Parce que y'a des devoirs plus durs que d'autres...

Bien qu’il n’était pas, même de loin, considéré comme un élève modèle, et cela malgré son poste de Préfet-en-Chef, Mathias Adams se trouvait en cet instant, contre toute attente, à la bibliothèque, devant ses devoirs. C’était assurément surprenant puisque peu de personnes pouvaient se venter d’avoir vu le Serpentard accorder plus qu’une attention minimale à ses travaux. Habituellement, il se contentait d’une bonne note dans les matières qui l’intéressait (et qui, donc, ne demandait pas trop d’effort de sa part) et d’une mention passable dans les cours qu’il n’aimait pas (en ne faisant que le strict minimum demandé pour passer). Il n’était assurément pas un travaillant Poufsouffle ou un curieux Serdaigle... Pourtant, en ce mardi après-midi, n’ayant classe que le matin les mardis, Mathias était sagement attablé devant une dizaine de livres traitant des Runes.

Le professeur de Runes avait eu l’idée (détestable) de préparer un travail long d’une pondération de quarante pour cent de l’année pour ses (malchanceux) élèves de quatrième année. Pourquoi ? Et bien vraisemblablement que l’enseignant jugeait beaucoup plus juste d’évaluer une dissertation sur laquelle ses étudiants auraient bûchés pendant plus de deux mois (C’est dire le labeur que représentait ce devoir...) que de leur imposer un examen stressant. Et puis « Effectuer des recherches en long terme vous permettra d’apprendre bien mieux que ne le peut un bourrage de crâne pré-évaluation. », avait annoncer l’adulte, tout sourire.

Il va s’en dire que les personnes bosseuses ou bien organisées avait, sitôt cette annonce faite par le professeur d’Études des Runes, commencé la tâche demandée (ou, tout du moins, prévu un moment pour l’entreprendre). Toutefois, l’héritier Adams ne faisait pas parti de la première catégorie et pas davantage de la seconde. C’est donc à deux semaines de l’échéance, et après avoir parlé à quelqu’un de son groupe qui lui avait rabâcher ses difficultés pendant dix longues minutes, que Mathias se décida à débuter sa composition.

Bref, le Préfet-en-Chef de Poudlard était installé depuis une bonne heure, avait épluché Merlin sait combien de bouquins et ne réussissait à avancer sa rédaction que pour ensuite devoir reculer. Un vrai travail de sadique... Une pause aurait été bienvenue, même si cela l’aurait évidemment davantage ralentie. Mais bon, au point où il en était...

[HS][Je n'attends personne en particulier. Viens qui veut !][/HS]

Ayant reçu son premier devoir en histoire de la magie, Seth se promenait à la bibliothèque. Il avait un parchemin de 45 cm à remplir sur les répercussions sur les gnomes suite à la révolution des Gobelins de York . Contrairement à tous les autres élèves se trouvant à la bibliothèque, il n’était pas là pour faire des recherches pour faire son devoir. Non, c’était une toute autre recherche qui l’occupait. Bien qu’il eut très bien pu écrire lui-même son devoir, il ne voulait pas perdre de son temps avec quelque chose d’aussi inutile. Il ne pouvait cependant pas se permettre de ne rien remettre puisque des points étaient accordés pour cette rédaction. La solution évidente était d’exploité un de ses camarades pour qu’il fasse le devoir à sa place. Rien de plus facile pour quelqu’un qui sait exploiter son entourage. Il suffisait de cibler une proie, de l’observer pour trouver son point faible et ensuite de passer à l’attaque. Avec assez d’habileté, l’élève en question était convaincu d’avoir eu l’idée de faire un devoir supplémentaire et s’en ressentait même gagnant… mais pour cela, il fallait trouver le bon levier de négociation! N’étant élève que depuis peu de temps, il n’avait pas encore eu l’occasion de trouver des gens à tromper pour ainsi se former un réseau de contacts solide. Il était important de varier ses ressources afin de ne jamais être pris au dépourvu… C’était une dure leçon qu’il avait apprise lorsqu’il était à l’orphelinat. Si on n’utilisait pas les autres, c’était eux qui vous abusaient.

Allant dans les rayons, il choisit une encyclopédie au hasard et commença à la feuilleter distraitement. Il leva les yeux et balaya la salle du regard afin d’y repérer quelqu’un de facile à manipuler. Son choix s’arrêta sur une jeune fille portant des broches entourée de livres. Concentrée sur sa rédaction, elle ne réalisait pas que ses manches étaient tâchées d’encre. Elle grimaçait de façon peu attrayante tout en écrivant. Seth observa avec intérêt lorsque, entendant un rire discret venant d’une table voisine, la jeune fille se renfonça dans sa chaise, rougit et tapota timidement ses cheveux en broussailles. Jeune, incertaine, seule, visiblement la proie de moqueries assez fréquemment… elle était parfaite! Il ne restait qu’à s’assurer qu’elle ne soit pas d’une totale nullité pour les travaux théoriques, sinon elle devrait faire l’affaire.

Se rapprochant de sa table pour jeter un coup d’œil discret sur la qualité de son travail, Seth passa à côté de la table d’un garçon particulièrement frustré. Plusieurs boulettes de papier étaient amoncelées sur sa table. Il jetait des regards courroucés à ses livres comme si cela réussirait à les convaincre de lui livrer l’information dont il avait besoin. Seth jugea que celui-ci avait décidément trop de caractère pour être facilement manipulable. Jetant un regard distrait sur la copie du jeune homme, il arrêta sec lorsqu’il lut son nom. Mathias Adams?!? Le Serpentard réputé pour être toujours en train de se chercher des ennuis avec quelqu’un que ce soit un élève ou un professeur? Le Préfet-en-chef rebelle renommé pour être celui qui a été le plus souvent en retenue?!? Ce même Mathias Adams faisait ses propres devoirs? N’en croyant pas ses yeux, Seth en oublia totalement sa proie.

Levant un sourcil incrédule, il se rapprocha de l’élève et lui dit :

- "Pourquoi est-ce que tu t’embêtes à faire ce travail? Ne me dis pas que tu n’as pas le réseau de contacts nécessaire pour que quelqu’un d’autre le fasse alors qu’il est évident que tu préfèrerais tout faire sauf cette rédaction… vraiment, ta réputation était exagérée… Moi qui avais hâte de te rencontrer, j’aurais dû m’en douter que c’était trop beau pour être vrai lorsqu’on m’a dit que personne n’avait plus de cran que le jeune héritier Adams."

Intérieurement, il espérait que le jeune Serpentard lui prouverait que son respect n’avait pas été mal placé. Déjà qu’il estimait peu de personnes…

Après plusieurs centimètres de parchemins dépensés en pure perte (Heureusement qu’il n’était pas à quelques mornilles près), Mathias avait finalement réussi à produire une ébauche de plan pour son travail. Son humeur n’en était cependant pas améliorée pour autant et ne le serait assurément pas avant que son devoir soit entièrement terminé. Point positif, maintenant qu’il avait déniché quelques (très) grandes lignes sur lesquelles s’appuyer, il lui suffisait d’enrober joliment le tout. Le plus dur était fait, restait le plus emmerdant...

Déroulant un nouveau parchemin, le Préfet-en-Chef y inscrivit son nom dans le coin supérieur droit. C’était parti pour l’introduction... Luttant contre une bouffée de colère (Les dissertations rendaient toujours le Serpentard agressif...), Mathias appuya sa tempe dans le creux de sa main, le coude sur sa table de travail, en soupirant. Il trempa ensuite la pointe de sa plume dans sa bouteille d’encre et s’apprêtait à débuter le premier paragraphe de sa rédaction lorsqu’on s’adressa soudainement à lui.

Masquant habilement le sursaut qu’avait provoqué chez lui le fait d’être ainsi brutalement sorti de l’univers des Runes et ramené dans la réalité, le jeune Adams tourna la tête en direction de l’importun. La surprise fut toutefois très rapidement chassée pour faire place à l’indignation, bien que les traits de l’adolescent ne laissèrent pas davantage transparaître cette émotion que la précédente.

C’était qui cette misérable petite chose qui se permettait d’adopter un ton si condescendant pour lui parler ? Haussant un sourcil, Mathias détailla le nouveau venu avec suffisance. Un Gryffondor, évidemment. Qui d’autre aurait été assez tête brûlée pour oser l'apostropher de la sorte ? Ç’aurait été une fille, le Serpentard lui aurait pardonnée avec humour, mais le nouveau venu, malgré que l’ego du Préfet-en-Chef apprécie d’être reconnu d’un première année, ne pouvait compter sur cette chance.

Non content de s’être adressé à lui comme à un égal, ce type à la curiosité débordante venait d’insinuer que lui, Mathias Adams, était stupide ! En plus d’avouer l’avoir espionné pour en venir à cette conclusion... et de sous-entendre que sa réputation abondait en ce sens. Car, pour l’héritier Adams, seule une personne profondément ignare devait s’abaisser à tricher sur ses travaux. Jamais il n’aurait accepté de voir le nom de Adams sur l’oeuvre d’un être assurément son inférieur et qu’on ose prétendre qu’il l’avait déjà fait, ou tout du moins qu’il était capable d’un tel déshonneur, était l’un des meilleurs moyens de se le mettre à dos. Conclusion : ce Gryffondor était suicidaire. (Comme tous les Gryffondors en puissance quoi, mais ça c’était une autre histoire...)

Résistant à l’envie de pêcher sa baguette magique dans sa poche droite et de la poser bien en vue sur la table devant lui, la main toujours sur le manche, dans un geste d’intimidation (Ç’aurait été en faire trop pour un simple première année...), Mathias s’appuya plutôt nonchalamment contre le dossier de sa chaise, dans l’intérêt évident de l’image qu’il projetait. Ce faisant, il avait plongé sont regard chocolat dans celui marine de l'irrespectueux petit lion. Un demi-sourire provocateur aux lèvres, le Serpentard laissa à ses yeux expressifs le soin de transmettre à l’autre adolescent toutes ses envies de meurtre du moment.

"Puisque je suis de bonne humeur" , mentit le quatrième année "je vais être sympa et considérer que le fait de m’insulter faisait parti d’un genre d’initiation gryffondoresque si tu retires immédiatement tes paroles et que tu détales sans demander ton reste."

Sûr de lui, le Préfet-en-Chef n’avait pas l’intention de perdre son temps à donner une leçon d’humilité à ce lionceau. Si ça avait été un adversaire digne de lui, peut-être, mais franchement, un vulgaire première année, qu’en avait-il à faire ? Il aurait pu pousser le mépris jusqu’à retourner à son travail sans plus faire attention à l’intrus, mais chez les Serpentards, on ne quitte jamais un adversaire des yeux, aussi minable et pathétique soit-il. C’est pourquoi Mathias attendait-il le départ de l’autre élève avant de se replonger dans les Runes.

[HS] Oui, je sais, tu t'attendais à plus explosif, mais... Mathias est pas un type explosif. [/HS]

Ayant abordé l’autre élève d’une façon volontairement provocante, Seth regarda attentivement ses réactions. Les doigts du jeune homme se crispèrent légèrement sur sa plume et, lorsque leurs regards se croisèrent, il aperçut un bref éclair de surprise dans ses yeux, suivi d’indignation et d’un peu de ce qui semblait être de la fierté, pour finalement recevoir de front un regard noir de colère. La réponse diplomatique qui suivit l’étonna grandement et le déçut amèrement. Il s’était attendu à une réaction plus explosive et à être sujet à au moins une ou deux menaces explicites sur les manières dont le Serpentard lui ferait payer son ton arrogant et insultant. À la place, il avait eu droit à une menace implicite au mieux et avait même été offert une porte de sortie pour éviter toute confrontation.

Il semblerait qu’il faudrait qu’il se trouve quelqu’un d’autre pour l’aider dans ses activités délictueuses. S’il en jugeait par sa réaction à son commentaire sur le fait d’utiliser les autres, il dirait que le Serpentard n’en faisait probablement pas une habitude soit par un sens tortueux d’éthique ou par une fierté excessive. Bon, ce n’était pas bien grave, il avait toujours été solitaire de toute façon. Levant un sourcil amusé à la remarque concernant l’initiation gryffondoresque, Seth réprima un sourire. L’idée n’était pas mauvaise…. Les possibilités de tout ce qu’on pouvait faire faire à des élèves trop crédules défilaient dans sa tête et il se nota mentalement de poursuivre cette piste plus loin un peu plus tard. L’autre garçon attendait quand même une réponse de sa part. Roulant des yeux et un sourire ironique aux lèvres, il lui répondit :

- "Une initiation?... Sais-tu, ce n’est pas une mauvaise idée! Les premières années sont tellement crédules… hmm… mais bon, tu es très occupé à travailler laborieusement et péniblement alors je ne te dérange pas plus longtemps…. Dommage, quelle perte de talent, mais bon, si jamais tu décides de t’écarter du droit chemin, tu … "Seth s’interrompit en apercevant un mouvement du coin de l’œil. Sa victime potentielle ramassait ses choses! Vu l’heure tardive, il n’avait pas le temps d’en chercher une autre avant son prochain cours. Si au moins il n’avait pas perdu tout ce temps à bavarder, il aurait pu valider la qualité des connaissances de la jeune fille, mais bon, elle ferait l’affaire. Elle était quand même une Serdaigle alors elle devait avoir quelque chose de potable entre les deux oreilles. Enfin, s’il avait le temps après dîner, il irait en quête d’une autre ressource.

"- Le devoir m’appelle, au revoir!" lança-t-il vaguement dans la direction du Serpentard avant de se diriger vers sa proie. Il n’avait plus de temps à perdre avec lui.

À la dernière minute, Seth changea sa démarche assurée pour un pas hésitant, il laissa retomber ses épaules, baissa son menton qui était relevé dans une expression hautaine et élargit ses yeux pour se donner un air plus innocent. Ouvrant l’encyclopédie qu’il avait toujours à la main, il aborda la jeune fille en se forçant à rougir légèrement afin qu’elle ne soit pas sur la défensive. Il lui offrit un sourire hésitant avant de lui poser une autre question à laquelle il connaissait déjà la réponse afin de valider ses connaissances. Celle-ci passa le test avec grand succès puisque la Serdaigle était heureuse de pouvoir partager ses connaissances avec quelqu’un en donnant des explications détaillées. Quelqu’un avait enfin besoin de son aide! Jamais elle ne s’était sentie autant appréciée qu’avec ce garçon qui la remerciait chaleureusement de le faire bénéficier de son si grand savoir. Elle accepta donc avec enthousiasme de l’aider à rédiger son devoir d’histoire en le composant pour lui. Hochant la tête avec enthousiasme, Seth la remercia abondamment et rougit de plus belle afin de maintenir l’illusion d’un garçon timide en lui donnant rendez-vous le lendemain pour recevoir son devoir en main propre. Quelques coups de baguette pour changer l’écriture et quelques retouches et le tour serait joué.

Quittant enfin la jeune sorcière, (c'est qu'elle n'en finissait plus de parler!) il s’éloigna d’elle d’une démarche mal assurée en balançant son encyclopédie de façon maladroite étant donné qu’il sentait ses yeux sur sa nuque. Croisant le regard de Mathias, il lui accorda un sourire sournois qui contrastait avec sa démarche et ne put s’empêcher de lui souffler un " Bonne chance avec ta rédaction " lorsqu’il fut à sa hauteur.

Il venait de rêver ou c’était bien de l’amusement qui avait traversé le regard bleu foncé du Gryffondor ? Décidément, en plus d’être suicidaire, il ne devait pas avoir toute sa tête. Un roulement d’yeux et un sourire ironique plus tard, le première année poursuivait ses affronts avec toute l’arrogance que lui procurait sa témérité gryffondoresque (et, assurément, son nombre limité de neurones). Mathias, lui, conserva son assurance et sa nonchalance apparente, bien que de voir la tête de l’impertinent explosée soudainement lui aurait grandement plu. L’autre adolescent n’avait probablement pas conscience de sa chance... Le jeune Adams savait se contenir. S’il était tombé sur, disons, Norbert, il aurait très certainement été réduit en charpie bien avant.

Ce fut la raison pour laquelle le lionceau pu se lever sans égratignure pour aller vers une Serdaigle. Le Serpentard, de son côté, méditait une ou deux idées qui lui permettraient de faire passer à jamais à l’autre adolescent l’envie de jouer au plus fin. Il regardait certes le Rouge et Or, mais sans le voir vraiment. Il y avait trop de monde... Il faudrait qu’il le coince dans un endroit moins bondé...

Le première année fini par revenir, ne pouvant apparemment pas s’empêcher de lancer une dernière réplique à son aîné, avant de le dépasser. Il lui tournait le dos... Erreur de débutant ; erreur de Gryffondor. Mathias se leva silencieusement comme le serpent qu’il était. Il avait sortit sa baguette magique, abandonnant ses choses, prêt à emboîter le pas de l’impudent. Il fut toutefois détourné de ses sombres desseins par un effleurement sur son épaule.

Le quatrième année tourna la tête, apercevant une main gracieuse... qui, sans avertissement, vint se saisir de sa cravate, obligeant son corps à suivre le mouvement de rotation de sa tête. Sans avoir eu le temps de comprendre ce qui se passait, il était en train de se faire brutalement embrasser... par une fille. Oui, heureusement, c’était bien une fille. L’italien, qui n’avait toutefois pas eu le temps de distinguer grand chose de son assaillante, ne répondit pas au baiser, trop abasourdit pour ça. Heureusement, elle le relâcha après à peine quelques secondes et Mathias pu l’apercevoir plus librement lorsqu’elle leva timidement les yeux pour croiser son regard.

Elle fit mine de réarranger les vêtements de sa cible pendant que ladite cible, tentant d’ignorer qu’il y avait là matière à faire s’esclaffer Norbert et Lucas (et probablement pas mal tous les quatrièmes année en fait...) jusqu’à la fin de leur scolarité, essayait de mettre un nom sur ce visage harmonieux qu’il ne se rappelait que vaguement pour l’avoir déjà aperçu, sans plus. Peine perdue ; Mathias n’avait aucune idée de l’identité de la jeune femme, si ce n’était qu’elle était également à Serpentard. D’ailleurs, l’adolescente (dont le manque d’inhibition égalait le charme) ne semblait pas considérer le fait de se présenter comme aussi important que celui de mettre à exécution ses fantasmes puisque, déjà, elle s’éloignait. Le jeune Adams ne songea pas à la rattraper, l’idée d’aller s’enfermer dans son dortoir, loin de ce monde de fous, lui paraissant mille fois meilleure.

Cette (très brusque, mais pas forcément désagréable) interruption eut le mérite de faire tomber la colère de l’héritier Adams (et d’offrir un spectacle pour le moins inattendu aux élèves présents). Il avait dû se tromper d’endroit et, au lieu d’aller à la bibliothèque, il avait aboutit dans l’aile psychiatrique du château ! Chose certaine, il n’y reviendrait pas... S’il avait besoin de livres, il chargerait quelqu’un d’y aller pour lui et puis voilà. En attendant, vivement qu’il puisse retrouver la Salle Commune de Serpentard et toute sa cohérence, là où tous se comportaient avec la dignité légendaire des Sangs-Purs. Dans cette optique, Mathias rangea sa baguette magique et ramassa ses effets personnels en ignorant les deux Serdaigles mort de rire qui étaient attablés à quelques pas de là. Il laissa par contre les livres dont il avait fait usage pêle-mêle sur la table de travail qu’il quittait. (Il y avait bien un bibliothécaire, non ? Qu’il mérite son salaire !)

Lorsqu’il eut franchit la porte de la ‘bibliothèque psychiatrique’, le Serpentard recroisa le si désagréable première année de Gryffondor et ne pu empêcher un sourire insubordonné de naître sur ses lèvres rougies.

"Dix points en moins pour Gryffondor." , fit le Préfet-en-Chef de Poudlard à voix haute (bien qu’il ne s’adressa pas directement à son contradicteur) et avec une bonne humeur immorale. De ce fait, dans le Grand Hall du château, 10 petits rubis remontèrent dans le sablier géant de la Maison des lions. On lui demanderait évidemment, comme à n’importe quel Préfet, d’expliquer ce retrait de points, mais ce n’était pas les idées de causes qui manquaient... Tentative de corruption d’un Préfet-en-Chef, ça sonnait plutôt bien, non ?

Certes, ce n’était pas là un châtiment bien grand pour le pitoyable moucheron qui osait vouloir se mesurer au Grand Mathias Adams, mais ça suffirait... pour l’instant. Le quatrième année aurait également une jeune Serpentarde audacieuse à rencontrer... Bref, une chose à la fois fut la conclusion du Préfet-en-Chef lorsqu’il rejoignit (heureusement sans autre embûche) sa Salle Commune.

[HP] et moi qui s'était donné tant de mal pour une confrontation!.... ce sera pour une prochaine fois [HP]

Tourner le dos à un ennemi n’est jamais une bonne idée sauf lorsqu’on est dans un lieu public et que votre but est de le provoquer. Avec tous les efforts qu’il y avait mit, Seth était sûr d’obtenir une réaction plus explosive cette fois lui permettant ainsi de voir de quoi était capable ce Mathias. Ce n’est pas qu’il était suicidaire, bien que la mort ne l’ait jamais vraiment effrayé, mais il savait que le meilleur moyen d’apprendre était sur le terrain. Comme le préfet-en-chef était plus vieux que lui, il avait de toute évidence plus d’expérience que lui dans l’art d’intimider et de se battre. Il connaissait sûrement des sortilèges dont il n’avait jamais entendu parler et, comme la rivalité Gryffondor/Serpentard leur interdisait d’être amis (Seth ignora ostensiblement que la vraie raison qui les empêchait de se tolérer était que les premiers mots qu’il avait lancé étaient ouvertement provocateurs) le seul moyen de profiter de son expérience était de le provoquer assez pour qu’il les utilise devant lui. Le fait de subir lui-même ces sortilèges lui permettrait de jauger l’intensité de magie nécessaire pour réaliser ces sorts ce qui lui éviterait de faire exploser les gens sur lesquels il les utiliserait ensuite. Oh bien sûr, cela impliquait de la douleur et probablement des blessures, mais tout savoir qui le mérite vraiment avait son prix et, avec tous les moyens magiques à sa disposition pour se guérir, il ne s’inquiétait pas vraiment avec ça. Il aurait préféré avoir le temps de pratiquer plus en profondeur ses sortilèges de défense, mais bon, on ne pouvait pas tout prévoir.

D’après le regard meurtrier dont il était la cible, les résultats ne se feraient pas attendre. Seth fut considérablement surpris lorsqu’il réussit à atteindre la porte de la bibliothèque intacte. Résolu de devoir attendre un peu, il s’accota sur un mur en face de la porte. C’était si long…. Il n’en avait visiblement pas fait assez pour le provoquer. Il savait qu’il aurait dû lui verser son encrier sur la tête, mais comme la bibliothécaire les observait, il avait préféré s’en abstenir question de ne pas atterrir en retenue sans avoir pu étudier un seul sortilège.

Voyant enfin Mathias émerger de la bibliothèque, il se prépara à se faire attaquer. Mais non, le préfet-en-chef l’ignora complètement et lui enleva distraitement des points. QUOI?!? Seth sentit sa bouche s’ouvrir sous l’effet de la surprise. Mais quel Serpentard digne de ce nom se contentait d’enlever des points une fois provoqué?!? Mais c’était un Gryffondor de première année ou quoi? (Seth ignora volontairement le fait qu’il venait de s’insulter) Que c’était décevant… Fronçant les sourcils avec mauvaise humeur, Seth s’éloigna à grands pas de la bibliothèque. Laissant éclater sa hargne, il sortit sa baguette et visa un élève au hasard dans le couloir avant de réaliser que c’était un Gryffondor. Cherchant une autre cible, il aperçut un Serpentard qui visait le même élève avec la nette intention de lui jeter un sort. Ne lui en laissant pas la chance, il marmonna une formule magique et, au lieu de dire un maléfice, les lèvres du Serpentard laissèrent échapper une horde de limaces. Voilà pour sa bonne action de la journée… Il ramollissait sérieusement avec l’âge s’il n’était même plus capable de provoquer un Serpentard. Il faudrait qu’il revoie sérieusement ses techniques…Mais quelque chose ne tournait pas rond avec ce qui s'était passé ce matin-là. Plissant des yeux avec colère, il retourna à son dortoir pour se préparer pour son prochain cours.