Une mauvaise journée...

Les sorties à Pré-au-Lard étaient toujours des excursions fiévreusement attendues par tous les élèves de Poudlard et bien que, ce jour-là, tout indiquait que le ciel ne tarderait pas à déverser sa fureur, très peu d’élèves avaient révisés leurs projets, si on se fiait à la quantité de monde encombrant les rues du petit village. Mathias Adams comptait parmi les présents, ceux considérant que la pluie n’était que de l’eau, que les éclairs ne frappaient pas en plein milieu des ruelles et que les personnes effrayées par le tonnerre étaient décidément bien impressionnables.

Le Préfet-en-Chef passa la majeure partie de la journée en compagnie de ses deux meilleurs amis, Norbert Fenrir et Lucas Lizak, à traîner dans les diverses boutiques. Ils dînèrent aux Trois-Balais, prirent leur dessert chez Honeydukes puis ne purent résister à tester quelques unes des nouveautés de Zonko. Les trois Serpentards se séparèrent toutefois vers quinze heure quarante-cinq, Lucas devant partir pour une retenue qu’il avait à seize heure. De toute façon, la journée étant bien avancée, les adolescents avaient depuis longtemps épuisés les activités possibles à Pré-au-Lard. Norbert emboîta donc le pas du jeune Lizak, Mathias leurs annonçant qu’il les rejoindrait. Il avait oublier la course qu’il avait à faire chez Gaichiffon... L’héritier Adams rebroussa donc chemin vers la boutique de Prêt-à-porter pour mages et sorciers où il devait s’acheter une nouvelle paire de gants protecteurs en cuir de dragon, les siens ayant fini dans la panse de la plante carnivore dont il avait dû s’occuper lors de sa dernière retenue.

Ayant imaginer que ce simple achat ne prendrait pas plus de quelques minutes, il va s’en dire que le Serpentard fut plus qu’agacé lorsque, une demi heure plus tard, il attendait toujours cet incompétent de vendeur boutonneux qui, papillonnant à droite et à gauche, ne cessait d’entrer et de sortir de la réserve du commerce en annonçant au jeune Adams qu’il serait à lui dans une toute petite minute... Et ce crétin qui trouvait le moyen de prendre la situation avec le sourire en plus ! Non, Mathias n’avait rien à foutre de ce nouveau modèle tissé en soie d’Acromantula. Oui, le cuir de dragon lui convenait entièrement. Oui, il avait conscience que l’esthétisme n’était pas le même, mais il s’agissait de vulgaires gants, par Merlin ! Non, il ne commençait pas à s’impatienter, quelle idée ! Son air excédé était naturelle, voyons ! Par contre, il était très curieux de savoir comment un tel niveau d'incapacité pouvait être toléré. Comme ça, il était insultant ? C’était un peu le but, hein !

Après avoir réussi à faire perdre toute envie de sourire au jeune adulte futur-chômeur qui l’avait servi, Mathias pu enfin payer son achat et quitter la boutique Gaichiffon. Toutefois, à peine le Préfet-en-Chef avait-il fait quelques pas sur la rue principale de Pré-au-Lard qu’un éclair vint scier les nuages d’un gris profond qui recouvraient le ciel. Comme un signal de départ pour l’orage, les cumulonimbus déversèrent sans plus attendre toute l’eau qu’ils retenaient depuis si longtemps. La pluie ne commença pas immédiatement avec toute sa puissance, aussi le Serpentard estima-t-il qu’il pouvait aisément rejoindre Poudlard avant d’être tremper jusqu’aux os. Cependant, après avoir dépassé le bureau de poste, il devint évident que l’orage allait crescendo. Aussi bien s’arrêter aux Trois-Balais et attendre une accalmie...

Sur cette décision, Mathias poursuivit sa route en direction de Poudlard, mais bifurqua pour entrer dans le pub principal du village lorsqu’il l’eut atteint. Le vent s’étant mis de la partie, la porte du café se rabattit avec brutalité, rendant l’entrée du jeune Adams tout sauf subtile, malgré la cacophonie ambiante résultant de la foule. Maintenant dans un lieu où l’eau n’emplissait pas tout l’atmosphère, le quatrième année pu réaliser à quel point il était détrempé. Dégoulinant de partout, il se dirigea vers le comptoir où Madame Rosmerta l’accueillit avec le sourire en envoyant une serpillière effacer les traces du Serpentard. La plantureuse propriétaire des Trois-Balais n’eut besoin d’aucune indication de son nouveau client et lui servit s’en attendre et avec bonhomie un thé brûlant, tout en lui conseillant de s’installer près du feu, s’il restait de la place.

Mathias déposa deux mornilles sur le comptoir, puis se tourna vers l’ensemble de la pièce, cherchant un endroit où s’installer. En se fiait à la quantité de gens présents, c’était à se demander si tout Poudlard n’avait pas trouvé refuge en ce lieu ! Dans un bref mouvement de tête destiné à dégager de ses yeux les mèches mouillées de ses cheveux (ce qui ne marcha qu’à moitié), le Préfet-en-Chef remarqua soudainement un visage qui ne lui était pas inconnu. Surgissant de sa mémoire, vinrent un souvenir, une odeur, un goût... mais pas de nom.

S’amusant à l’avance d’une telle rencontre, le Serpentard se dirigea, un léger sourire flottant sur son visage, vers la deuxième année attablée toute seule à un table pour deux. En chemin, il passait sa tasse d’une main à l’autre afin de ne pas se brûler, mais son regard restait obstinément rivé sur une certaine jeune fille rousse.

Une fois à hauteur de la charmante demoiselle, il posa son breuvage à la place inoccupée et dégrafa sa cape qu’il étendit sur le dossier de la chaise libre. Cela fait, Mathias s’assit. Manque de politesse de s’installer sans même demander s’il le pouvait ? Certes. Mais lui avait-on posé la question avant de l’embrasser ? Si la jeune Serpentarde se permettait de telles familiarités, il ne voyait pas en quoi, lui, aurait dû rester cantonné dans un esprit conservateur.

Les mains de part et d’autre de sa boisson chaude, le Préfet-en-Chef détailla sa compagne de Maison sous les mèches gorgées d’eau qui étaient revenues s’installer sur son front et donc, dans une moindre mesure, devant ses yeux. Il était tellement mouillé en fait, qu’il ne sentait pratiquement pas les gouttes d’eau qui serpentaient un peu partout sous son uniforme pour rejoindre le sol. L’adolescente face à lui, elle, était entièrement sèche. Soit elle avait évité l’orage, soit elle savait utiliser plus que correctement un sortilège de séchage – ce qui, pas le choix de l’avouer, n’était pas dans les cordes du jeune Adams qui avait laissé à Spartacus, un hibou de l’entreprise de son père, des marques à vie en utilisant ce sort.

"Mathias Adams." , fit-il avec amusement, après un moment, en tendant à la ravissante créature en face de lui une main gelée, malgré la chaleur dégagée par le thé dans sa tasse.

Mathias fut plutôt impressionné que la deuxième année soutienne son regard. Elle lui avait semblé nerveuse lorsqu’il avait tranquillement avancé jusqu’à elle, mais maintenant qu’ils étaient face à face, elle maintenait dignement sa fierté par un regard droit dans les yeux ; yeux qu’elle avait, par ailleurs, d’un vert profond. C’était courant apparemment chez la gente féminine des sorcières, si on se fiait aux adolescentes de Poudlard... Toutefois, toutes avaient leur particularité. Le vert forêt de Seeley Homes possédaient une douceur accentuée par ses traits légèrement asiatiques, ceux d’un vert clair de Mina Lempin avait perpétuellement cette éclat du besoin d’amour, ceux turquoise d’Olyssa... Non. Inutile de penser à elle, elle était partie depuis près d’un an maintenant. De toute façon, les yeux de l’interlocutrice de Mathias en ce moment n’avaient rien de comparable, trop Serpentardesques qu’ils étaient, avec ceux de l’ancienne Préfete-en-Chef.

"Ravi de pouvoir mettre un nom sur ces délicieuses lèvres." , songea à voix haute l’héritier Adams en réponse à l’autre Sang-Pur dont, perdu dans ses souvenirs, il n’avait pas noté le sourire moqueur.

Abigaël libéra ensuite la main du Préfet-en-Chef, que ce dernier ramena aussitôt près de sa tasse aux volutes de chaleurs fort appréciées, laissant toutefois sur la table, sous forme de gouttes d’eau, des traces du passage de son bras. Un silence s’immisça entre les deux adolescents après cette brève présentation, dont Mathias profita pour jeter un coup d’oeil par la fenêtre, notant comme il s’y attendait que l’orage n’avait vraisemblablement pas faiblie depuis son entrée aux Trois-Balais. Ce faisant, il croisa le regard d’un Serdaigle qui discutait avidement avec son ami en jetant de temps à autre des regards en direction des deux Serpentards. Tiens donc... Y avait-il des rumeurs sur Abigaël et lui ?

Alors que le quatrième année, prenant une première gorgée de thé, reposait les yeux sur son intrépide interlocutrice, cette dernière proposa justement de ramener d’autre thé. Elle leva ensuite les yeux au ciel, dans ce que Mathias interpréta comme un geste plutôt amusant de recherche de contenance, avant de reporter son attention sur son sac pour y dénicher son porte-monnaie. Cela fait, elle revint au jeune Adams, attendant la réponse qu’il ne lui avait toujours pas donnée.

"J’entame à peine le mien, mais si tu en veux un..."

Laissant sa phrase en suspend, le Serpentard chercha du regard Madame Rosmerta et lui fit un signe de la main lorsqu’elle regarda plus ou moins dans leur direction, pour lui signifier qu’il désirait qu’elle revienne les servir. Il s’amusa à penser que, peut-être, la jeune Oneglia avait espéré profiter d’un temps d’attente au comptoir pour retrouver tout son aplomb ou bien pour filer à l’anglaise, comme à la bibliothèque. Dommage pour elle, Mathias avait bien l’intention de la garder devant lui...

"Dis moi... Est-ce que je te mettrais mal à l’aise par hasard ?" , interrogea le Préfet-en-Chef tandis que Madame Rosmerta terminait de servir un autre client avant eux.

L’un des plus séduisants ? Pourquoi cette retenue ? La jeune Serpentarde semblait avoir décidé de jouer le jeu de son aîné, mais soit elle n’avait pas l’expérience de Mathias dans ce domaine, soit... Aurait-elle un petit ami ? Non, elle n’aurait pas embrassé le jeune Adams si c’était le cas... À moins d’avoir un couple très ouvert d’esprit, mais à onze ou douze ans, c’était plutôt rare, pour ne pas dire inexistant. Ce devait donc être la première hypothèse : elle n’avait pas l’habitude de ce genre de jeu. Autrement, elle n’aurait pas qualifié le Préfet-en-Chef d’être un type parmi d’autres...

Le jeune Adams s’apprêtait à répondre à l’offense, mais n’eut pas le temps d’ouvrir la bouche que Madame Rosmerta fit son apparition à leur table. La sardanapalesque* tenancière des Trois Balais prit la commande d’Abigaël (Les dames d’abord !), puis tourna la tête vers Mathias qui, d’un geste, lui fit comprendre qu’il ne voulait rien. Elle repartit donc vers son comptoir et les deux adolescents purent revenir à leur discussion. Ce fut une fois de plus la jeune Oneglia qui parla la première...

"Je vois mal comment le souvenir de cette rencontre, bien qu’hors de l’ordinaire, pourrait m’être désagréable..." , susurra le Préfet-en-Chef en réponse à son interlocutrice qui semblait avoir oublié toute la réserve qu’elle manifestait quelques instants plus tôt. Ce n’était d’ailleurs pas pour déplaire au jeune Adams...

Les deux Serpentards furent une fois de plus interrompu dans leur tête-à-tête par la propriétaire des lieux apportant une tasse de thé bien fumante. Elle la posa devant Abigaël qui la remercia un peu froidement. Dans le rôle du parfait gentleman qu’il n’était pas du tout, Mathias sortit deux mornilles de la poche de son pantalon et les tendis à Madame Rosmerta pour payer la boisson. Cette dernière ne s’éclipsa qu’ensuite, avec un sourire entendu. Ah, les femmes et leur manie de voir de l’amour partout...

Ladite manie eu toutefois un point positif, puisque la quinquagénaire, probablement pleine de l’envie d’aider un couple à se former, se retourna un bref instant, pour lancer (sans oublier d’y ajouter un clin d’oeil) un sortilège de séchage à l’adolescent mouillé. Ç’aurait quand même été sympa d’y penser avant, mais bon... Elle repartie, cette fois vraiment pour de bon, sans attendre un hypothétique remerciement, car la seule satisfaction d’avoir assister des tourtereaux la comblait amplement, selon toute vraisemblance.

"Cela dit, je regrette cependant d’avoir été trop stupéfait pour répondre..." , reprit le quatrième année (avec l’intérieure satisfaction de ne plus sentir les froides gouttes de pluies sillonner son dos gelé) comme s’ils n’avaient jamais été interrompus. Puisque la jeune Oneglia était entrée dans son jeu un peu plus tôt, il décida qu’il pouvait pousser la partie un peu plus loin... d’autant plus que sa bonne humeur augmentait en même temps que sa température corporelle.

"D’ailleurs, en plus d’être venu chercher une explication, je suis en face de toi pour réparer cet état de fait." , ajouta-t-il donc avec un sourire intimidant, ragaillardit par la savoureuse impression d’être au sec et au chaud. Il était curieux... La deuxième année prendrait-elle peur ? Agir sous une impulsion (car ce devait être ce qu’elle avait fait dans la bibliothèque) c’était une chose, mais réitérer l’expérience de façon posée ça n’avait rien à voir. Néanmoins, c’était une Serpentarde après tout. Personne ne pouvait prévoir les agissements d’un membre des Verts et Argent.

Apercevant du coin de l’oeil les deux Serdaigles toujours en grand débat, Mathias ajouta du ton de celui qui veut s’amuser :

"Tu veux qu’on leurs offre de quoi jacasser ?"

*Quand mon dictionnaire de synonymes m’a donné ce mot, ça m’a tellement fait rire que j’ai pas pu m’empêcher de le laisser.

De prime abord nerveuse, Abigaël avait d'entrée plaisamment étonné son camarade de Maison par son orgueilleuse assurance, prouvant qu’elle méritait, si ce n’est son respect, tout du moins son attention. L’adolescente démontra toutefois à ce dernier qu’il était encore loin de l’avoir cernée lorsqu’elle lui laissa constater que la taquinerie faisait également partie des palettes de sa personnalité. C’était là un mélange qui plaisait bien à Mathias, du point de vue du jeu évidemment. (Dans un contexte sérieux, assurément, ça l’aurait plutôt fait chier...)

L’héritier Adams n’était pas du type instinctif. L’importance des apparences, l'autorité de son orgueil et les nécessités de l’ambition, le tout mêlé à une éducation bourgeoise, faisaient plutôt de lui quelqu’un pour qui chaque geste cachait un but à atteindre. Que la jeune Oneglia suppose une envie qui ne lui était même pas venue en tête déstabilisa quelque peu le Préfet-en-Chef, qui s’efforça tout de même (pour toutes les raisons susnommée) de n’en rien laisser paraître, laissant le sourire de l’amusement flotter distraitement sur ses lèvres.

Il n’avait pas vu ça sous cette angle... Pour le Serpentard, il s’agissait surtout de rendre à sa collègue ce qu’elle lui avait prit et, du même coup, de lui laisser une impression meilleure de sa personne que le bloc de glace qu’il avait été, pour cause de surprise, à la bibliothèque. Avait-il envie de ce baiser dans le sens où un refus l’aurait blessé ailleurs qu’à son ego ? À la vérité, bien qu’elle fut très jolie, il ne voyait pas son interlocutrice avec autre chose qu’un simple intérêt passager, quelque chose qui n’avait certainement rien à voir avec l’amour des romans à l’eau de rose. Si elle l’avait repoussée, il serait incontestablement et sans mal parvenu à la conclusion que ‘c’était tant pis pour elle !’. Maintenant, si on lui reposait la question avec, dans le rôle de la jeune femme, Ol... (Quoi ?! C’était quoi cette pensée qu’il avait failli avoir ? N’importe quoi, franchement...)

Le jeune charmeur n’ayant pas répondu immédiatement à la première phrase de la juvénile donzelle pour cause d’absence temporaire de sa concentration (qu’il estima, après coup, avoir tout de même réussi à dissimuler), ladite demoiselle s’occupa de poursuivre la conversation en répondant à la question qu’il lui avait précédemment posée. Le ton joueur de sa réponse affirmative, de même que l’acquiescement en lui-même, achevèrent de faire délaisser au jeune Adams ses étranges égarements de la pensée.

Réaffirmant son demi-sourire, Mathias se leva et quitta le disque humide qui s’était formé sous ses bottes (et, en fait, tout autour du siège qu’il occupait, sa cape, de sa place sur le dossier de la chaise, ayant de la même façon que ses chaussures participée à noyer le sol) pendant qu’ils conversaient. Le quatrième année avait beau avoir été séché par la propriétaire des lieux, il avait tout de même eu le temps de laisser sa marque... Bref, il se leva donc pour, en contournant la table évidemment, franchir l’espace en Abigaël et lui. Prenant, avec la délicatesse qui ce doit, l’une des douces mains de la jeune femme, il l’incita à suivre le mouvement et à délaisser sa chaise également. Entrecroisant leurs doigts lorsqu’elle fut debout, posant sa main libre sur le bassin de la singulière Serpentarde, il se rapprocha encore et n’eut plus qu’à se pencher pour que leurs visages ne se touchent presque.

"J’aurai le droit à mon explication aussi ?" , chuchota le Préfet-en-Chef, s’amusant tandis que leurs nez s’effleuraient. Ne lui laissant cependant pas le temps de répondre, il courba un peu plus l’échine afin de franchir les quelques centimètres qui séparaient encore leurs lèvres...

[Ah ah ! S’embrasseront-ils vraiment ? Seth débarquera-t-il ? Ou Olyssa ? (Oui, je sais, ça arrivera pas... é_è) Est-ce que les Serdaigles, dans leur éblouissante subtilité, renverseront la table en tentant de mieux voir ? L’orage deviendra-t-il ouragan ? C’est ce que vous saurez dans le prochain épisode de... À toi d’en décider ma chère. ^^ (Ou à Seth, s’il décide de venir...)]

Bien qu’elle ait en horreur le romantisme, la jeune fille vécut plutôt bien la situation qui se tramait devant elle. Le garçon, apparemment plus pressé qu’elle à en venir au terme du jeu, se glissa à ses côtés et prit délicatement une de ses mains qu’il ramena vers lui. Incitée à suivre le mouvement, la jeune fille se redressa et posa timidement sa paume sur l’épaule du jeune Adams. Bizarrement, elle pensait à Seth et à sa réaction s’il la voyait dans les bras d’un autre. Elle l’imagina alors à la place du Préfet-en-Chef et admit qu’elle aurait… Préféré ? Elle chassa bien vite cette idée, mais fut un peu secouée par l’étrangeté de ses envies... Seth n'était finalement pas un ami ordinaire... Absorbée par le Gryffondor, elle n’avait pas prêté beaucoup d’attention à Mathias, mais à présent elle remarqua que son visage touchait presque le sien. Instantanément, elle revit la scène qu’il s’était passé quelques jours auparavant au bord du lac, dans un cadre pitoyablement romantique, les adolescents prêts à s’embrasser…

La voix du beau Préfet la tira de sa rêverie mais avant qu’elle n’ait à répondre, les lèvres du garçon se pressèrent contre les siennes. Une montée d’adrénaline se matérialisa dansson ventre puis s’évanouit très vite. Bien que ce fût agréable, elle avait imaginé ce baiser plus… Chaleureux ? Du moins, beaucoup moins dénudé de sentiments. Quand viendrait l’euphorie qui aurait dû lui sauter instantanément à la figure lorsque leurs lèvres s’étaient retrouvées ? Pourquoi n’y avait-il eu qu’une brève et peu importante montée d’adrénaline ? Une rafale de sentiments agréables aurait dû se matérialiser en elle et pourtant… Elle ne ressentait qu’une chaleur agréable et l’appréhension lui nouer le ventre.

La jeune fille ne sut comment briser le lien qui les unissait, Mathias et elle, sans toucher son orgueil. Elle ne voulait pas se retirer la première, palpant déjà la question embarrassante : pourquoi ? Pourquoi une fille qu’on embrasse, se retire avant que ce soit le charmeur qui le fasse ? Comment lui expliquer alors, qu’elle avait enfin tout compris ? Comment lui dire que la personne qu’elle voulait avoir à cet instant dans les bras n’était pas le célèbre et ténébreux Préfet-en-Chef de Serpentard ? Et surtout, comment ne pas toucher son égo, en lui annonçant tout cela ?

Leur étreinte se dissipa naturellement. Abigaël reprit alors conscience qu’elle était au Trois Balais et sentit ses joues s’empourprer. Là au moins, tout le monde serait au courant à Poudlard… Seth dans le lot.

[ Une réponse pas géniale, promis je la recommence dès que je rentre chez moi ! C'était juste pour permettre à Seth de faire sa réponse et que Mathias puisse y répondre en ne m'attendant pas En tout cas, je suis impatiente de revenir pour découvrir ce qu'il s'est passé ! J'espère qu'il n'y a pas de déceptions mais c'était prévisible (comment résister à une approche si sauvage ?) x) Bon, et pour finir: bonne vacaaaaance ! ]

Cela faisait bien plusieurs jours que l’idée d’acheter un cadeau à Abigaël trottait dans la tête de Seth. Le problème était qu’il ne savait pas quoi lui offrir. C’est donc en cette journée pluvieuse qu’il décida d’aller à Pré-au-Lard afin de voir s’il ne trouverait pas quelque chose qui pourrait bien lui faire plaisir. Après plusieurs heures de recherche, il finit par choisir un collier d’aspect assez délicat orné d’émeraudes. On pourrait bien se demander comment il avait fait pour amasser la petite fortune que coûtait le bijoux, mais comme on parle de Seth ici, la question ne se pose même pas. Disons seulement que sa méthode n’était pas vraiment légale.

Son achat reposant confortablement dans sa poche, Seth décida de s’arrêter au Trois balais afin de s’y réchauffer un peu avant de retourner au château. Il s’installa au comptoir et commanda du thé. Il le but à petite gorgée en songeant à la manière dont il devrait s’y prendre pour donner son cadeau à Abigaël. Peut-être devrait-il attendre à lorsqu’il la reverrait cet été?

Il fut sorti de ses pensées par du vacarme venant d’une table de serdaigles surexcités. Se penchant un peu, Seth finit par apercevoir ce qui les avait tant agités. Le célèbre préfet-en-chef des Serpentards sur le point d’embrasser sa conquête du jour. Il ne le voyait que de dos et ne voyait pas la jeune fille. Sûrement une de ses fans (il devait au moins en être à la 346e) ayant le même regard vitreux et la même tête vide que toutes les autres. Passionnant… Seth roula des yeux. Certaines personnes n’avaient décidément pas de vie si tout ce qu’ils trouvaient à faire était de s’occuper de celle des autres. D’ailleurs, ce Mathias n’était pas si impressionnant que ça. Il faisait ses devoirs et, comble de tout, enlevait des points lorsqu’il était provoqué.

Jetant un regard à sa tasse vide, Seth se leva pour s’en aller mais l’averse qui tombait toujours dehors l’en dissuada. Il n’avait pas vraiment envie de se faire détremper aujourd’hui. Ses pieds se dirigèrent automatiquement vers la table du jeune Serpentard. N’ayant plus de points à enlever étant donné que la coupe des maisons était terminée, Seth se demandait bien comment le préfet réagirait devant une nouvelle provocation. Peut-être aurait-il enfin droit à une confrontation qui en valait la peine…. ? Il en doutait, mais bon, comme il n’avait rien d’autre à faire, c’était mieux que rien. Il aurait bien aimé être avec Abigaël, mais il n’avait aucune idée de l’endroit où elle se trouvait. Il lui enverrait sans doute un hibou un peu plus tard. Il fallait quand même qu’il lui donne son cadeau avant les vacances!

Il était presque à la table des deux tourtereaux lorsqu’ils se séparèrent. Seth aperçut d’abord une chevelure rousse familière, mais n’y fit pas trop attention. Après tout, les rousses n’étaient pas si rares que ça. Il s’arrêta net sous le choque lorsqu’il reconnut enfin Abigaël. Il cligna des yeux plusieurs fois dans l’espoir d’être sujet à une illusion, mais non, c’était bien elle. Son cœur s’arrêta un moment et il sentit ses entrailles se contracter désagréablement. Pourquoi embrassait-elle cet imbécile? Il en était tellement bouleversé qu’il en avait la tête vidée de toutes pensées autre que QUOI?!? Mais comment peut-elle embrasser quelqu’un d’autre que moi… euh, comment pouvait-elle embrasser cet idiot?

- " Abi… Abigaël?!? ……. Tu sors avec cet imbécile?!?" Lâcha-t-il sans trop penser à ce qu’il disait. En les observant, il se répondit à lui-même. Pourquoi ne sortirait-elle pas avec lui? Après tout, il était d’une famille noble, riche et de sang pur…. Tout ce dont pouvait rêver n’importe quelle Serpentard qui se respectait. Embarrassée, Abigaël essayait de lui expliquer que ce n’était pas ce qu’il pensait, que les apparences étaient trompeuses… Pourtant, il savait bien ce qu’il avait vu. Il sentit quelque chose en lui se briser.

- "Laisse, pas besoin d’essayer de te justifier…" l’interrompit-il avant de baisser le regard. Il continua d’une voix morne. "Tu fais bien ce que tu veux… "

Son regard se porta enfin sur le Serpentard qu’il avait ignoré jusque là. Son sourire arrogant et amusé lui fit voir rouge. Prenant la tasse de thé chaud resté sur la table, il le lui versa à la figure (il le payerais probablement cher plus tard, mais cela lui importait peu pour le moment). Pendant que Mathias se levait d’un bond, les mains sur son visage couvert de liquide brûlant, Seth termina sa phrase. "…. Mais ne t’attends pas à ce que j’approuve ce choix ou le supporte les bras croisés! …. Tiens, bonnes vacances", lui dit-il sèchement sans la regarder (il en était bien incapable pour le moment) en posant la boîte contenant le collier qu’il avait choisit pour elle un peu plus tôt sur la table.

Il s’éloigna rapidement et dût même écarter d’un coup de coude un Serdaigle qui s’était mis dans son chemin pour le questionner avant de se perdre dans la foule. Atteignant la porte, il sentit à peine une larme couler sur sa joue. Sortant dehors, la pluie le submergea assez rapidement et noya toutes les traces de son chagrin. Il fit quelques pas puis tourna son visage vers le pluie qui tombait toujours, essayant sans succès de reprendre ses esprits…

[Désolé de vous avoir fait attendre... mais j’ai trouvé une fic (de 31 chapitres) vraiment bonne que j’ai pas pu me retenir de lire... et mon père est en vacances, donc j’ai moins l’ordi... et je... Ok, ok. J’arrête de parler et je réponds...]

Le baiser unissant Abigaël et Mathias prit fin sur la même note insensible qui l’avait vu naître. D’un point de vue extérieur, le couple pouvait peut-être avoir l’air mignon, mais c’était de la poudre aux yeux. Pour les deux protagonistes, il n’y eut pas de petits gazouillis d’oiseaux et de fiévreux désir de sentir davantage le corps de l’autre sous ses doigts... Leurs lèvres se séparèrent sans regrets, mais sans futures attentes non plus. Abigaël n’avait ni cherché à approfondir la caresse ni à la reproduire une fois qu’elle eut prit fin. Mathias n’était pas dupe. Sa partenaire partageait vraisemblablement ses impressions... Ça avait été agréable et apprécié, sans plus.

Le Serpentard n’en ressentit cependant pas d’humiliation, ses prunelles brillants plutôt d’amusement lorsqu’elles rencontrèrent celles un peu gênée de l’adolescente. Du regard, il lui demande ‘Qui est-ce ?’. Parce qu’il était clair qu’un coeur célibataire ne pouvait rester insensible au charme de l’héritier des Adams...

Si la deuxième année saisie la question muette, elle n’eut toutefois pas le temps d’y répondre. L’intimité relative qui liait les deux Vert et Argent étant, en effet, brutalement brisée par Seth Chrno dans le rôle du petit ami jaloux... C’est du moins l’idée que ce fit le Préfet-en-Chef de l’adolescent brûlant d’offuscation qui se tenait désormais devant Abigaël et lui.

*Imbécile ? Y’en a qui devraient se regarder avant de parler...* , songea Mathias, plus moqueur que colérique. Ce n’était pas lui qui était sur le point de faire une scène pour une fille...

Le première année récupéra (probablement au prix d’un effort titanesque, vu le peu de jugeote habitant les crânes Gryffondoriens) néanmoins suffisamment de discernement et d’amour-propre pour baisser le ton... mais les paroles qu’il laissa échapper firent revoir à Mathias sa dernière pensée. De l’amour-propre ? La tête basse, la voix éteinte... Une petite larme à l’oeil peut-être ? Ça aurait complété le table du chien battu tiens ! Quel manque de dignité, franchement... Était-ce ce type qui habitait le coeur de la jeune Oneglia ? L’amour ne devait pas être qu’aveugle ; il devait être sourd et retardé mentalement...

Intrigué, l’italien jeta un coup d’oeil en direction d’Abigaël, guettant sa réaction face à Chrno-le-pitoyable. Mal lui en pris, car ce bref moment d’inattention portée au première année fut suffisant à ce dernier pour faire quelque chose de typiquement Gryffondor (c’est-à-dire, complètement stupide)... et Mathias se prit donc un jet de liquide brûlant en pleine figure. Heureusement pour le joli minois du Préfet-en-Chef, le thé n’était pas au seuil de l’ébullition (ce qui lui épargna la défiguration), mais la chaleur fut toutefois suffisante pour lui arracher une exclamation de douleur tandis que, par réflexe, il enfouissait son visage au creux de son coude, tentant d’éponger les dégâts.

Relevant ensuite la tête pour affronter le suicidaire qui avait osé faire une telle chose, l’héritier Adams ne pu que constater le départ du Gryffondor. Il s’était enfuit, évidemment. La mâchoire crispée, Mathias, forcé de retenir ses envies de vengeance dans l’immédiat (parce que la vengeance est tellement plus savoureuse quand elle est glacée comme la mort...), serra les poings avec force. Chrno n’allait pas s’en sortir comme ça... Il allait le payer au centuple ! Quand il s’y attendrait le moins, à n’importe quelle heure... Et ce jusqu’à ce qu’il vienne implorer pardon à genoux !

"Ce kamikaze qui te considère comme sa propriété... j’espère que tu ne t’étais pas trop attachée à lui..." , siffla durement le quatrième année, cynique, en s’adressant à sa compagne de Maison.

Bien qu’elle ait déjà vécu la situation de ‘l’après-baiser’, la jeune fille ne tira pas de ses expériences passées plus d’aise. Par contre, elle pouvait faire à présent le constat inquiétant de sa relation avec Seth Chrno. Conséquence, du baiser échangé avec Mathias Adams, dont elle aurait aisément pu se passer. L’éclat des yeux de ce dernier n’y trompait pas : lui aussi avait compris. Il ne lui avait fallu qu’un baiser qu’il y avait quelqu’un d’autre alors qu’elle, avait eu besoin de plusieurs semaines de questions et de doutes. Car à part l’envie de savoir qui lui volait la vedette, qu’aurait pu exprimer ce regard flamboyant ? Abigaël sourit au Préfet-en-Chef et s’apprêtait à répondre quand la réponse vint d’elle-même. Seth se trouvait devant eux, surpris et déçu. La jeune fille se mordit la lèvre inférieure : là, elle ne pourrait rien démentir.

Apparemment, Seth attendait des explications. C’est en tout cas se qu’Abigaël crut comprendre par ‘tu sors avec cet imbécile’. Réaction qui refroidit immédiatement l’humeur joyeuse de la jeune fille qui préféra ne rien répondre au garçon, dans l’espoir que celui-ci s’en aille sans rien ajouter. Et puis, la réponse était évidente, non ?

Après plusieurs tentatives navrantes qui consistaient à faire comprendre à Seth d’un mouvement de tête, qu’il ferait mieux de détaler, la jeune fille dut se résoudre à ouvrir la bouche. Mais, une fois encore devancée par le Gryffondor, la petite rousse n’eut pas le temps de prononcer le moindre son avant que le garçon ne la coupe dans son élan. Agacée, Abigaël espéra pendant quelques instants que Seth avait enfin compris l’intérêt pour lui de déserter, avant de dire quoique ce soit de stupide. Ses espoirs tombèrent très vite à l’eau quand Seth attrapa sa tasse de thé pour vider son contenu sur le visage de Mathias Adams.

Recevant quelques gouttes du liquide sur la peau, la colère d’Abigaël monta en flèche. Mais qu’est-ce qui lui arrivait ? Il avait pris une dose de crétinerie ou quoi ?Non seulement il lui faisait une scène pour rien devant tout le bar mais en plus il annulait son séjour chez elle et s’en prenait stupidement au préfet de sa maison ! Ah et pire, il lui offrait un présent comme on offrirait une gamelle de viande à un Sombral ! Si il croyait qu’elle allait accepter ça sans rien dire… Abigaël jeta un rapide coup d’œil au quatrième année qui s’épongeait le visage puis, se retourna vivement sur sa chaise, attrapa sa cape, son sac et sa baguette. Derrière elle, tout aussi furieux qu’elle, le Serpentard déclara sans surprise que Seth vivait certainement ses dernières heures.

" Fais-en ce que tu en veux, mais je t'en prends un peu avant." Répondit-elle en attrapant la petite boite sur la table. Sans perdre davantage de temps à la discussion plutôt qu’à l’action, la jeune fille passa devant le Préfet-en-Chef et se fraya avec un mal un passage parmi les élèves.

En une poignée de secondes, la Serpentard se retrouva au milieu de la rue Principale de Pré-au-lard, trempée par la pluie battante. Si Seth croyait que ce déluge allait la dissuader de l’étrangler, il se mettait le doigt dans l’œil. Le voyant un peu plus loin sur sa droite, Abigaël s’élança vers le futur ex-Gryffondor, la petite boite dans une main, la baguette dans l’autre. Elle ne prit pas la peine de regarder si quelqu’un les observait, - vu le temps, ils devaient être tranquillement au chaud - et s’écria avec rage :

" Chrno ! C’était quoi ça ? T’es frappé de crétinerie aigue ou quoi ? Tu vois, ‘l’imbécile’ comme tu dis, lui au moins a le mérite de ne pas se comporter comme un idiot en public ! " Abigaël se rapprocha davantage du garçon et avant qu’il ne puisse répondre quoique ce soit, la Serpentard continua :" Si tu as voulu m’humilier, t’as réussi ! C’est quoi ton problème ? Que j’embrasse Mathias, le garçon le plus mignon de Poudlard ? " Cynique, la petite rousse avait bien accentué sur les mots ‘Mathias’ et ‘mignon’. Car plutôt que de l’enfoncer, autant l’écraser. La jeune fille franchit alors les derniers mètres qui séparaient les deux adolescents, ne laissant que quelques centimètres les séparant. " Si c’est le cas, t’auras intérêt à t’y faire car j’ai pas l’intention de faire une croix dessus ! "

Poussée plus par la colère que par la raison, la jeune fille mentait dans la démesure mais s’en accommodait bien. Si elle voulait essuyer la honte que lui avait fait Seth, il fallait qu’elle se base sur ce qui lui tenait à cœur. De toute évidence, elle. Alors, elle n’avait rien trouvé d’autre que de se servir de son camarade de maison qu’y pourrait sûrement encore lui servir. Elle était pratiquement certaine que si Seth refaisait des siennes, Mathias serait ravi d’enfoncer le petit Gryffondor par ses propres armes. Et ne dit-on pas « jamais deux sans trois » ? La jeune fille n’ajouta rien d’autre : elle lui avait rendu ce qu’elle lui devait.

Bien que sa colère ne soit pas tout à fait apaisée, Abigaël se détourna du petit Gryffondor, fit quelques pas et reprit conscience de la petite boite bleue dans sa main. De toute évidence, elle n’en avait pas encore fini avec Seth. Elle se rapprocha à nouveau de lui, prit sa main ,y glissa la petite boite et gifla le Gryffondor.

" Bonne vacance à toi aussi. "

La pluie fraîche sur son visage lui fit le plus grand bien et l’aida rapidement à retrouver ses esprits. Mais que venait-il de faire ?!? Jamais il n’avait connu une telle rage qu’il en avait perdu complètement la tête, lui qui calculait toujours soigneusement chacun de ses faits et gestes… En fait, ce n’était pas la rage qui l’avait poussé à agir comme il l’avait fait, de jeter du thé brûlant au visage d’un pauvre garçon. C’était plutôt un sentiment qu’il n’avait jamais connu avant, la jalousie. La surprise de cette révélation lui fit ouvrir brusquement les yeux. Il continua de fixer le ciel sans vraiment le voir. Quelles raisons avait-il d’être jaloux ? C’était ridicule quand même, il ne sortait pas avec la jeune Serpentard. Ils n’étaient que des amis, non ? Mais, l’idée de la voir dans les bras d’un autre lui faisait tellement mal que ses sentiments devaient être plus fort que n’aurait dû l’être ceux d’un ami…. Etait-il amoureux ? Il en avait bien peur. Cela expliquait pourquoi, tel un taureau lâché dans un magasin de fines porcelaines, il avait foncé partout et probablement fracassé la seule chance qu’il avait avec Abigaël. Cette crise de jalousie qu’il lui avait faite aurait fait honte à n’importe qui… lui le premier. Ha, il avait traité le jeune héritier Adams d’imbécile, mais, même si c’était le cas, lui était le roi des idiots. Après cette scène, même le plus poltron des Poufsouffles serait trop occupé à rire de lui pour être intimidé par ses maléfices. Si il le pouvait, il effacerait les dernières minutes de sa vie et ne se serait tout simplement pas levé ce matin-là… ça aurait été beaucoup moins compliqué ou douloureux.

La porte du Trois Balais claqua bruyamment le sortant de ses pensées. Il vit avec appréhension Abigaël s’avancer vers lui à grands pas, le regards flamboyant de colère. Peu importe ce qu’elle lui dirait, il le méritait… Il essaya d’ouvrir la bouche pour lui expliquer son geste et lui dire que cela ne se reproduirait plus en s’excusant de la manière dont il avait agit, mais elle ne le laissa pas parler. Elle lui explosa carrément à la figure en le traitant d’idiot et en lui reprochant de l’avoir humiliée. Après lui avoir dit qu’elle continuerait de fréquenter le Préfet-en-chef peu importe ce qu’il pouvait en penser, elle lui tourna le dos. Une partie cynique de Seth s’en doutait bien, mais cela ne rendait pas la nouvelle plus facile à entendre. La douleur en était presque physique… Il se devait d’essayer de réparer les pots cassés… Seth avait la bouche ouverte pour l’interpeller lorsqu’elle se retourna brutalement. Lui redonnant sèchement son cadeau, elle le gifla avec violence en lui souhaitant de bonnes vacances afin de lui jeter ses propres mots à la figure.

Si Seth avait été un Poufsouffle, il se serait probablement effondré en larme et, advenant le cas où sa tentative suicide n’aurait pas fonctionné, il n’aurait sûrement plus jamais montré le bout de son nez à toute autre forme de vie humaine. Cependant, c’était un Gryffondor et cette gifle eut un tout autre effet. Mais qu’est-ce qu’il faisait là, à la laisser lui marcher dessus sans vergogne et sans se défendre ? Il avait fait une erreur, d’accord, mais est-ce qu’elle s’était arrêté ne serait-ce que une seconde pour se demander ce qui l’avait poussé à agir comme il l’avait fait ? Non. Au diable ses raisons ou ses sentiments, tout ce qui comptait, c’était ce qui lui arrivait à elle… Elle parlait d’humiliation, mais qui était marqué à vie comme un taré dans cette histoire ? Seulement lui, c’était lui l’imbécile qui s’était tourné en ridicule en agissant de la sorte… Mais ça, elle ne le voyait pas du tout. Oh non, tout ce qui lui importait à elle, c’était sa propre petite personne et, aveuglée par la colère ou non, elle n’avait aucune considération pour lui. Elle n’en avait probablement jamais eu si ça se trouvait… Cette révélation était la plus douloureuse de toutes. Si c’était ça l’amour, agir comme un parfait imbécile parce qu’on perdait la tête, toute cette confusion et, finalement, cette horrible impression qu’on venait de vous arracher le cœur pour vous le faire manger, alors il ne voulait plus rien savoir. Il avait été bien plus heureux dans son ignorance de ce sentiment lorsqu’il n’avait aucune attache avec les autres, car au moins de cette façon, il était à l’abri d’une telle trahison. Il avait été imbécile d’ouvrir son cœur alors qu’il savait déjà qu’il ne pouvait que se faire mal, mais on ne l’y reprendrait plus.

- "Je suis désolé…" dit-il avant de retourner sa tête vers elle (la gifle l’ayant détournée) et de fixer son regard glacial sur elle, "Je suis désolé de ne pas m’être rendu compte avant à quel point tu n’est qu’une sale petite égoïste ! Tu te fou éperdument des raisons derrière ma réaction, une réaction que je regrette amèrement soi dit en passant, tout ce qui t’importe, c’est ta précieuse réputation qui aurait put être tâchée alors que tu venais de trouver le moyen de l’améliorer, embrasser le gars que toutes les filles du château veulent. Et voilà que j’arrive dans le portrait et que je ruine tous tes plans ! Je pique une crise de jalousie, une chose que je n’ai jamais faite avant, mais quelle importance comment je me sens ou le fait que j’ai essayé de m’excuser ? Ta chère réputation est en jeu ! Tu sais le pire dans tout ça ? J’étais prêt à me plier en quatre pour me faire pardonner, mais dans le fond, je n’ai rien fait de mal. J’ai fait une erreur et agit trop vite ça c’est sûre, mais déjà, sans avoir l’occasion de me justifier, je suis jugé coupable ! Très belle preuve d’amitié ça ! Tu m’as vu faire ça toi, quand tu as stupéfixé Lola dans le parc ? Eh bien non, j’ai cherché plus loin qu’une simple attaque contre une de mes amies… une chose que tu n’es visiblement pas capable de réciproquer", finit-il avec dédain.

Son regard se posa sur la petite boîte bleue qu’il tenait dans sa main. Il l’ouvrit et en sortit le collier de pierres précieuses.

- "Tu sais ce que c’est, ça ? C’est le premier cadeau que j’ai jamais offert à qui que ce soit. C’était supposé être un gage de l’importance que je porte à notre amitié… mais comme ce qu’il devait représenter, ce n’est que de la pacotille j’en ai bien peur," dit-il avec hargne en donnant un bon coup sec sur le collier avec ses mains, cassant le précieux bijoux et lançant nonchalamment les morceaux dans la boue. Le collier avait été plus résistant qu’il ne l’aurait cru et ses mains lui faisaient maintenant mal, mais il n’en laissa rien paraître.

- "Maintenant, si ça ne te déranges pas, je vais aller mourir de honte ailleurs, question de ne pas affecter ta précieuse réputation ! Tous mes vœux de bonheur pour ton nouveau couple, vous vous méritez parfaitement," lui dit-il d’un ton qui aurait refroidi un volcan avant de tourner les talons et de s’en aller. Une partie de lui-même espérait presque qu’elle le retiendrait, mais il l’écrasa vicieusement. Il n’avait plus rien à lui dire et n’était plus intéressé à écouter ses plaintes égocentriques. Ça en était terminé pour lui toutes ces histoires de sentiment. Cela prenait définitivement trop d’énergie et n’en valait pas la peine si tout ce qu’on récoltait était de la douleur… Il était beaucoup mieux seul ! … mais si c’était le cas, pourquoi est-ce que, lors du voyage de retour au château, il ne s’était jamais sentit aussi misérable ?

Abigaël et Seth se réconcilieront-ils ou est-ce que cet incident fut assez pour briser leur histoire d'amour avant même qu'elle ne commence? C’est ce que vous découvrirez…. Au prochain épisode !! …ou pas, parce que moi et la facilité, ça ne va pas ensemble

Les Serpentards n’étaient pas connus pour leur appréciation du ridicule, en particulier lorsque la situation qualifiée de ridicule les mettaient en scène. Cela avait une très forte tendance à les rendre tout sauf cléments (ce qui était, à la base, une autre qualité difficile à trouver chez les Verts et Argents). Ils étaient majoritairement des gens fiers, jouissant des circonstances où on leur démontrait le respect, voire la crainte, qu’ils considéraient toujours avoir mérité. En effet, l’humilité n’était pas non plus dans la palette des ambitieux serpents de Poudlard...

Certes, Abigaël avait démontré qu’elle possédait une témérité plutôt inhabituelle pour une représentante de la Maison de Salazard. Toutefois, il restait que l’adolescente n’avait pas été répartie là sans raison... C’est assurément pour cette logique que la pitoyable scène du jeune Chrno ne lui inspira pas, pour ce que Mathias pouvait en juger, de culpabilité.

Sans être déstabilisé plus que nécessaire (toujours selon les observations qu’en faisait le Préfet-en-Chef), la deuxième année attrapa avec brusquerie ses effets personnels, le ‘cadeau’ de Chrno compris, affirmant au passage que, si Mathias avait dans l’idée de se venger, il lui faudrait probablement prendre un numéro... Il va s’en dire que l’héritier Adams était à des lieux de seulement envisager l’idée de peut-être tenter de la retenir. Pas qu’elle lui faisait peur (Hey oh ! Franchement...). C’était plutôt que l’idée d’assister au spectacle d’un Chrno mis à genoux par une fille était alléchante.

C’est ainsi que Mathias laissa Abigaël s’éloigner d’un pas qui avait quelque chose d’imposant, même si c’était une simple adolescente qui en était l’amorce. Le quatrième année, lui, resta un moment planté sur ses pieds, songeur. L’instant fut toutefois très bref, puisqu’un sifflement admiratif ramena l’italien les deux pieds sur Terre. Visiblement, il y avait deux Serdaigles qui avaient bien apprécier le spectacle... Le Serpentard leurs jeta un regard ennuyé avant de se décider.

Attrapant sa cape (qui était toujours aussi trempée que si elle avait été plongée dans un lac étant donné que le sort de séchage de madame Rosmerta avait été jeté à Mathias et non à son vêtement déposé sur une chaise), le Préfet-en-Chef la passa rapidement sur son visage légèrement rougis par la chaleur du thé avant de délaisser sans plus attendre la table qu’Abigaël et lui avait monopolisée, sa cape à la main. Il se dirigea ensuite d’un bon pas vers la sortie des Trois-Balais, qu’il se garda néanmoins de franchir. Il pleuvait toujours des cordes à l’extérieur... Cependant, et heureusement pour son bon plaisir sadique, Abigaël et Chrno ne s’étaient pas éloignés. Mathias n’eut donc qu’à s’installer tranquillement à la fenêtre (en chassant trois premières années impressionnables qui occupait la table la mieux positionnée pour voir à l’extérieur) pour se délecter de la scène qui se jouait dehors.

Oh, bien sûr, le jeune Adams aurait pu aller apporter son appuie à sa compagne de Maison... Il aurait également pu profiter de la situation pour enfoncer immédiatement le Gryffondor... Mais chaque chose en son temps. Dans l’immédiat, il allait tranquillement (et au chaud !) apprécier la faiblesse d’une tête enflée fasse à l’impétuosité féminine. Le seul point un peu dommage, c’est qu’il n’avait pas le son...

[Voilà... Donc, Abigaël, si tu veux revenir parler à Mathias (et donc, on poursuit le topic)... Et si tu veux pas, ben j'le ferrai s'en retourner au château dans ma prochaine réponse, après que t'ai répondu. ]

La main parcourue de désagréables picotements, Abigaël la ramena sur ses hanches, attendant la réaction du Gryffondor. Peut-être la gifle lui aurait remis les idées en place (en tout cas à elle, ça lui avait fait le plus grand bien et elle était même prête à tout oublier) et il lui expliquerait pourquoi avoir agi ainsi, sans réfléchir. Quoique, avait-elle réellement besoin de cette question pour comprendre ? A sa place, elle aurait aussi insulté son adversaire. Enfin, elle aurait même fait pire mais devant un public plus restreint. Elle tenait un minimum à sa fierté. Mais… Si elle aurait réagi de la même manière, en considérant ce qu’elle ressentait pour Seth, serait-il possible que le Gryffondor soit… Amoureux ? Un frisson parcourut l’échine de la jeune fille et, en croisant son regard froid elle en conclut qu’elle avait pris ses désirs pour des réalités. Jamais Seth n’avait ressenti quoique ce soit d’autre que de l’amitié et y’avait l’autre Sangsue. Tant pis pour lui.

Il s’excusait. Abigaël esquissa un sourire qu’elle effaça très vite. Une sale… Petite… Egoïste ? De quel droit il avançait ça ? C’était peut-être lui qui avait sacrifié ses lèvres au Préfet-en-Chef pour sauver un ami d’une mauvaise passe ? La jeune fille aurait volontiers jeté son ami contre un mur s’il y en avait eu un à porté de main et en aurait profité pour lui apprendre qu’il n’y en avait pas eu un, mais deux baisers. Ses nerfs apaisés se tendirent à nouveau et la jeune fille rangea sa baguette dans sa poche avant de ne faire une bêtise. Attaquer Seth en public serait stupide et déloyal. Pourtant l’envie ne lui manquait pas : elle était d’après lui égoïste et en plus, elle jouait avec les autres en ayant qu'en tête son ascension dans la ‘société’. L’envie d’une deuxième gifle lui picotait la main. Et non toutes les filles n’étaient pas sur Mathias Adams ! Elle le trouvait certes mignon mais n’avait eu aucun projet avec lui. Du moins jusqu’à maintenant : il serait un précieux allié pour massacrer le Gryffondor…

‘Crise de jalousie’ ? L’expression du garçon surpris la jeune fille. Pourquoi parlait-il de jalousie ? Ce n’est pas un sentiment bidon qu’on ressent quand on est amoureux ça ? La colère céda rapidement au malaise. Et s’il avait raison ? Un glaçon tomba dans son estomac. Elle écoutait le Gryffondor vider son sac et avec amertume et involontairement, elle confirmait elle-même xes propos. Il voyait juste sur son compte. Elle l’avait jugé, sûre de sa vérité sans même dédaigner l’écouter. ‘très belle preuve d’amitié’, effectivement. Sur le problème de son égo, il avait encore raison. La colère de la jeune fille se figea, glaça et finalement disparut. Elle retira son regard de celui de Seth. Mal à l’aise devant ses vérités, elle préféra ne rien répondre à ces affirmations. Le fait qu’il la connaisse si bien la troubla, car elle, finalement, ne savait rien de lui... Elle n’avait même jamais vu ses défauts, trop occupée par elle-même. Ah si ! Trop chevaleresque et suicidaire sur les bords. Cette pensée fit apparaître un sourire triste sur le visage de la sorcière et elle releva les yeux sur son psuedo-ami. Elle bredouillerait quelques excuses et ça en finira là. Ca passera comme une lettre à la Poste. Il ne pourrait pas se passer d'elle de toute manière… Et elle non plus mais, elle se garda bien d’y penser.

La petite boite ouverte, Abigaël sentit ses mains trembler. Les excuses ne suffiraient plus. Le cœur soudainement très lourd, incapable de prononcer un mot, elle regarda Seth casser le collier. Des larmes amères commençaient à monter contre son gré. Le plus stupide dans l’histoire, c’était elle et sa fichue manière à n’écouter que ses opinions. Si elle avait pris la peine de l’écouter... Sa gorge se noua. Les paroles qui suivirent le brisement symbolique de leur amitié firent flancher les jambes de la sorcière. Son cœur se resserra : ainsi leur amitié n’avait été que ‘pacotille’. L’annonce tomba comme une pierre dans l’estomac de la jeune fille et elle n’eut pas la force de retenir une seconde de plus ses larmes. Avec la pluie, il ne verrait rien.

Le collier s’enfonça dans la boue et le cœur d’Abigaël se resserra à lui en faire mal. Cette fois, il n’y avait plus d’amitié qui tienne. Il n’y avait plus rien. Pour une bêtise. Un mensonge. Des foutus sentiments. Les larmes coulaient abondamment sur les joues de la sorcière, cachées par ses cheveux qui tombaient en cascade devant ses yeux. Elle espérait cependant que Seth les remarqueraient. Peut-être il oublierait tout, et ils recommenceraient sur de bonnes bases ? Au fond, elle comprendrait s’il restait sur sa position. Elle n’avait que ce qu’elle méritait et savait à présent ce qu’il trouvait d’attirant chez Lola. Ses larmes redoublèrent.

'Tous mes vœux de bonheur pour ton nouveau couple’. Envie d’hurler. Une envie de le secouer, de lui crier dessus, de se lâcher complètement à son chagrin, de l’embrasser… Quelque chose pour lui prouver qu’elle n’était pas qu’une fille égoïste, imbue d’elle-même et attirée que par ce que pourraient lui apporter les autres. Lui montrer qu’il avait tort. Lui faire comprendre que le Serpentard ne représentait rien pour elle, que ce n’était pas lui qu’elle voulait… Mais apparemment, elle n’en aurait jamais le loisir de lui dire, le garçon se détourna d’elle et partit en direction du Château. Seule sous la pluie, elle le regarda partir sans esquisser un seul geste, le peu de fierté qui lui restait la retenant.

Ainsi leur amitié se briserait à cause d’un garçon qu’elle n’aimait même pas. Soit. Abigaël se pencha et attrapa entre ses doigts transits de froid, le collier tout tordu. Elle le serra dans son poing et réfléchit quelques instants à la situation en contemplant ses doigts pâlir sous la force qu’elle mettait à serrer le métal froid. Au fond, de quel droit lui parlait-il de cette manière ? Il lui reprochait de juger avant de savoir mais lui, avait-il cherché à comprendre pourquoi elle en était venue à embrasser le jeune Adams ? Egoïste, ne l’était-il pas non plus quand il affirmait que c’était lui qui s’était mis la honte pour toute sa scolarité ? ‘Faite ce que je dis pas ce que je fais’... Et elle avait pleuré pour ça ?! Sa faiblesse devant la séquence émotion Gryffondoresque transforma son humeur jusqu’à présent maussade en véritable bombe. Mais comment avait-elle pu tomber dans le panneau mélodramatique de Chrno jusqu’à en pleurer ?

Furieuse contre elle-même, elle serra encore plus fort le médaillon dans ses mains. Pourquoi avoir eu envie de le retenir hein ? Des garçons à Poudlard, y’en avaient des centaines alors pourquoi s’ennuierait-elle à courir après un seul d’entre eux pour des erreurs qu’il commet lui-même ? En plus un Sang-de-Bourbe ! Elle soupira et rangea brusquement le médaillon dans son sac et dégagea avec humeur ses cheveux dégoulinants de devant ses yeux. Que faire maintenant ? Le retrouver et s’expliquer avec sa baguette ? Ou alors lui concocter une petite surprise ? La surprise était certainement la meilleure chose à faire… Le jeune Adams lui revint alors en tête et, son projet de vengeance à ses côtés s’intensifia. Elle jeta un rapide coup d’œil aux alentours et, conclut qu’il ne l’avait pas suivi dehors. Une chance. Mais il avait sûrement dû se poser à un endroit pour apprécier le spectacle… Spectacle raté d’ailleurs…

Une bouffée de chaleur accueillit la jeune fille et réchauffa immédiatement ses membres engourdis par la pluie battante. Les petites gouttes glacées dévalaient à grande vitesse son visage mais elle n’y prit pas plus attention que les murmures qui semblaient s’intensifier à sa venue. Comme prévu, le garçon se trouvait à proximité d’une fenêtre, parfait endroit pour observer sans être vu et, par chance l’endroit où se tenait quelques instants plus tôt les anciens amis, ne pouvait donner une vue d’Abigaël. Par conséquent, le Quatrième Année n’avait pas pu remarquer sa faiblesse passagère. Soulagée mais non moins déterminée dans ses projets de ‘vengeance’, l’adolescent rejoignit le batteur de Serpentard et s’installa à sa table. Elle croyait revoir la scène qui s’était déroulée une dizaine de minutes plus tôt, mais endossant cette fois le rôle du Préfet-en-Chef. C’était elle à présent qui était gaugée et imposait sa présence à l’autre. A quand la nouvelle crise de jalousie ?