Se promene seul [privé(mathias attendu)]

Parcourant les couloirs comme un automate, Mathias était plongé dans la lecture, pourtant peu passionnante, de son courrier quotidien. Encore une lettre de sa mère... Cette fois-ci cependant, elle ne révélait rien de bien intéressant, que du réchauffer. Probablement avait-elle écris cette lettre afin de passer le temps et de penser à autre chose qu'à son mari...

Il était dans les habitudes d'Émeline d'écrire des lettres à son fils pratiquement tous les jours, mais vu la longueur de celle-ci ( Qui aurait pourtant pu se résumer en à peine quelques phrases. ), c'était assurément plus que pour prendre des nouvelles qu'elle l'avait écrite.

Bref, Mathias arrivait (enfin) à la moitié de sa lettre lorsque son pied heurta quelque chose. Le Serpentard ne dû qu'à ses réflexes de réussir à se rattraper contre le mur et à ne pas s'étaler par terre. Tournant la tête, l'adolescent jeta un regard, où sa légère frayeur était encore visible, en direction du sol pour apperçevoir... Kalinah, assise à même la pierre froide du plancher !

Reprenant son aplomb, Mathias se redressa en lisant ses vêtements où l'écusson de Préfet était clairement visible et rangea sa lettre ( Qu'il avait chiffonée sans le vouloir. ) dans l'une des poches de sa cape. Tournant ensuite un regard amusé vers Kalinah, le jeune Adams la détailla un instant en se demandant qu'est-ce qu'elle pouvait bien fabriquer.

"Dois-je le prendre comme une revanche ?" , interrogea Mathias en faisant allusion à la fois où c'était lui qui s'était mis, bien involontairement vu qu'il ne voyait rien, dans le chemin de Kalinah et qu'ils s'étaient tous deux retrouvés enlacés.

Mathias, un demi-sourire aux lèvres, ne réagit pas quand Kalinah éclata de rire. Il l'a laissa faire en songeant à quel point elle avait l'air folle ainsi, riant toute seule à gorge déployée sans raison apparante.. Au moins, elle avait l'air de bonne humeur...

"Quelle charmante façon déguisée de reconnaître modestement que tu es renversante..." , rétorqua le jeune Adams, joueur.

Il pouvait paraître étrange de voir Kalinah et Mathias agir de façon si provoquante l'un envers l'autre lorsqu'on savait qu'ils étaient ennemis, mais une guerre n'était pas le genre de chose qui arriverait à empêcher le nouveau Préfet de Serpentard de s'amuser...

La dernière fois que les deux Serpentards s'étaient croisés seuls, il semblait à Mathias avoir eu le dernier mot... L'adolescent était donc curieux de voir si Kalinah se prêterait davantages au jeu cette fois-ci où si elle redeviendrait condescendante en réclamant des excuses qu'elle n'aurait jamais. Vérifier cette hypothèse était beaucoup plus distrayant que de lire et répondre à l'éternel courrier envoyé par Émeline Adams.

"N'importe qui ? Il me semble pourtant qu'Olyssa Nymphalis représente Gryffondor... Il me semble aussi qu'il s'agit d'une de tes amies..." , fit remarquer le jeune Adams pour contrer la remarque désobligeante de Kalinah sur le rôle de Préfet. Il enchaîna cependant rapidement sur un autre sujet.

"Bref. Que faisais-tu assise par terre, mis à part des crocs-en-jambe* ?"

( * Je suis pas sûr que ce soit le vrai terme ( Au Québec, on dit 'jambette'. ), mais bon... Tu vois ce que je veux dire ! )

( Oups... Je t'avais "légèrement" oubliée )

Haussant un sourcil, sans pour autant se départir de son sourire amusé, Mathias croisa les bras en détaillant Kalinah de haut.

La Serpentarde, après une répartie qui avait laissé place à un silence, était devenue pensive. Probablement que le jeune Adams la dérangeait... Tant pis. Quelle idée aussi d'aller s'assoir dans un couloir ! Elle devait s'attendre à être dérangée de toute façon...

"N'as-tu pas songé au fait qu'en t'asseyant, il y avait beaucoup plus de chance que ce soit moi qui te tombe dans les bras..?" , fit remarquer le jeune Préfet en rendant son regard à Kalinah dans l'espoir de sortir l'adolescente de ses pensées.

Sans vraiment y penser, Mathias tendit ensuite sa main à Kalinah pour l'aider à se relever si elle le désirait, un geste qu'on aurait probablement pas attendu de lui. Peut-être que l'éducation de Gaël sur la courtoisie avait portée ses fruits... Ou alors, Mathias n'aimait simplement pas l'idée de dominer Kalinah de cette façon, rendant le jeu sans intérêt... Aller savoir !

"De peu... C'est relatif. La prochaine fois, mieux vaudrait attendre que je sois assis, et non le contraire. Ton but a plus de change d'être atteint de cette manière..."

Mathias fut légèrement déséquillibré lorsque Kalinah retomba mollement, mais il parvint tout de même à l'aider à se remettre debout sans trop de difficulté. À croire qu'elle essayait vraiment de le faire tomber...

"Sans spontanéité, ça enlève tout l'intérêt..." , fit remarquer le jeune Adams, comme si c'était l'évidence même.

L'adolescent s'amusa ensuite à rendre, du mieux qu'il le pouvait, à Kalinah son regard aguicheur. Mathias avait cependant toujours eu de la difficulté à filtrer les émotions que laissaient entrevoir ses yeux et il était probable que l'effet était moins réussit que pour Kalinah qui, en ce moment, semblait presque essayer de l'hypnotiser par son seul regard. Le truc de Mathias, c'était plus le self-control...

"Je pourrais toujours me déplacer légèrement pour que ton joli petit nez ailles se fracasser contre la pierre..." , remarqua Mathias, d'un ton qui ne laissait pas voir si c'était réellement dans ses plans.

Sans rien ajouter, Mathias ne broncha pas d'un pouce, un léger sourire toujours aux lèvres. Il n'était qu'à quelques centimètres de Kalinah qui s'était rapprochée... Si elle lui sautait effectivement dessus, il y avait peu de chances pour que le jeune Préfet parvienne à l'éviter. Enfin, de toute façon, il ne l'aurait probablement pas fait. Réflexes obligent, il l'aurait attrapée sans y réfléchir, comme lorsqu'il l'avait rattrapée dans les escaliers.

"La question c'est : Aimes-tu jouer dangereusement ?" , interrogea le Serpentard, fixant toujours sa camarade de Maison dans les yeux.

( Mais tu me cherches ma parole ! )

La réponse de Kalinah, qui s'était légèrement éloignée, ne surpris pas Mathias outre mesure. Évidemment qu'elle aimait les jeux dangereux... N'importe quel idiot l'aurait déduit à sa simple façon d'agir. Une Serpentarde déclarant ouvertement ses idéaux racistes... C'était le meilleur moyen pour se mettre à dos la moitié de Poudlard. Si on comptait qu'elle avait également mis la moitié de ses alliés potentiel sur sa liste noire, il ne restait pas beaucoup de sorciers de son côté ! Bref, Kalinah jouait sur des terrains que la plupart des gens auraient tentés d'éviter... À moins, justement, que ce soit involontaire de sa part ? Hypothèse intéressante...

La mise au défi qui perça ensuite dans la voix de la Serpentarde ne passa pas innaperçu à l'oreille du jeune Adams qui haussa un sourcil, mi-intrigué mi-méfiant. La prendre dans ses bras ? Mais où voulait-elle en venir ? C'était clairement une épreuve, un test qu'elle tentait de lui faire passer... Mais dans quel but ?

Mathias n'était pas du genre à se défiler lorsque sa fierté était en jeu, mais, aussi peu nombreux soient-ils, il avait des principes. Il avait beau n'être ennemi avec Kalinah que par solidarité masculine, elle restait une ennemie et il n'était pas dans les habitudes de l'adolescent de prendre dans ses bras une personne d'un 'clan' adverse. C'était comme aller embrasser des vipères... dangereux et inutile.

Orgueil oblige, sans pour autant exaucer le souhait de Kalinah, Mathias n'allait cependant pas tourner les talons. Confiant, il franchit donc les deux ou trois pas que Kalinah avait remis entre eux et prit tendrement les douces mains de la jeune fille, glissant ses doigts entre les siens. Se penchant sur elle, il lui rendit ensuite son regard de défi, leur visage n'étant plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. L'adolescent laissa volontairement passer quelques secondes de silence, histoire de bien choisir ses mots...

"Kali chérie... L'état de ton charmant minois m'importe autant que ta vie qui, j'en suis certain, se limitera à cirer les pompes d'un vieillard mégalomane." , déballa Mathias d'un ton léger, son regard planté dans les hypnotisants yeux violets de Kalinah. La ressemblance avec une vipère était peut-être plus grande que ce que le jeune Préfet de Serpentard avait cru de prime abord...

"Mais tu dois déjà le savoir !" , s'exclama-t-il brusquement, après un temps de silence, en relâchant les mains de Kalinah et en s'éloignant pour retrouver la distance qui les séparait un peu plus tôt.

"Je me demande d'ailleurs pourquoi ce mignon minois encore intact perd son temps avec moi alors qu'il peut certainement plier n'importe qui à ses caprices..." , poursuivit l'adolescent, toujours sur le ton de la conversation, en posant de nouveau un regard intrigué sur la jeune femme face à lui.

(et je t'ai trouvé! )

Kalinah fut tout de même surprise quant il prit ses mains dans les siennes. Elle esquissa un mouvement de recule puis se laissa faire. Elle souria a ses paroles... Cirer les pompes d'un vieillard mégalomane? C'était une hypothèse. Mais sa vie Kalinah la passerait plutôt en solitaire.

*pas de pompe a cirer désolé* pensa-t-elle *Pas de temps a perdre pour ça!*

Ensuite il s'éloigna et reprit de la distance. Elle souria de nouveau, aucune parole que Mathias avait prononcé ne la touchait. Elle savait ce qu'elle valait et elle savait aussi qu'elle ne passerait pas sa vie comme une misérable. Elle avait trop souffert pour ça! Elle répliqua d'un ton tout aussi léger:

"Mon très cher Mathias, je dois avouer que l'idée est tentante!"

Ensuite il lui demanda sur un ton de conversation pourquoi elle perdait son temps avec lui. Comme il l'avait fait précédemment elle s'approcha avec délicatesse et légérté et posa une main sur sa joue en l'effleurant des doigts et en le fixant. D'un ton lourd de sous entendu elle finît par lâcher:

"Peut être qu'on est justement attiré par les choses qu'on ne peut obtenir mais qu'une fois qu'on les a, elles ne nous intéressent plus? Tu crois pas?!"

Quant elle eu finit de parler elle s'éloigna a son tour de quelques mettre. Elle prit le temps de réfléchir à sa réplique de conclusion pour pouvoir partir rapidement. Le jeu était finit, elle s'était amusée mais toute bonne chose possédait une fin. Elle termina:

"Tu as raison... Les autres garçons sont plus amusants! Je vais aller les plier à mes caprices!"

Et elle tourna les talons. Contrairement a tous ce que disait les autres Serpentards elle ne passait pas sa vie a courtiser les garçons. Elle avait changée depuis l'année dernière et ça personne ne semblait s'en rendre compte. Elle n'était plus la même.... A présent elle préférait la solitude à la compagnie. Elle se retourna jeta un dernier regard enjôleur a Mathias et tourna au bout du couloir.

*Un jour je t’aurais Mathias !*

( Dois-je avoir peur de ta dernière pensée ? Lol. )

Mathias ne broncha pas lorsque Kalinah s'approcha pour lui caresser la joue dans un geste qui, si ça avait été entre deux personnes différentes, aurait pu passer pour de la tendresse. Elle se contentait de lui rendre la pareil... Le jeune Adams copia donc l'attitude qu'avait eu Kalinah un peu plus tôt, une attitude neutre. Ce n'était pas comme s'il n'était pas en mesure de se défendre si elle décidait de descendre sa main d'une dizaine de centimètres pour l'étrangler...

La psychologie à deux noises dans la réponse de Kalinah laissa Mathias perplexe. Aussi, il ne répondit rien. De toute façon, son interlocutrice ne s'attendait apparemment pas à une réponse. Elle parlait pour elle-même plus que par réelle curiosité, jouant davantages avec le ton de ses paroles qu'avec leur sens.

Sur une dernière réplique tout à fait 'Horuniesque', Kalinah tourna les talons et s'éloigna, prenant tout de même le temps de jeter un autre de ses regards à Mathias qui n'avait pas bougé. Sans cependant rien ajouter, elle disparût du champ de vision du jeune Adams...

Mathias resta quelques secondes à fixer le bout du corridor, perdu dans ses pensés, avant de brusquement refaire surface. Comme si rien ne s'était passé, il sortit la lettre chiffonnée d'Émeline Adams, la défroissa plus ou moins et reprit sa lecture là où il l'avait arrêtée, sans davantages se soucier d'où il mettait les pieds. Comme quoi on apprend pas toujours de ses erreurs...

Bref, Mathias disparut également au détour d'un couloir quelconque...