Une observation stratégique

Après une journée bien remplie, Seth décida qu’un peu d’air frais lui ferait le plus grand bien. Se dirigeant à l’extérieur du château, il repensa à sa journée assez mouvementée. Cela avait commencé en Botanique où plusieurs élèves de Gryffondor s’étaient mis à se lancer de la terre pour une raison inconnue (depuis quand est-ce qu’un Gryffondor avait besoin d’une raison pour faire des stupidités?) et avaient ainsi déclenché la colère du professeur qui les avait bien tous sermonné pendant plusieurs minutes. Heureusement, dans la confusion qui s’en était suivie lors de la désignation du responsable, le professeur n’avait pas été capable de déterminer les coupables et n’avait donc pas pu enlever des points étant donné qu’il ne savait pas quelle maison était fautive les élèves étant tous couverts de terre sans exception.

Voulant se changer avant son cours d’histoire de la magie (les sortilèges de nettoyages ne reproduisent jamais tout à fait la fraîcheur d'un vêtement lavé), Seth avait bien failli être en retard. Surtout qu’à mi-chemin, il s’était rendu compte qu’il avait oublié son livre et qu’il avait dû rebrousser chemin. C’est donc à bout de souffle d’avoir couru de la tour des Gryffondor jusqu’à son cours qu’il était arrivé quelques secondes avant le professeur. Ce cours, qui était ordinairement assez calme puisque tout le monde était à moitié endormi ou en train de prendre des notes, ne s’était pas passé comme d’habitude. L’air était chargé d’excitation et plusieurs élèves avaient bavardés toute sa durée d’une voix plus ou moins basse. Seth avait donc une horrible migraine qui commençait à se faire sentir puisqu’il avait essayé tant bien que mal de suivre le professeur et de prendre des notes. S’il y avait bien quelque chose qu’il ne délèguerait jamais, c’était bien la prise des notes. Un devoir théorique était une perte de temps qu’il pourrait user à faire d’autres choses plus productives. Il n’hésitait donc jamais à user de tous les stratagèmes possibles pour que d’autres les exécutent à sa place. Les notes, cependant, étaient la base même de l’étude pour les examens qui eux déterminaient le degré de réussite du cours. Voulant avoir des bonnes notes dans chaque classe, il était donc impensable pour Seth de dépendre sur quelqu’un d’autre pour prendre ses notes à sa place. Les probabilités que l’information serait incomplète étaient trop grandes pour qu’il court ce risque. D’où l’importance d’optimiser le temps en classe pour acquérir le plus de connaissances possibles. Faisant ses lectures pour compléter, il n’avait pas besoin de faire ses devoirs et pouvait donc se concentrer sur l’approfondissement de ses connaissances dans les sortilèges et sur la façon de les jeter. À l’orphelinat moldu auquel il avait été élevé, la loi du plus fort était très présente. Quiconque ne savait pas se défendre était une proie facile et se retrouvait dans le bas de la chaîne alimentaire. N’aimant pas du tout cette position, Seth avait très tôt apprit comment se battre. Ses muscles étant surtout compactes, son agilité n’en était que plus grande et lui procurait bien souvent l’avantage nécessaire pour gagner. Mais dans un monde de sorciers où les combats se faisaient à l’aide d’un bout de bois magique, toute l’expérience au monde dans la façon de se battre ne lui était d’aucune utilité, d’où l’importance pour lui d’accroître ses capacités magiques au plus vite.

Se massant les tempes du bout des doigts, Seth se rendit après une légère hésitation vers le terrain de Quidditch. Depuis son arrivée, il n’avait pas encore pris le temps d’aller voir le voir. Il faut dire que les sports d’équipe n’étaient pas du tout à son goût. Collaborer avec d’autres personnes dans le seul but de gagner quelques points et une coupe ne lui disait vraiment rien. Oh, bien entendu, il était capable de travailler en équipe avec d’autres, mais à moins d’y être obligé, il préférait plutôt éviter ces situations.

Prenant un air intéressé et légèrement ébahi digne d’un premier année, il marchait tout en donnant l’impression qu’il regardait autour de lui la structure phénoménale des lieux entourés de grandes bannières virevoltants au gré du vent frais du crépuscule. Le reflet de la lumière sur le terrain se reflétant dans ses yeux brillants d’une fausse admiration donnait la sensation aux gens des environs qui observaient le scène qu’il était en train d’imaginer une foule remplissant les estrades et des joueurs s'entraînant ici et là pour gagner la coupe de l’année. En fait, il examinait tous ces abrutis qui se laissaient aller à leur imagination ou qui discutaient de stratégies minables pour la prochaine partie ou bien encore se confiaient en toute impunité à l’autre. Comme personne ne se méfierait d’un élève de première année qui explorait les abords du terrain, il pourrait donc observer à son aise tous ces élèves afin de reconnaître les gens de caractère ainsi que leurs faiblesses dissimulées afin d’ainsi pouvoir cibler qui pourrait être un adversaire potentiel de taille (donc, à éviter d’offenser afin de ne pas répéter ce qui s’était passé à la bibliothèque avec Mathias… il blâmait entièrement son côté Gryffondoresque pour cet incident de folie temporaire qui l’avait poussé à provoquer volontairement un préfet-en-chef) ou les gens d'une nullité parfaite qu’il valait mieux à tout prix éviter.

Il regarda un moment fixement deux jeunes élèves qui pratiquaient en vue du grand tournoi des maisons. C’était vraiment lamentable selon lui. Le nouveau, avec des lunettes rondes atroces en fond de bouteille, n’arrivait même pas à suivre des yeux le vif d‘or. Ce dernier, étant pourtant un objet inanimé, semblait narguer le jeune élève en passant tout près de lui pour ensuite s’éloigner et faire un tour derrière les oreilles de l’imbécile qui ne voyait rien et le cherchait en vain. Pourtant, un simple calcul de trajectoire combiné avec une étude rapide de la vitesse du vif d'or ainsi que quelques probabilités et les mouvements du vif d'or n'étaient pas si difficile à prévoir!

Voyant ce manège se répéter plusieurs fois, il plaça mentalement le jeune homme dans la catégorie de victime potentielle pour une de ses nombreuses manigances. Vu son fabuleux talent, il était peu probable que celui-ci présente un risque de vivacité d’esprit et qu’il découvre la personne responsable de son malheur, en l’occurrence, Seth. Ne sachant pas trop quel tour il allait lui jouer, Seth se dit qu’il y réfléchirait plus tard. Peut-être qu’il réussirait même à impliquer cette Serpentard qu’il avait rencontré plus tôt dans la semaine… Abigaël s’il se souvenait bien.

Voyant qu’il n’en apprendrait pas plus et ayant déjà ciblé une victime, il retourna en direction du hall d’entrée. Il remarqua avec plaisir que le fait de penser à faire des mauvais coups l’avait complètement débarrassé de sa migraine. Quiconque disait que le crime ne pait pas se trompait amèrement!

[HP] Quiconque veut me rentrer dedans accidentellement ou me lancer une balle par la tête, n’hésitez-pas! Je réponds habituellement assez rapidement [HP]

[ Désolé, je m'incruste ]

Après une journée de cours fatigante, le jeune homme pouvait enfin s'abandonner à ce qu'on appelle le "lâcher prise". Ces cours n'avaient été qu'une suite d'évènements désagréables: sa malchance avait commencé par son premier cours de potions. Un de ses charmants camarades de Serpentard avait eu la bonne idée de jeter dans la potion de ratatinage de sa voisine, un rat vivant. Le contact brûlant du liquide sur la chair, fit pousser des cris suraigus au rat, ce qui n'eut pour effet que d'augmenter le volume de rire du côté des Serpentard. Ryan tenta alors avec sa voisine de récupérer le rat avec une louche. La panique trahissant leurs traits, rendit la tâche du sauvetage du rat beaucoup plus difficile: leurs mouvements étaient beaucoup moins précis, et Ryan manqua de crever l'œil de sa voisine plusieurs fois. Trop concentrés pour remarquer le groupe de Serpentard qui s'approchait, les verts et argents en profitèrent: l'agonie lente et douloureuse du rat ne leur suffisant pas, ils avaient préparé une autre surprise: alors que les deux camarades avaient enfin rattraper le rat, ils lancèrent dans le liquide brûlant une bombabouse. Celle-ci explosa instantanément au contact du liquide brûlant. Ryan, très surpris, reçut du liquide visqueux orangé sur la robe et sursauta, sa main droite se retirant brusquement du dessus le chaudron. Main où se trouvait d'ailleurs le rat quelques instants plus tôt et qui volait à présent dans la salle avec pour destination, le nez d'une Serdaigle. La potion n'étant pas terminée, n'eut pour effet que de brûler les mains du jeune homme et de s'être ridiculisé suite à un tel sursaut.

Après un épisode aussi néfaste que celui des potions, le garçon n'était pas mécontent de finir sa journée. Et il ne voulait pas finir sa journée comme elle avait commencé: désastreuse. Il se dirigea alors vers le stade de Quidditch où il voyait quelques balais volés: il n'avait pas fait de sport depuis un petit moment et s'il voulait gagner la coupe avec sa maison, il était peut-être temps de s'entrainer.

Arrivé au milieu du terrain, il apprit que l'équipe adversaire manquait d'un batteur. Il le serait donc. Il prit dans les vestiaires un balai, l'enfourcha et commença à voler. Le poids de ses épaules dû à la pression accumulée toute la journée disparut enfin. Il profita de ces quelques instants de calme pour respirer profondément et se concentrer. Il était prêt. L'entrainement commença. Il ne maitrisait pas parfaitement sa batte, mais c'était suffisant pour éloigner les cognards et libérer ses camarades.

Ryan regardait le terrain: il voyait un cognard qui embêtait une des ses coéquipières, vite maîtrisé par l'autre batteur mais ne trouvait pas le deuxième. Soudain, il entendit un bruit de sifflement derrière lui. Il tourna brusquement son balai et vit le cognard s'élancer vers lui à toute vitesse. Pris de court, le jeune homme tapa dans la balle, in extrémis. Ne maitrisant pas sa force à cet instant précis, le cognard fut projeté hors du terrain et... Frappa de plein fouet un élève à la tête. Ryan vit ce garçon s'effondrer au sol, la tête la première.

Il lui fallut quelques secondes afin de réaliser ce qui venait de se passer. Furieux contre lui-même et cette journée détestable, le garçon atterrit en vitesse sur la pelouse, sortit du stade et accourut vers le garçon. Pendant sa course folle à la rencontre du jeune homme blessé par sa faute, Ryan ne cessait d'insulter sa malchance et s'inquiétait pour le garçon qu'il avait neutralisé... Sans raison. Le jeune Poufsouffle mit que quelques secondes à retrouver le garçon et le vit écrouler sur le sol. Il s'accroupit à côté du corps et dit anxieusement:

" - Ca va pas ? "

"Quel idiot bien sur que ça va pas... T'as vu le cognard que tu viens de lui lancer à la tête? Pauvre idiot !" Se dit pou lui-même le jeune Tyler.
A présent, le garçon ne savait plus quoi faire et malgré son sang froid, il commençait à paniquer. Qu'avait-il fait ? Il secoua légèrement le corps. Rien. Il recommença l'opération et ne vit pas, dans sa détresse, qu'une jeune sorcière s'avançait vers lui...

[HP] Toi, tu me causes vraiment des problèmes, ma réponse était déjà toute prête!... mais comme j’aime les imprévus, je me suis adaptée [HP]

Ce n’est que parce que Seth avait les oreilles aux aguets dans le but d’écouter les conversations des autres sur son chemin qu’il entendit une voix familière lancer le sortilège du saucisson. Écoutant son instinct paranoïaque qui s’était affolé, il se jeta brutalement au sol. Il sentit le maléfice lui frôler la nuque et poursuivre son chemin pour atteindre un Poufsouffle qui faisait aller ses muscles afin d’essayer d’impressionner les filles. Il tomba pesamment offrant un spectacle assez amusant que Seth ne remarqua pas. Dans son empressement d’éviter le sort, il n’avait pas été capable de contrôler sa chute et il était tombé lourdement sur son poignet droit qui avait émis un craquement sec peu engageant.

Les tempes battant avec l’adrénaline, il ignora la douleur de son poignet cassé. Conditionné après des années à se battre tous les jours, tout son être lui criait qu’une cible stable était une cible morte. Il était évident qu’il était sous attaque et que ce sortilège de saucisson n’était que le déclencheur d’un combat par une des nombreuses personnes qu’il avait offensées. La liste étant trop grande, il ne pouvait pas mettre de visage avec cette voix qui lui disait pourtant quelque chose. Ramenant son poignet blessé sur sa poitrine, il effectua quelques acrobaties afin d’éviter des sorts qui ne venaient pas. Se relevant d’un coup de reins, il put prendre de sa main gauche sa baguette qui était logée dans sa manche droite puisqu’il était droitier (après se l’être fait volé une fois, il ne la rangeait plus dans ses poches). N’ayant jamais jeté de sorts avec son autre main, il ne savait pas trop à quoi s’attendre, mais il n’avait guère le choix.

Les cheveux lui tombant sur les yeux, il la pointa dans la direction d’où venait le sort. Un sortilège de stupéfaction aux lèvres, c’est à ce moment que son cerveau lui souffla le nom de cette voix familière. Abigaël Oneglia…. Retenant de justesse son maléfice, il secoua la tête d’un geste négligent et aperçu en effet la Serpentard. Mais pourquoi est-ce qu’elle l’attaquait? Ils s’étaient pourtant quittés dans d’assez bons termes…enfin, pour un Gryffondor et une Serpentard. Voyant son ombre devant lui, il réalisa qu’il y avait toujours la possibilité qu’elle ne l’ait attaqué que parce qu’elle ne l’avait pas reconnu en raison du soleil. Mais comme c’était une Serpentard, il ne fallait pas trop s’y fier. L’ennui, c’est qu’il avait déjà des plans la concernant alors il ne pouvait pas se permettre de l’envoyer à l’infirmerie ce qui ne manquerait pas d’arriver s’ils avaient un duel. Déjà qu’il avait du mal à contrôler sa magie avec sa main droite avec laquelle il était pourtant habitué, c’était vraiment demander des ennuis que de se battre avec sa main gauche d’autant plus que la magie semblait bouillonner dans ses veines. Il risquait de la faire exploser comme le rat sur lequel il n’avait jeté qu’un simple sortilège de couleur. Il grimaça mentalement à cette image.

Laissant son bras droit pendre le long de son corps afin de ne pas attirer l’attention sur son poignet fracturé, il leva un sourcil inquisiteur et attendit de voir sa réaction lorsqu'elle le reconnaîtrait, bien prêt à se défendre si elle l’attaquait à nouveau. L'adrénaline commençant à baisser, une douleur fulgurante commençait à se faire sentir du côté de sa main droite, mais comme le danger n’était pas passé, il la repoussa sans ménagement dans un recoin de son esprit. Dans le pire des cas, il pourrait toujours jouer le petit de première année apeuré et utiliser ces Poufsouffles là-bas comme bouclier. Pas très bon pour son orgueil, mais mieux valait ça qu’un meurtre…

Il fut brutalement sorti de ses réflexions par un cognard. Malheureusement pour Seth, se concentrer sur une seule personne et oublier le reste de son entourage fut une grave erreur. Ne pensant plus aux autres dangers qui l’entouraient, le cognard le prit par surprise en frappant de plein fouet le derrière de sa tête l’envoyant, pour une deuxième fois, au sol de façon brutale. Agissant par réflexe, il mit les mains devant lui pour amortir sa chute. Une erreur fatale puisque, ne supportant pas un autre choc, son poignet se fractura pour de bon dans un craquement sinistre et l’os ressortit de façon anormale. La douleur étant trop intense pour son système nerveux, ses yeux roulèrent sur leur orbite et il perdit connaissance, sa main crispée sur sa baguette.

La jeune fille attendit quelques instants avant de s'avancer vers sa victime: elle voulait être sûre de l'avoir neutralisée mais se tenait prête à attaquer au cas où sa proie aurait la stupidité de contre-attaquer. Elle entendit alors un sifflement suivit d'un bruit sourd: sa victime retournait de-là où elle venait: chez ses amis les vers de terre. Cette stratégie surpris beaucoup la jeune fille, et elle tenait plus déterminée que jamais sa baguette, les mains légèrement moites. Apparemment, l'élève qu'elle avait pris le soin de choisir n'était pas décidé de se laisser abattre sans riposter. Elle s'avança alors lentement vers le refuge boueux de sa victime lorsqu'un garçon passa devant elle à toute vitesse. Celle-ci avait été tellement absorbée par la stratégie loufoque de son adversaire, qu'elle n'avait pas pris le soin de regarder autour d'elle. Le Poufsouffle s'accroupit alors devant le garçon à terre et Abigaël l'entendit dire:

- Ca va pas ?

La jeune fille laissa échapper un sourire: il n'y avait qu'un Poufsouffle pour poser des questions aussi stupides. Abigaël regarda alors le jeune homme qui semblait anxieux. Il secoua alors le corps du Gryffondor et avec stupeur, la Serpentard découvrit que sa cible n'était autre que Seth Chrno, un Gryffondor avec qui elle avait sympathisé autour de boyaux gluants et verts appartenant à un rat. Cette vision la fit sourire mais elle retrouva vite son sérieux lorsque le jeune homme ne répondait toujours pas aux appels angoissés du Poufsouffle. La jeune fille ne savait plus que faire, l'adrénaline montant progressivement et la paralysant totalement. Elle s'accroupit finalement à côté de l'agonisant, en face du Poufsouffle. A présent être aux côtés d'un Blaireau ne la gênait plus, le corps inerte du garçon la contrariant beaucoup plus. Un lourd silence les entoura. La jeune fille sentit alors son coeur se reserrer et son énervement monter en flêche: ce silence de mort la gênait et elle ne put s'empêcher d'exprimer cette nervosité verbalement, sur le blondinet sans jugeotte.

- " Purée, t'es aussi nerveux qu'un plat de nouille !" Cria la jeune fille sans contrôler les tremblements de sa voix, " Plutôt que de me regarder réparer les erreurs stupides d'un Poufsouffle complètement irresponsable et idiot, tu pourrais m'aider à retourner ce jeune homme où alors ce serait trop demander à tes jolis petites mains?

Le jeune homme ne fit pourtant pas un geste, il paraissait complètement paralysé. Abigaël qui avait déversé ses nerfs sur le garçon pensait qu'il allait réagir mais non. Il regardait la scène, spectateur mais pas acteur. Ce comportement irrita encore plus la jeune fille, et cette fois, décida de ne plus être polie. Enfin encore moins qu'à l'ordinaire, chose assez difficile à réaliser, mais faisable pour une Serpentard totalement paniquée.

- " Si tu veux te rendre utile, dégage de mon chemin ! Ou alors mange l'herbe, au moins tu seras utile à la communauté ! "

Après cette réplique cinglante, la jeune fille rabaissa son regard sur le garçon et le tira vers elle, afin qu'il puisse être sur le dos. Elle remarqua alors que le poignet droit de Seth faisait une position bizarre. Elle le prit alors et sentit sur l'extérieur de son avant-bras, quelque chose de dur et gluant. Elle retira soudainement ses mains et les regarda: elles étaient rouges. Elle attira alors le bras vers elle et se qu'elle découvrit provoqua en elle un élan de dégoût: le poignet de son camarade était fracturé et un de ses os ressortait.

Ryan resta totalement pétrifié devant le corps inerte du jeune Gryffondor. Il voyait le ventre de son camarade enfler puis redescendre mais le fait que ce soit lui l'auteur de ce carnage le paralysait. La Serpentard qui était probablement l'amie de ce garçon, déversait une telle quantité de mots à son égard que la plupart ne furent pas enregistrés par son cerveau complètement hors service à cet instant. Il n'avait saisit que "imbécile" et "idiot", mais cela lui résuma la pensée de la jeune fille. Elle semblait tout aussi affolée que lui, mais elle, le montrait en crachant son venin sur sa propre personne.

Le garçon resta encore inactif quelques instant, totalement perdu dans ses pensées, lorsqu'il fut arraché brutalement à celles-ci à la vue du poignet du garçon: il était tâché de sang et... Un os ressortait de sa chair. Cette vision provoqua un haut-le-coeur au garçon: il ne supportait pas la vue du sang, mais encore moins celle d'un os cassé et ressortant fièrement de son emplacement. Il détourna vite ses yeux de ce spectacle digne d'un roman d'horreur et les reporta sur la jeune Serpentard. Elle regardait totalement dégoûtée sa main ensanglantée et là il regarda pour la première fois sa camarade dans les yeux. Elle avait des yeux magnifiques et malgré son anxiété et était jolie, malgré le son air hautain. Croisant son regard, le garçon détourna le sien et fit mine d'observer autour de lui.Une idée vint enfin lui traverser l'esprit: il fallait trouver un professeur.

Le garçon regarda une dernière fois le jeune Gryffondor avant de se lever. Il sursauta mais ne put s'empêcher de sourire lorsqu'il vit que les paupières du Gryffondor bougeaient. Comme si son cerveau avait attendu ce signal pour réveiller son corps, les jambes de Ryan daignèrent enfin répondre à l'appel.

- Je vais chercher un professeur. Je doute qu'on puisse faire quelque chose.

Le garçon se retourna, se mit à courir, sans prendre en compte ce que criait la jeune fille. Il s'élançait à présent à la recherche d'un professeur qui serait si possible compétent. Il se souvint alors qu'il avait vu, quelques minutes avant de partir s'entraîner, le professeur Ribaldry dans le Hall d'entrée. En espérant qu'elle y soit toujours...

Son poignet lui faisait mal… atrocement mal… c’est la première pensée qui lui vint à l’esprit. Il entendit vaguement quelqu’un dire quelque chose à propos d’un professeur. Que s’était-il donc passé? Il avait de la difficulté à penser. On aurait dit qu’il avait du coton à la place du cerveau. Il ouvrit légèrement un œil, mais le referma aussitôt. La clarté du soleil couchant était éblouissante et n’aidait pas la nausée qu’il sentait venir en lui. Effectuant une nouvelle tentative, il réussit à garder les yeux ouverts, mais sa vue était étonnamment floue. Clignant des yeux plusieurs fois, il parvint à distinguer des yeux verts inquiets ainsi qu’une chevelure rousse. Ce visage lui disait quelque chose… faisant un effort colossale, le nom Abigaël Oneglia lui vint en tête. Mais que faisait-elle là? Et où était-il pour commencer? À en juger par le ciel, il était à l’extérieur.

Se redressant un peu, il dû se mordre la lèvre pour étouffer un cri lorsqu’il bougea légèrement son poignet droit. Les yeux remplit de larmes, il cligna des yeux impatiemment afin de dégager sa vision et de pouvoir évaluer ses blessures. Voyant l’état de son poignet, (wow, son os était rouge et blanc, comme un canne de bonbon!..… et ces petits morceaux déchirés comme de la réglisse bon marché devaient être des bouts de tendons) il ne put réprimer une grimace. Levant sa main gauche, il remarqua distraitement que c’était beaucoup plus difficile que cela n’aurait dû l’être et que celle-ci tremblait, il s’aperçu avec une grande confusion qu’il avait sa baguette à la main. Des flashs lui revinrent et il dut fermer les yeux de peur d’être malade. Il se rappelait sa promenade, le sort évité, Abigaël… et puis le coup par la tête qu’il avait reçu et finalement cette atroce douleur qui lui avait fait perdre connaissance. Laissant sa baguette rouler sur le sol, il se passa une main derrière la tête. L’éclair de douleur fulgurant qu’il ressentit lui fit aussitôt retirer sa main. Elle était rouge ce qui n’était pas très surprenant vu la force du coup qu’il avait reçu. S’assoyant, il dû attendre que les petits points noirs disparaissent et que la vague de nausée retombe un peu. Il réalisa qu’Abigaël lui parlait, mais il n’arrivait pas à entendre ce qu’elle lui disait. Bon, de toute évidence, son poignet avait besoin de soins urgents, mais ses réactions si lentes l’inquiétait. C’était impossible de se concentrer et son cerveau ne l’aidait pas… une vraie bouillie. Il avait sûrement une commotion cérébrale. Dans une telle situation, il fallait absolument qu’il…. Euh… à quoi pensait-il déjà? ....blessures…. tête… ah, il était blessé… et il devait aller… à ………. L’infirme…rie…voir un infirme qui rit? Mais à quoi cela l’aiderait-il?.... Il fallait qu’il… aille… à…………. l’infirmerie!

Ayant déterminé péniblement ce qu’il devait faire, il s’efforça de l’effectuer. Il fallait d’abord qu’il se lève… vu l’effort qu’il lui en coûtait pour rester assis, il était impensable qu’il réussisse à se lever seul. Il se tourna vers Abigaël, enfin, dans sa direction l’espérait-il, puisqu’il ne voyait plus rien à cause de tous ces petits points noirs qui n’arrêtaient pas de lui couvrir la vision . Celle-ci n’avait pas cessé de lui parler remarqua-t-il avec surprise.

- "T-tu veux bien m’aider à me l-lever?" lui demanda-t-il d’une voix faible et tremblante qui le surprit. C’était ridicule, il n’était pas sur le point de mourir quand même!

Avec l’aide de la jeune fille, il réussit à se lever et, après quelques secondes où il crut réellement être malade, il était plus ou moins stable sur ses pieds. Chancelant, il se tourna vers le château (une grosse tache grise) et commença son long chemin vers l’infirmerie petit pas après petit pas oubliant complètement sa baguette qui était restée sur le sol. Il n’était pas vraiment sûr de marcher droit, mais au moins il progressait. Il croisa un Poufsouffle affolé qui parlait vraiment trop vite pour qu’il comprenne ce qu’il disait. Quelque chose à propos d’un cognard qui n’était plus dans le hall d’entrée? Seth finit par en déduire que le Poufsouffle était le responsable de son état. Il était malheureusement trop loin pour qu’il puisse lui mettre son poing à la figure et sa baguette était étrangement absente.

- "T-tu v-veux bien m’aider à aller à l’infirme…rie?" lui demanda-t-il de la même voix faible que toute à l’heure. Mais c’était quoi son problème aujourd’hui? Il n’avait pourtant pas le rhume, sa voix devrait donc être à un volume normal!

Le Poufsouffle se rapprocha dans le but manifeste de lui offrir son support et Seth, après avoir fermé sa main encore valide et concentré toute la force qui lui restait, lui balança un coup de poing qui l’envoya valser au sol. Il faillit lui-même tomber à son tour sous la force qu’il avait mis dans son mouvement.

- "Ça … n’arrange .. pas p-personne…. mais… ça… f-fait… du b-bien!" réussit-il à haleter avant d’essayer de continuer son chemin vers cette tache grise qui ne voulait pas s’arrêter de bouger. Il ne savait plus trop pourquoi il devait s’y rendre, seulement qu’il fallait qu’il y aille pour voir un infirme qui riait…

[ J'uis vraiment désolée du retard, j'ai eu quelques contre-temps. ]

Quoi ? Les professeurs ? Ils voulaient tous les renvoyer ? A la vue de la silhouette qui s’éloignait, la jeune fille prise de panique à l’idée de rester seule avec ce qu’il restait de Seth, se leva et cria au jeune homme:

- " Reviens imbécile ! Reviens ! "

Elle était à présent seule avec Seth et regrettait amèrement que le Poufsouffle l’ai laissé seule avec le Gryffondor. Abigaël reporta alors son regard sur le garçon: il paraissait endormi et il n’y avait que ses cheveux collés à sa nuque par un liquide visqueux et son poignet fracturé qui jurait grotesquement avec cette image de sérénité. En observant le visage du jeune homme, la jeune fille tressaillit: il venait de cligner des yeux. La jeune fille sursauta devant ce mouvement inespéré et se tapa maladroitement la main sur son sac. Il était mouillé. Abigaël l’ouvrit alors précipitamment et sourit devant sa trouvaille. Elle fouilla alors dans son sac dans l’espoir d’y trouver des mouchoirs ou du tissu qui pourrait éventuellement lui servir de pansement. Ne trouvant rien, elle jeta son dévolu sur trois rouleaux de parchemins qui se cachaient au fond de son sac et les inonda d’eau. Elle en plaça un sur la nuque du garçon, un sur son front et tenta d’enlever un peu de sang de l’avant-bras du garçon. Cependant le papier s’effritait et la sorcière ne pouvait se résoudre à laisser du sang et des dépôts de parchemins là où ils étaient. A contrecœur, elle prit un pan de sa robe et la mouilla. Cette opération la dégoûta: la vue du sang lui donnant des nausées et la vue de sa robe souillée la répugnant.

Abigaël s’arrêta de frotter brusquement, croyant avoir senti la main de Seth bouger. Elle tourna la tête vers le visage du Gryffondor et soudain, il ouvrit les yeux mais les ferma aussitôt. Puis les rouvrit. Un gros poids s’effaça alors des épaules de la jeune fille et le cœur léger, elle l’assaillit de paroles, la voix toujours un peu tremblante:

- " Seth ! Je... Tu m’as fait une de ces peurs ! "

La jeune fille eut une forte envie de prendre le Gryffondor dans ses bras, tellement elle était soulagée. La Serpentard se contrôla cependant mais ne put empêcher une larme de couleur. Une larme de joie et de soulagement.

Le garçon demandait à ce qu’elle le relève, après une tentative désastreuse, d’une voie faible et tremblante qui fit sourire la jeune fille: elle trouvait sa douceur charmante quoique inquiétante. Elle se redressa et lui tendit une main, main qu’il prit sans hésitation. Une fois debout, le garçon paraissait totalement perdu et regardait autour de lui, tel un égaré. Puis, semblant décidé, il la laissa en plan, s’avançant vers le château d’un pas peu assuré. La jeune fille s’apprêtait à le suivre, lorsqu’elle remarqua la baguette du garçon au sol. La jeune fille se baissa, la ramassa, et la glissa dans son sac peu rassurée: Seth n’était pas du tout du genre à oublier sa baguette, étant plutôt le contraire, jamais sans elle. Le cognard avait apparemment bien sonné le petit Gryffondor, ce qui accentua le malaise de la jeune fille. Abigaël le suivit de loin dans sa course au château, afin d’être là au moindre problème, mais lui laissant ainsi sa fierté.

Ils ne firent que quelques pas quand Ryan surgit devant eux. Il se rua alors sur Seth, la mine réjouie et commença à s’excuser pour le cognard. Abigaël fronça les sourcils: elle doutait que ce soit le meilleur moment pour s’excuser, Seth semblant complètement à l’ouest. Elle eut la preuve de l’absence morale de Seth lorsqu’il demanda au Poufsouffle, quelques instants plus tard, s’il pouvait s’avancer vers lui, probablement pour l’aider à se maintenir droit. A ce moment là Abigaël sut qu’il ne fallait surtout pas que Seth se retrouve seul, elle était à présent sûre que le garçon n’avait pas les idées au clair. Cependant, cette réaction surprit quand même Abigaël : il pardonnait cette humiliation aussi facilement ? Elle fut soulagée ou du moins un peu rassurée quand Seth décrocha un gauche à Ryan sur le nez, qui le fit chanceler par la même occasion.

Elle accourut verds les deux garçons, attrapa au vol les bras gauche de Seth avant qu’il ne parte seul: la jeune fille étant sûre à présent, malgré le coups de poing, qu’il avait un sérieux soucis. Elle passa son bras par-dessus son épaule afin de le soutenir et releva la tête vers Ryan. Elle lui tendit la main gauche malhabillement et le releva sans un mot. Il tenait à présent son nez ensanglanté entre ses mains mais ne semblait pas vouloir réclamer son dû. La sorcière, toujours silencieuse pointa sa baguette sur le visage de Ryan et son nez cessa immédiatement de saigner et la jeune fille se redressa, replaça le bras de Seth et commença à avancer en direction du hall , sans autre cérémonie.

Les regards pleuvaient sur eux. Le hall n’avait jamais semblé à Abigaël aussi grand. Tous les regardaient bouche-bées et les doigts pointés sur eux, eux qui étaient tachés de sang et de poussière, semblant revenir d’un combat acharné. La jeune fille ne savait plus où allait: il n’y avait plus d’infirmière et Ryan n’avait pas trouvé de professeur. Elle songea alors à sa professeur de Défense Contre les Forces du Mal qui serait sûrement la personne la plus apte à soigner son camarade. Seulement, elle ignorait où elle se trouvait, et où était sa chambre.

Ils se tenaient tous deux au milieu au milieu du Hall, Abigaël ne sachant toujours pas la direction qu’il fallait prendre pour aller à l’encontre de la Directrice de Serdaigle. Ne supportant plus les regards posés sur elle et son compagnon, elle prit la direction des escaliers, et poussa au passage un petit Serdaigle qui semblait ne plus vouloir détacher son regard.

Ils arrivèrent enfin aux escaliers et la jeune fille put enfin reposer son dos: elle se détache de Seth en prenant bien soin de le caler contre la rambarde. Elle ne sentait plus son dos et ses jambes tremblaient. Elle ferma les yeux et respira profondément. Elle les rouvrit quelques instants plus tard et vit que Seth était toujours là, devant elle, la regardant sans dire un mot.

- " J’crois qu’il faudrait que je suive un stage d’infirmière. J‘ai l‘impression que j‘en aurais besoin si on reste ensemble. "

Abigaël avait dit cette phrase doucement afin que Seth puisse comprendre, ne serait-ce que la moitié de ce qu’elle disait. Elle était pratiquement certaine qu’il n’avait rien compris de ce qu’elle avait dit et jugea que c’était peut-être mieux ainsi. Et elle abaissa les yeux alors sur le poignet juteux de Seth et soudain une idée lui frappa l'esprit. Comment avait-elle oublié ça ? Elle sortit sa baguette de sa poche et la pointa sur la blessure du jeune Gryffondor:

- Ferula !

Une attelle surgit alors de nulle part, un peu bancale, mais satisfaisante pour une première fois. La jeune fille avait enfin eu le déclic. C'était pas trop tôt. Elle n'avait pas pensé (sous le coups de l'émotion?) à ce sort qu'elle avait jugé utile d'apprendre l'été dernier alors qu'elle feuilletait un livre de son père. Elle esquissa un petit sourire à la vue de ce joli bandage et se redressa de toute sa taille, l'air satisfaite. Elle fit alors un mouvement de tête joyeux à Seth, l'invitant à la suivre pour la montée des excaliers. Elle réservait encore un peu de forces si jamais il avait un soucis, mais elle ne pourrait pas le porter jusqu’au bout, ayant déjà du mal à porter son propre poids...

[ Encore désolée du retard, j'espère que cette réponse te conviendra ]

Le garçon s'était élancé vers le Hall, avec pour seul objectif de trouver Melle Ribaldry. Pourtant cette recherche se révéla beaucoup plus dure qu'il ne l'avait pensé: après avoir couru le plus vite possible la distance séparant le château de Seth, il avait ouvert avec fracas la porte d'entrée du château et, comme il s'en était douté, le professeur n'était plus là. Devant cette défaite, le garçon se laissa glisser doucement sur le sol, le dos contre le mur. Il ferma alors les yeux et respira longuement. Soudain, alors qu'il commençait à reprendre son souffle, son cœur battit à la charade: il venait de ressentir une douleur anormale sur les jambes. Il ouvrit brusquement les yeux, affolé et vit sur ses tibias, une jeune Serdaigle complètement affalée. Le garçon crut qu'il allait se taper la tête contre le sol, la malchance le suivant ce jour-là, commençant à lui taper dangereusement sur les nerfs. Cependant il trouva plus intelligent de retirer ses jambes de dessous sa camarade, de se relever et d'aider ensuite sa victime. Heureusement pour le garçon, il eut plus de peur que de mal, ou plutôt plus de colère que de mal. Le garçon s'excusa auprès de la jeune fille puis retourna dehors, afin d'avertir la jeune Serpentard qu'il avait laissé seule avec le garçon qu'il avait malencontreusement assommé avec un cognard, que le professeur n'était plus dans le Hall.

Pendant les quelques minutes du chemin de retour, le garçon s'insulta lui et sa malchance qui le collait tel un chien reste accroché à son bout de bâton. Un autre "bout de bâton" vint le ramener à la réalité, ce fut celui du poignet ensanglanté de Seth qui se tenait à quelques mètres de lui. Il était debout, et malgré ses yeux égarés, semblait normal. Le garçon accourut vers lui et ne put s'empêcher de s'excuser et de lui raconter dans les moindres détails ce qui s'était passé.

- Eh, toi ! Je suis Ryan Tyler et... C'est à cause de moi que tu as ce... Enfin, que ton poignet est cassé.... Je suis allé dans le hall pour chercher quelqu'un qui nous aiderait, car tu étais par terre, tu ne bougeais plus... Crois-moi je suis désolé, je ne voulais pas, je n'ai pas eu l'intention de te blesser, c'est juste que... Je jouais au Quidditch et j'ai été surpris par un cognard et... Malheureusement il s'en est pris à toi avant de...

Le garçon s'interrompit. Le garçon semblait complètement perdu et lui fit un signe de s'approcher. Ryan ne doutant de rien, à part de l'état bizarre dans lequel il avait mis son camarade, s'approcha, près à soutenir le Gryffondor qui semblait ne plus être apte à rester debout sans autre support que ses jambes. Le jeune homme s'approcha alors du garçon et vit soudain le poing de son camarade approcher dangereusement de son visage. Le coups lui arriva droit dans le nez et le jeune Gryffondor y avait mis tellement de coeur que Ryan chuta, tordant au passage sa cheville droite.Le garçon mena instinctivement sa main à son nez et releva les yeux sur son provocateur: le Poufsouffle n'avait aucune raison de riposter, ce coups étant tout à fait mérité, vu le nombre de gaffes qu'il avait commis dans la journée. * Au moins, j'aurais eu ce que je méritais. Je ne l'ai pas volé. *

Le Gryffondor justifia son geste et Ryan ne répondit rien, la Serpentard, courant déjà sur Seth pour le soutenir. Malgré le mal évident que la jeune fille manifestait à porter le jeune garçon, elle lui tendit une main franche mais gauche. Ryan l'a pris, se releva et mena ses mains sur son nez, sans quitter des yeux la jeune fille, guettant le moindre signe qui trahirait ses desseins. Et en effet, il ne s'était pas trompé, cet acte de gentillesse avait bien un retour: la Serpentard rousse pointa sa baguette sur lui. Il ne tenta rien, de toute manière il savait que ce qu'il allait endurer était bien mérité. Le garçon attendit un maléfice, mais rien ne se passa: la jeune fille murmura une formule qui n'eut aucun effet. Le garçon mit quelques secondes à réaliser que son nez ne coulait plus et la jeune fille, après un dernier regard, lui tourna le dos, en direction du château.

Le garçon resta stupéfait et ne tenta pas d'aider la jeune fille qui semblait avoir beaucoup de mal à supporter le poids de son camarade. Non, le Poufsouffle était encore sous le choc: une Serpentard l'avait été, sans rien réclamé ! Elle ne pouvait pas être à Serpentard. Ce n'était pas possible. Quoique... Vu comment elle lui avait parlé devant le corps de Seth. A ce souvenir, le garçon sourit. Oui, c'était bien une Serpentard, mais une Serpentard inquiète et sûrement... Amoureuse. C'était peut-être pour cela qu'elle avait paru si sympathique, peut-être pour le remercier de s'être déplacé à l'encontre d'un professeur qui sauverait son ami si précieux ?
Le garçon était content de son raisonnement, ne trouvant que celui-ci d'assez convaincant pour expliquer la réaction d'une sorcière sympathique ne cherchant pas les soucis... Etant à Serpentard.

Le garçon laissa les deux camarades s'enfoncer vers le château et reprit sa route vers le stade, souhaitant qu'il n'allait pas à nouveau, provoquer un accident...

[ HS: ce que pense Ryan n'est propre qu'à lui même ]

Seth avait l’impression d’être sur une mer verte. Le sol bougeait vraiment beaucoup et lui donnait le mal de mer. Peut-être que de donner ce coup de poing n’était pas une si bonne idée après tout? D’autant plus qu’il n’avait pas pu savourer l’état de sa victime étant donné qu’il ne voyait plus grand-chose à cause de ces satanés petits points noirs. Au moment où il s’apprêtait à s’étaler au sol (peut-être qu’il pourrait mieux apercevoir le Poufsouffle par la même occasion), quelqu’un lui prit le bras pour le soutenir. Son bras fut mis au travers des épaules de cette personne pour l’aider à marcher. Il ne savais plus très bien où il devait aller, mais ça devait être important. Il essaya tant bien que mal de progresser, mais le courant de la mer était contre lui… et sa tête commençait à lui tourner… Une douce odeur de vanille et quelque chose de typiquement féminin effleura ses narines. S’en rapprochant inconsciemment, il se sentit étrangement réconforté et réussit à trouver la force pour se rendre jusqu’au château. Il ne comprenait pas trop pourquoi, mais il se sentait déjà un peu mieux.

Dans le hall d’entrée, il ne put s’empêcher de remarquer qu’ils étaient l’attraction du jour. Sa vue étant un peu plus dégagée, Seth aperçu plusieurs jeunes élèves le pointer du doigt. Avec un plaisir malsain, il fit exprès d’exhiber son poignet droit en mettant bien en valeur l’os qui saillissait afin de voir à combien d’entre eux il pourrait faire perdre connaissance. Les résultats ne se firent pas attendre. Un Poufsouffle s’effondra, des petits Gryffondor virèrent au vert et se détournèrent rapidement pour ne pas être malade et un Serdaigle, blanc comme la neige, resta figé sur leur chemin. Abigaël le poussa sans ménagement. Il ne put apprécier le spectacle plus longtemps puisqu’il bougea mal son poignet et celui-ci le lui reprocha en décochant une vague de douleur qui fit revenir ses amis les points noirs dans sa vision. Leur maîtresse, la nausée, ne tarda pas non plus à pointer son nez. C’est donc avec gratitude qu’il remarqua qu’ils faisaient enfin une pause.

Appuyé sur la rambarde, il posa son front sur la pierre froide dans l’espoir de faire diminuer son étourdissement. Ce contact lui fit beaucoup de bien et diminua également cette sensation étrange que son cerveau était entouré de coton. Il se retourna enfin pour voir ce qu’Abigaël pouvait bien fabriquer. Celle-ci reprenait son souffle. Elle était visiblement éreinté d’avoir dû porter une partie de son poids aussi longtemps. Il se demandait bien d’ailleurs pourquoi elle l’aidait. C’est vrai qu’ils s’étaient quittés en bons termes, mais la rivalité qui existait entre les Gryffondors et les Serpentards rendait impossible toute amitié, non? Oh, bien sûr, il avait envisagé de l’inclure dans sa prochaine manigance qui visait à humilier des Serdaigles (pour une raison étrange, il avait surtout envie d’humilier des Poufsouffles maintenant), mais de là à dire qu’ils étaient des amis… C’était d’ailleurs un terme étrange pour Seth puisqu’il n’avait jamais vraiment eut d’amis auparavant. Personne ne faisait jamais rien pour rien… c’était probablement aussi le cas ici, même s’il ne voyait pas pour le moment ce que la Serpentard pouvait en retirer.

Tiré de ses pensées, il remarqua qu’Abigaël lui parlait. Elle parla lentement pour se faire comprendre et Seth lui en fut reconnaissant. Cependant, il ne comprit que la moitié de sa phrase concernant un stage en infirmerie (pourquoi lui parlait-elle maintenant de ce qu’elle voulait faire plus tard? Le moment était plutôt mal choisi selon lui). Une vague de nausée plus forte que les précédentes le frappa et interrompit sa concentration. Il ferma les yeux pour essayer de la contrôler. Il sentit à peine que son poignet bénéficiait maintenant d’un meilleur support et que son sang ne dégoulinait plus au sol. Après quelques secondes, il put rouvrir les yeux et vit que sa compagne pointait d’un air enthousiaste une cage d’escalier. Utilisant ce qui lui restait de force, il tenta de monter par lui-même. Ses jambes menaçaient de flancher à tout moment, mais il s’en serait bien tiré si ce n’avait été du trou dans l’escalier. Il n’était pas rare qu’une marche soit défoncée à Poudlard et les élèves apprenaient bien assez vite à les enjamber sans même y penser. C’est d’ailleurs ce que Seth tenta de faire, mais l’enjambée qu’il fit fut trop grande pour ses jambes un peu tremblantes et il perdit l’équilibre. Des bras autour de sa taille ralentirent sa chute, mais au lieu de le ramener vers le haut, ils le tirèrent vers le bas. Atterrissant un peu maladroitement sur sa main gauche, Seth se retourna pour voir ce qui c’était passé. En voulant l’aider, le pied d’Abigaël s’était enfoncé dans le trou qu’elle n’avait pas vu. Le problème avec ces trous dans les escaliers, c’est qu’il était pratiquement impossible de s’en sortir seul. Seth, tenant à peine debout, se voyait mal essayer de soulever la Serpentard. Il risquait plus de s’enfoncer à son tour que d’autre chose. Promenant son regard autour pour voir s’il n’y aurait pas quelque chose qui pourrait les aider, ses yeux tombèrent sur une baguette provenant du sac d’Abigaël qui avait roulé vers lui sous le choc de la chute de sa propriétaire. Fronçant les sourcils, il la ramassa. Elle ressemblait étrangement à sa propre baguette magique, mais bon, il aurait le temps de questionner sa camarade sur ce sujet plus tard. Peut-être bien avaient-ils des baguettes jumelles? La brandissant vers la Serpentard, il s’écria la formule magique de lévitation en oubliant complètement pourquoi il était dangereux pour lui de jeter un sort avec sa main gauche.

- "Wingardium Leviosa!", il fut consterné de remarquer que sa voix était toujours aussi faible.

Rien ne se produisit. Il fallait visiblement y mettre plus d’effort pour lever une personne que pour un devoir qu’on voulait copier. Se renfrognant, il se concentra et jeta à nouveau le sortilège. Ce fut comme si un barrage avait éclaté et sa magie déferla avec vengeance dans ses veines promettant un effet démesurément fort…

[HP] Pour me faire pardonner mon léger retard, je te laisse choisir ce qui se produira! [HP]

Après un bref coups d’œil, le garçon prit la direction qu’elle avait désigné joyeusement et s’avança prudemment vers le sommet de l’escalier. Il levait difficilement les jambes et semblaient être la proie du vertige à chaque pas et même si la jeune file paraissait imperturbable, Abigaël était attentive au moindre signe qui trahirait un quelconque déséquilibre. Elle fut cependant distraite par des pas lourds qui se précipitait vers elle. Elle se retourna brusquement et vit un premier année bien gras qui s’avançait dans les escaliers, le nez touchant pratiquement le papier de son livre. Le visage innocent de la victime faillit écarter Abigaël de sa "mission", les escaliers étant un des meilleurs endroits pour attaquer un premier année sans défenses. Mais elle préférait attendre, attendre que Seth aille mieux. Elle posa à nouveau son regard sur Seth qui était à présent à une dizaine de marches d’elle mais qui penchait étrangement vers l’arrière.

La jeune fille avala les quelques marches qui les séparaient , fixant le corps branlant de Seth, sans ciller. Elle monta les marches deux par deux, sautant inconsciemment le trou béant dans lequel son camarade menaçait de tomber. Lorsqu’elle arriva à la hauteur du Gryffondor, pour lui éviter une troisième chute qui n’aurait pour effet que de l’abrutir encore plus, elle passa ses bras autour de sa taille, comme pour l’enlacer. Ils étaient à présent tous deux collés à l’autre et Abigaël se surprit même à resserrer son étreinte, comme pour se rapprocher du garçon. Cependant sous le poids de Seth, la jeune fille déséquilibrée, fit un pas en arrière cherchant désespéremment une marche qui n’existait plus. Elle sentit son poids se précipiter vers l’arrière et surprise, la Serpentard desserra instantanément ses bras de la taille de Seth. Ce manque de soutien fit basculer à nouveau, ce dernier en arrière mais Abigaël dans sa chute s’agrippa aux genoux du garçon. Elle le fit alors basculer en avant, entraînant ses pieds vers elle. Si elle ne lâchait pas son camarade, ils allaient tomber tous les deux. Il faut mourir seul. Elle prit alors congés des chevilles de son partenaire.

Elle tentait de se relever par la seule force de ses bras mais au bout de nombre répétés d‘échecs, elle perdit espoir. Elle parvint même à regretter que le Poufsouffle ne les ait pas suivi. C’est dire combien elle déprimait de sa propre incompétence. Elle était seule. C’est vrai, il y avait Seth. Enfin ce qu’il restait de Seth. La jeune fille soupira. Oui elle était vraiment seule, le Gryffondor étant trop à l’Ouest pour l’aider efficacement, et jamais la Serpentard accepterait l’aide du premier année qu’elle avait vu quelques instants auparavant. D’ailleurs, celui-ci avait disparu, se doutant sûrement que si la jeune fille parvenait à se sortir de ce piège humiliant, ce serait sur sa personne qu’elle allait déverser sa haine. Crainte non pas fondées. Abigaël crut qu’elle allait s’abandonner lâchement aux larmes. Conséquence navrante d’une journée épuisante nerveusement. Elle dut se mordre la lèvre inférieure afin de ne pas laisser la première, et certainement pas dernière, larme qui exprimerait tout son désarroi.

Elle vit alors Seth se pencher et ramasser sa baguette, que la jeune sorcière avait elle-même rangée dans son sac alors que le garçon n’était certainement pas conscient de ses gestes. Dans le cas contraire, il n’aurait jamais négligé de prendre sa baguette. Il la contempla l’air stupéfait et la pointa sans un mot sur la Serpentard, l’air extrêmement concentré. Avant que la petite rousse n’ait pu ouvrir la bouche pour exprimer son doute, il lança le sort de lévitation sur elle. Rien. Il ne s’était rien produit. La jeune fille elle, ne bougeait plus, paralysée à l’idée des conséquences que pourraient avoir un sort lancé par un droitier... De la main gauche, pas très net qui plus est. Cet échec ne la soulagea que peu: elle savait que Seth n’était pas du genre à abandonner si facilement. Il recommencerait tant qu’il n’aurait pas de résultats et en effet, il ne rabaissa pas sa baguette. Au contraire. Il la tenait encore plus fermement. Il formula à nouveau la formule et cette fois-ci il eut peut-être un peu trop de résultats. Le sortilège ne la souleva pas comme il aurait dû le faire, mais il la propulsa violemment en arrière, la dégageant du trou brusquement et écorchant au passage ses jambes découvertes.

La jeune fille stoppa sa descente d’escaliers sur le dos en s’accrochant à une rambarde qu’elle avait pu atteindre en tendant le bras. Le terminus de sa descente aux enfers. Elle resta quelques instants immobile, incapable de se relever encore sous le coups de la peur. Elle ne sentait même plus ses jambes: seulement son dos qui la faisait atrocement souffrir. Elle ferma les yeux un moment, comme pour se convaincre que tout ceci n’était qu’un mauvais rêve. Elle était furieuse, son dos lui faisait mal, ses jambes revenaient petit à petit, la douleur remplaçant l’absence de sensations. Elle se maudissait, elle et sa bêtise mais aussi Seth qui était responsable de tous ces maux. Elle était à Serpentard et lui à Gryffondor mais elle lui faisait confiance, elle l’avait même plusieurs fois aidé. Rien, il n’en prenait pas compte. Elle se persuada même qu’il s’était entraîné à lancer ce sort dans le but de propulser ses adversaires en arrière. Ils n’étaient pas dans la même maison, ils étaient même dans des maisons qui se détestaient, mais ils auraient pu être amis... Apparemment ce jeune homme était attaché à la querelle de ces deux maisons, puisqu’il l’avait attaqué. Des bruits de pas interrompirent ses pensées irréfléchies dues à un orageux énervement et lorsqu’elle rouvrit les yeux, Seth était devant elle. Non, elle ne pouvait pas lui en vouloir.

Il lui tendait la main. Abigaël revit alors la scène qu’ils avaient vécus quelques minutes auparavant, quand Seth était à terre et qu’elle l’avait aidé à se relever. Maintenant c’était son tour. Il avait donc vraiment fait ça par conviction, non par vengeance ou autres choses qu’Abigaël avait stupidement envisagé. Elle accepta la main que le garçon lui offrait et se releva avec autant de souplesse et de légèreté que lui permettait son dos endolori. Ils étaient à présent l’un en face de l’autre, quelques centimètres les séparants et la main chaude de Seth était toujours dans celle de la jeune fille. Ils restèrent ainsi pendant quelques secondes et lorsque la jeune fille prit conscience complètement de la situation dans laquelle ils étaient, ses pommettes rougirent. Elle dit alors le plus lentement et naturellement possible:

"On devrait peut-être continuer notre chemin ?"

Elle ne savait pas, et ne voulait pas savoir si Seth avait réellement compris ce qu’il se passait mais elle espérait de toutes ses forces que le jeune homme ne comprenait pas ce qu’il se passait, qu’il était toujours dans un état second. Cependant, Abigaël savait très bien que le garçon allait beaucoup mieux, elle en avait même eu la preuve quelques instants plus tôt, quand il l‘avait aidé. Mais elle préférait croire en un mensonge que d’affronter une réalité plus dure.


[ j'te laisse inventer la suite, je ne suis un peu à sec ^^ ]

Seth vit avec horreur Abigaël être projetée violemment hors du trou et atterrir tant bien que mal sur une rambarde. Ce n’était peut-être pas une si bonne idée après tout de tenter sa chance avec une baguette inconnue même si elle ressemblait étrangement à la sienne… il y avait même une petite égratignure semblable à la base résultant de la première fois qu’il avait utilisé sa baguette sur une autre personne. Il n’avait pas réussi à jeter de sort sur sa première victime, alors il l’avait enfoncé dans l’œil de son adversaire, égratignant ainsi légèrement sa baguette lorsqu’il avait contourné les lunettes de celui-ci pour y arriver. Se remémorer ce bon souvenir lui fit faire le déclic, un peu tardivement, que c’était bien sa baguette qu’il tenait entre ses mains.

Un léger gémissement le sortit de ses songes et le ramena à la réalité. Il rangea hâtivement sa baguette dans une poche et tenta de se rendre vers sa compagne pour voir à quel point il lui avait fait mal. Il ne put réprimer un soupir de soulagement en voyant qu’elle était visiblement en un seul morceau. Ses jambes devaient lui faire mal, mais rien ne semblait cassé. Se rapprochant le plus rapidement qu’il le put, c’est-à-dire en se tenant après la rampe d’escalier et en avançant TRÈS lentement pour éviter de tomber et de se casser autre chose, il lui tendit sa main valide en se demandant bien comment il ferait pour la relever. Heureusement pour lui, la jeune fille n’avait pas besoin de beaucoup de support et il put donc l’aider sans trop de mal. Les excuses n’étant pas son fort, il essaya de transmettre le message par ses yeux, mais il fut distrait par l’intensité du regard de la jeune fille. D’une couleur vert émeraude magnifique, il se perdit dans ses yeux. Il en oublia même le fait qu’il tenait toujours sa main. Ce ne fut qu’au son de sa voix qu’il reprit ses esprits. Il dut se mordre la lèvre pour arrêter cette folle envie qu’il avait de sourire. Se détournant, il ne vit pas le rougissement de sa compagne, mais il se rendit compte qu’il tenait toujours sa main. Resserrant légèrement son étreinte, il lâcha finalement sa main à contrecœur. Pour une raison qui lui échappait, ce contact lui avait fait du bien et lui avait rendu assez ses esprits pour qu’il se rende compte qu’il était stupide de courir de tous les côtés pour trouver un professeur… surtout qu’il n’était pas sûr s’il tiendrait le coup à travers une autre expérience comme celle-ci.

- "Rien de cassé?... je ne pensais pas que…. Enfin, je suis un danger public avec une baguette pour le moment", dit Seth à Abigaël en laissant de côté le fait qu’en temps normal aussi il était dangereux pour son entourage pour lui d’avoir une baguette. "Je pense que… nous n’avons peut-être pas besoin d’affronter des escaliers après tout."

Il descendit les dernières marches et écouta un moment. Les voix ne manquaient pas, mais il finit par trouver ce qu'il cherchait. Prenant le poignet d’Abigaël pour s’assurer qu’elle le suivait autant que pour le réconfort que ce contact lui apportait, il avança d’un pas incertain dans le couloir vers une salle de cours avec une porte entrouverte de laquelle émergeait une voix autoritaire inconnue. Voulant éviter des questions inutiles qui retarderaient encore plus les soins dont il avait besoin, Seth décida que de dramatiser un peu plus la situation ne pourrait pas faire de tort.

Passant le bras d’Abigaël, un bras qu’il tenait toujours, autour de sa taille, il posa son propre bras gauche autour de ses épaules. Voyant le regard curieux de sa partenaire, Seth lui adressa un clin d’œil avant de se concentrer afin de faire apparaître des larmes dans ses yeux secs. Lorsqu’il fut satisfait du résultat (l’écarquillement des yeux de la Serpentard lui confirma que l’effet était réaliste), il poussa d’un coup de pied la porte et joua son rôle de Gryffondor subissant d’horribles souffrances en mettant en évidence son poignet blessé. L’effet était un peu dilué puisque la masse sanglante était cachée par des bandages, mais l’angle anormal que formait son os était immanquable.

Les évènements suivants furent rapides. Le professeur, ayant réagi avec vivacité d’esprit, nomma un responsable de classe et, quelques coups de baguette plus tard, Seth était confortablement installé dans un brancard magique et en route pour l’infirmerie au cinquième étage. Il eut conscience que le professeur posait des questions à Abigaël pendant le trajet, mais déjà, sous l’effet de l’adrénaline qui disparaissait, leurs voix semblaient lointaines. Sentant un regard posé sur lui, il rouvrit péniblement les yeux (avait-il vraiment dramatisé la situation après tout? ses yeux étaient si lourds) et croisa le regard vert d’Abigaël. Il lui adressa un sourire sincère de reconnaissance, une chose qu’il n’avait pas faite depuis des années,et perdit connaissance pour de bon, le sourire aux lèvres.

[HP] Un sujet à l'infirmerie ne sera peut-être pas nécessaire... j'ai déjà une partie du texte pour le prochain sujet à... la bibliothèque! [HP]