« …Parce que…Parce que je ne suis pas une Serpentard, sûrement. » répondit-elle d’un sourire railleur.

Il était certain qu’un Serpentard, qui aurait éprouvé une rancune quelconque (ou simplement parce que leurs deux maisons étaient rivales depuis toujours), ne se serait pas demandé s’il était bon de rendre une lettre perdue appartenant à la Gryffondor.

«Oui, c’est vrai, j’aurais pu…Très facilement d’ailleurs, se moqua-t-elle d’un air provocateur, Mais…je n’y ai jamais songé, je crois…Tu sais Mathias, je ne t’ai jamais vraiment détesté en réalité, » Avoua-t-elle finalement. Elle n’avait jamais voulu ou songé à faire de mal au Serpentard, surtout pas dans son dos ; soit parce qu’elle était loyale, soit par ce qu’elle éprouvait pour lui (ou pour les deux). Et bien que la jeune fille puisse paraître régulièrement assez teigneuse et têtue, elle n’était pas assez lâche pour ça…Ce qui faisait toute la différence d’elle avec un Serpentard.
De toute manière, n’avait-elle pas rendu la lettre à son propriétaire avant qu’il la bouscule en Botanique ?!

Le cours de Botanique remontant à sa mémoire, rappela les moqueries de Norbert Fenrir à son égard. Olyssa l’aurait bien stupéfixié ce jour-là cet idiot à cheveux verts et au teint écarlate (et, comme nous l’avons déjà si bien fait remarqué, à la drôle de ressemblance avec une tomate trop mûre) ! Seulement les retards ne plaisant déjà pas à leur professeur, ce qui était assez normal, elle n’allait pas en plus imposer un duel en plein milieu de la serre n°3, et risquer ainsi le renvoi pour cet imbécile.
Oly s’exclama tout de même d’un air mécontent :

«Hum...Par ailleurs, ton ami, Norbert Fenrir, si je peux me permettre c’est…c’est vraiment un abruti ! Kalinah me l’avait dit mais je n’imaginais pas que c’était un cas si…si désespéré, » termina-t-elle d’un ton exaspéré en fixant le jeune Adams, comme s’il avait une part de responsabilité sur ses acolytes. Elle espérait par contre que son audace ne vexerait pas Mathias. *Il ne peut pas être aussi susceptible que moi après tout*, se rassura-t-elle.
De toute façon, l’adjectif « abruti » convenait particulièrement bien à Norbert pour Olyssa. Après tout, elle le lui avait parlé deux fois seulement depuis qu’elle était à Poudlard, et c’était toujours lui qui l’avait provoquée ! Aurait-elle pu penser autrement ?

La réponse d’Olyssa fit, une fois de plus, sourire Mathias. Parce qu’elle n’était pas une Serpentard ! Dingue comme les Gryffondors étaient bourrés de préjugés à propos de la Maison des serpents ! D’accord, cette fois, le préjugé était valable, mais tout de même... C’était une façon détournée de lui demander si, lui, aurait agit de la même façon ? Peut-être était-il mieux qu’elle ignore la réponse... Les deux Préfets-en-Chef avait peut-être un caractère similaire, ils avaient toutefois des valeurs franchement opposées qu’il valait mieux ne pas confronter.

La Gryffondor avoua ensuite ne jamais avoir détesté son homologue, ce qui laissa le jeune Adams perplexe. Malgré toute la colère qu’elle entretenait visiblement à son égard quelque minutes plus tôt, elle ne l’avait pas méprisé ? Elle faisait très bien semblant alors ! Qu’est-ce que ce devait être quand elle haïssait réellement quelqu’un...

L’explication satisfit tout de même l’adolescent qui ne trouva rien à ajouter, s’amusant de savoir qu’Olyssa n’avait même jamais pensé à se venger. Gentille petite Gryffondor...

Mathias ne savait pas quoi ajouter d’autre, le différent entre les deux élèves semblant finalement totalement résolu, mais n’eut pas à se creuser la tête pour trouver une idée, puisque la jeune Nymfalis se chargea de trouver un autre sujet de conversation, c’est-à-dire : Norbert ! Pourquoi ? Mathias ne voyait pas du tout le lien...

Norbert, un abruti ? un cas désespéré ? Minute papillon ! Leur dispute lui manquait déjà, il fallait qu’elle en crée une nouvelle ? Mathias s’était toujours abstenu de parler en mal de Kalinah devant elle, lui ! Pourtant, ce n’était pas les insultes qui lui aurait manquées... De quel droit Olyssa s’attaquait-elle à son meilleur ami ? Comme si le jeune Adams allait laisser passer ça...

"Non, ne te permet pas." , répondit sèchement le Serpentard.

Si Mathias avait dit ce genre de chose à Olyssa, c’aurait été dans l’espoir qu’elle arrête de voir Kalinah... Est-ce que la Préfète-en-Chef se serait ‘abaissée au niveau d’une Serpentard’ pour chercher à briser l’amitié entre Mathias et Norbert ? Quand même pas, si ? Les filles n’étaient donc toutes que des manipulatrices... Elle ne valait pas mieux qu’Émeline Adams qui passait ses journées à essayer de faire comprendre à ‘son petit poussin’ que Norbert Fenrir n’était pas une bonne fréquentation ! Et Mathias qui avait cru qu’Olyssa, comme Jessica, pouvait être une amie...

"Norbert n’est pas un abruti. Tu ne le connais même pas, tu ne sais rien de lui ! Et si on parlait de Kalinah, hein ? Cette espèce de gamine pleurnicheuse... Je crois bien que tu es la dernière personne dans cette école qui la supporte encore."

Le jeune Adams avait parlé d’un ton brusque et le regard qu’il portait maintenant sur son interlocutrice était dur. La dernière personne a avoir insulté Norbert était devenue leur souffre-douleur pendant ces trois dernières années... Oh oui, Kalinah avait bien des raisons de n’être qu’une pleurnicheuse désormais.

"Je n’aime pas qu’on insulte les gens auquel je tiens... Tu cherches quoi ? À ce qu’on inverse les rôles et que ce soit moi, cette fois, qui t’ignore ? Si tu penses que je vais continuellement chercher à avoir ton attention, ton approbation... Je ne suis pas un chien à dresser !" , lança agressivement Mathias en maîtrisant autant qu’il le pouvait sa colère.

Olyssa avait intérêt à avoir une bonne explication à son insulte... Elle faisait parti des gens auxquels le jeune Adams tenait, mais plus pour longtemps si elle se mettait en tête de vouloir le contrôler... L’adolescent avait suffisamment de sa mère pour l’étouffer.

Olyssa était et avait toujours été une fille franche et irréfléchie, peut-être même un peu trop, et manquant énormément de tact avec les gens. La jeune sorcière ne regretta ses paroles que lorsque la mine de Mathias devint brusquement froide et fermée. *Aïe…Oui, il est plus susceptible que moi*, fut sa première pensée. Pourquoi fallait-il qu’elle repense à ce foutu cours de botanique et en évoque à nouveau le sujet ?!

« Mince, murmura-t-elle pour elle-même avant de continuer un ton au dessus, sincère, Mathias, je suis désolée, c’est…je pensais à ça et c’est sorti tout seul…»

Mais Mathias ne l’écouta pas et commença à élever la voix…ça tournait encore plus mal qu’elle ne l’avait prévu. Puis les insultes à propos de sa meilleure amie tombèrent, donnant-donnant. La jeune Nymfalis se mordit sauvagement la bouche pour ne pas rétorquer et se dominer, garder l’attitude calme qu’elle avait réussi à adopter, malgré l’injustice avec laquelle s’exprimait son homologue.

Kalinah une gamine pleurnicheuse ? Si la jeune Horuni réagissait comme ça ces temps-ci, c’était assez compréhensif étant donné que Fenrir ne la lâchait pas d’une semelle. En réalité il la harcelait presque ! De plus, si les deux jeunes gens se détestaient aujourd’hui, c’était en majorité de la faute de Norbert, qui dès le premier jour où ils s’étaient rencontrés, l’avait provoquée. Mathias avait la mémoire bien courte de ce point de vue là ! Et d’ailleurs, ce dernier continuait à l’agresser et termina sur une phrase qu’elle ne comprit pas sur le coup :« …Si tu penses que je vais continuellement chercher à avoir ton attention, ton approbation... Je ne suis pas un chien à dresser !"

Comment ça chercher à avoir son approbation ? Elle n’avait jamais cherché ce genre de chose, aussi loin que remonte sa mémoire ! Mais ce qui la révolta le plus, ce fut la dernière parole du Serpentard…Il voulait dire qu’elle essayait en gros de…de le contrôler ??? De toutes les insultes non-recherchées que venait de lui lancer Mathias, celle-là était la plus inexplicable ! En quoi avait-elle cherché un jour à le contrôler ? L’adolescent pensait-il qu’elle voulait tenter de rompre son amitié avec Norbert ?!

« Ce que je cherche ? Tu devrais m’écouter au lieu de t’essouffler pour rien. Je te l’ai déjà dit, et je te fais mes excuses, j’ai exprimé ce que je pensais à l’instant. Je ne disais pas ça pour t’agresser, tu devrais apprendre à voir l’expression des gens lorsqu’ils te parlent, ça t’éviterait peut-être de te mettre dans tous tes états », dit-elle sèchement mais calmement avant de continuer :

«Effectivement, je ne connais pas Norbert Fenrir…Et je n’en ai aucune envie. Qui souhaiterait connaître quelqu’un qui la première fois qu’il vous rencontre, vous rabaisse pour…pour votre couleur de cheveux ? Une mentalité en effet digne d'un abruti! » fulmina Oly que cet incident, en plus des problèmes qu’il faisait subir à Kalinah, avait définitivement fermé toutes possibilités d’entente.

«Et à propos de Kalinah…T’as-t-elle déjà fait quelque chose d’assez horrible pour que tu la déteste ?...Non, bien sûr. C’est simplement parce que Fenrir ne l’aime pas que tu agis ainsi…Agir en mouton, voilà ce que tu fais ! Contrairement à toi si je n’aime pas ton ami, c’est que j’ai mes raisons, que je viens de te donner ! Alors s’il te plaît, ne me reproche pas de ne pas le connaître ! S’il possède une quelconque once d’intelligence ou de sympathie, il la cache bien…si bien que la majorité de Poudlard ne peut pas l’encadrer !
……..Et enfin, je ne vois pas en quoi tu penses que j’essaie de te maîtriser ! Tu choisis tes amis, moi les miens si c'est ce que tu voulais dire. Comment veux-tu que je contrôle un garçon qui n’arrive pas à se contrôler lui-même ?»
S’exclama finalement la jeune sorcière, livide.

Olyssa respira enfin, son regard étincelant de colère à présent. Elle n’avait jamais cherché à agresser le Serpentard et s’était déjà expliquée là-dessus, même excusée, bien qu’il ne l’ait pas écoutée. Mathias avait proféré tant d’injustices en si peu de temps qu’elle n’avait pu faire autre chose que répondre de toute manière. La situation devenait si bête qu’elle en était écoeurée. Ils venaient de se réconcilier, et pour une simple gaffe de sa part que Mathias interprétait aussitôt comme une abominable provocation, ils se retrouvaient encore sur de mauvais thermes. Les garçons ne comprenaient décidément jamais rien, surtout Mathias !

« Maintenant, avant que le dîner soit terminé, et surtout avant que ça ne dégénère, je vais y aller, » dit-elle avant de doubler vivement le jeune Adams. Mais son regard croisa celui de Mathias, si troublant, et elle s’arrêta en face de lui deux secondes, juste le temps de prononcer d’une voix ou résonnait l’amertume : « J’espère que la prochaine fois qu’on se croisera, en rira de cet épisode, Mathias. »

Et la Gryffondor tourna les talons pour s’engager dignement vers les étages du bas et la Grande Salle, sa chevelure dorée se balançant sur ses reins...

Emporté par sa colère, se sentant en quelque sorte attaqué par les propos de son interlocutrice, Mathias n’avait pas porté attention à la tentative d’excuse d’Olyssa avant même qu’il ne commence à démolir ses propos. Ce ne fut que lorsqu’il se tut que la Gryffondor pu en placer une et donner un sens à son insulte envers Norbert Fenrir.

Elle ne disait pas cela pour l’agresser ? Heureusement, mais ce n’était pourtant pas ainsi que ça avait sonné à l’oreille du jeune Adams. Apprendre à écouter les autres au lieu de s’emporter... Olyssa n’était pas tellement la personne la mieux placée pour donner ce genre de conseil. D’accord, elle n’avait pas tenté de l'étourdir sous un flot de paroles un peu plus tôt, mais elle n’était pas pour autant du genre à écouter sagement les explications, elle qui préférait se sauver la moitié du temps... Chacun sa méthode.

Qui souhaiterait connaître quelqu’un qui, la première fois qu’il vous rencontre, vous rabaisse pour votre couleur de cheveux ? Ah, c’était ce que Norbert avait fait la première fois qu’Olyssa et lui s’étaient rencontrés ? Pas surprenant, mais pas non plus de quoi en faire tout un plat... La première fois que Mathias s’était adressé au jeune Fenrir, il en était ressortit avec un coquard... Olyssa n’avait pas à se plaindre. Une mentalité digne d’un abrutit ? La Préfète-en-Chef aurait peut-être mieux fait de surveiller ses paroles... C’était justement à cause d’une insulte envers les cheveux de Norbert que Kalinah était devenue leur ennemie. Cela faisait-il de Kalinah une abrutit également ? L’idée aurait bien fait sourire Mathias, mais l’adolescent s’efforçait en cet instant de rester neutre.

Si Kalinah lui avait fait quelque chose d’horrible ? Qu’elle s’en prenne à Norbert était une raison suffisante. Qui serait assez idiot pour apprécier une personne qui insulte votre ami ? Quoi ? Comment ça un mouton ?! Du tout ! C’était de la solidarité, point final ! En plus, il y avait effectivement des raisons qui faisait de Kalinah une personne détestable... Sa manie de prendre tout le monde de haut par exemple... mais ce n’était pas Norbert le sujet de la conversation ? Le procès de Kalinah, Mathias n’avait aucune envie de le faire... Son idée était déjà toute faite, selon ce qu’il connaissait d’elle. Il n’avait pas reproché à Olyssa de ne pas connaître Norbert... enfin, indirectement peut-être, mais c’était surtout un argument pour qu’elle ne se permette pas de le juger. Qu’est-ce que ça pouvait faire si on ne lisait pas en Norbert comme dans un livre ouvert ? L’argument d’Olyssa à propos de la sympathie du jeune Fenrir pouvait très bien s’appliquer à son amie également...

La colère était de plus en plus visible chez Olyssa alors qu’elle avait transformé son excuse en véritable plaidoyer en faveur de Kalinah et en défaveur de Norbert. Elle termina en reprochant à Mathias de ne pas savoir se contrôler... Ça leur faisait un point en commun tiens ! Pour quelle raison avait débutée cette dispute-ci ? Une phrase qui avait échappée à la jeune Nymphalis ! Et la précédente ? La colère qu’Olyssa ne savait pas dominer ! Le Préfet-en-Chef n’était peut-être pas blanc comme neige, mais il n’était certainement pas plus à blâmer que son homologue féminin. La vérité, c’était qu’ils ne valaient pas mieux l’un que l’autre... mais ça, évidemment, le Serpentard ne l’aurait jamais énoncé à voix haute.

Le jeune Adams n’avait pas répliqué une seule fois, laissant Olyssa déballer son monologue en la fixant d’un air froid. Lorsque la Gryffondor décida de partir, il se crispa cependant. Lui laisser le dernier mot ? Hors de question. Ç’aurait été lui donner raison... Toutefois, comme elle était déjà éloignée, il était également hors de question qu’il la rattrape pour poursuivre leur engueulade. Pourquoi partait-elle toujours ainsi ? Peut-être que Mathias se serait calmé, qu’est-ce qu’elle en savait ? D’accord... peu plausible...

"Ça c’est si, la prochaine fois qu’on se croisera, tu ne détalles pas une fois de plus, Olyssa !" , lança d’un ton de reproche le Serpentard en fixant avec irritation le dos de l’adolescente qui s’éloignait.

Sans vérifier que la Gryffondor l’avait entendue, même s’il était peu probable que ce n’ait pas été le cas vu le silence des lieux, Mathias tourna les talons vers... nul part. S’il avait voulu rejoindre son dortoir, il lui aurait fallu suivre Olyssa. Même chose s’il avait choisi le parc. Errer dans les couloirs pour ‘effectuer sa ronde’ ? Pourquoi pas après tout... Au moins jusqu’au prochain escalier menant aux étages inférieurs.