Envoie sa lettre...

Camille avait pris sa décision dans la nuit. Après un cauchemar, qui pourtant avait bien commencé, elle s'était réveillée en pleurs et s'était assise sur son lit, pour réfléchir. Après quelques minutes, elle avait pris du parchemin, une plume et de l'encre, et était descendue dans la salle commune pour écrire à la lumière du feu de cheminée. Le jeune Gryffondor avait eu du mal à commencer sa lettre, mais après, tout était venu sans problème. Elle avait même l'impression de penser trop vite pour tout écrire à la fois. Mais cette lettre était très importante pour elle, il ne la fallait pas la bâcler. En effet, Camille avait décidé d'écrire à sa mère. Elle ne connaissait pas son adresse, mais on lui avait raconté que les hiboux trouvaient toujours leur destinataire. Alors elle en avait profité. Ça faisait longtemps qu'elle n'avait pas vu sa mère. Presque six mois, et aucune nouvelle. Même si Helena serait surprise de voir un hibou chez elle, il fallait qu'elle le fasse.

La fillette grimpa donc à la volière, elle n'avait pas réussi à se rendormir et était un peu fatiguée, mais elle faisait de son mieux pour ne pas paraître dormir debout. La détermination y était aussi pour beaucoup dans le fait qu'elle trouve la force de monter tous ces escaliers. Elle avait raconté à sa mère beaucoup de choses : comment étaient son père et son frère, leur maison, la découverte de Poudlard, les quatre maisons de l'école, précisant qu'elle avait été envoyée à Gryffondor qui était la maison des courageux, que la magie, c'était extraordinaire. Et encore d'autres détails qui lui paraissaient indispensables. Un doute l'avait saisi cependant. Est-ce que sa mère voudrait vraiment savoir ce qui lui était arrivé ? Est-ce qu'elle n'allait pas jeter la lettre sans la lire ? Puis Camille s'était resaissie : peu importait, ce qui comptait c'était d'envoyer la lettre, au moins elle aurait la consicence tranquille.

Elle allait entrer dans la volière quand une fille en sortit, inconnue à Camille. Cette dernière n'y prêta pas attention et entra. C'était une pièce toute en hauteur, très éclairée, avec de nombreuses fenêtres, et surtout ... pleines de hiboux en tous genres ! Ils étaient perchés au-dessus de sa tête et elle les observa un moment. Puis elle remarqua la présence d'un autre élève. C'était un garçon de première année, elle l'avait déjà vu en cours. Il était même à Gryffondor. D'ailleurs, elle commençait à connaître les noms des gens de sa maisons, du moins en première année. Elle avait encore du mal avec ceux des autres maisons, mais c'était normal, ils étaient très nombreux. Camille, sa lettre à la main, s'était arrêtée à la vue du première année.

- Salut ! Tu t'appelles Tom Scott, c'est ça ? Moi c'est Camille, je suis en première année aussi.

Elle sourit puis jeta un coup d'oeil aux hiboux. Elle réalisa soudain qu'elle ne savait pas du tout comment faire. En effet, elle n'avait jamais envoyé de hibou de sa vie, et ne voyait pas vraiment ce qu'elle devait faire ... Comment leur donner une lettre ? Est-ce qu'il fallait leur dire où aller ? C'était à ce genre de choses qu'on voyait bien qu'elle avait une mère moldue. Ce que les enfants de sorciers avaient de la chance ! Camille se tourna alors vers Tom, tant pis s'il la prenait pour une idiote.

- Excuse-moi ... Comment on fait pour envoyer une lettre ? C'est pas évident quand on imaginait même pas pouvoir envoyer du courrier autrement que par la poste moldue ...

[hj: dsl du retard]

Tom fut surpris de voir que la jeune fille ne lui répondait pas et insista:
"Euh, tu m'entends?"
C'est alors que la griffondor lui tourna littéralement le dos et sortit d'un pas tranquille, toujours sans accorder un regard à Tom.
*Eh ben, elle devrait être à Serpentard celle-là!* pensa amèrement le jeune Griffondor qui n'aimait pas qu'on l'ignore...
Il s'apprêtait à repartir vers son dortoir en empruntant l'escalier en colimaçon de la volière mais quelqu'un avait eu la même idée que lui et montait les marches.
C'était une fille.
*Décidément, je les attire comme une lampe attire des moustiques* pensa Tom avec un sourire.
Elle était blonde et avait l'air gentil.
D'ailleurs, elle lui demanda immédiatement:
" Salut ! Tu t'appelles Tom Scott, c'est ça ? Moi c'est Camille, je suis en première année aussi."
Tom répondit alors:
"Enchanté de te connaître.Je m'appelle bien Tom Scott, première année à Griffondor, pour vous servir Mademoiselle Camille!" fit Tom en mimant une profonde révérence qui fit sourire la jeune fille.
Alors, Tom remarqua qu'elle avait une lettre à la main et qu'elle regardait les hiboux d'un air interrogateur.
L'impression du garçon se trouva confirmée lorsque Camille lui demanda:
Excuse-moi ... Comment on fait pour envoyer une lettre ? C'est pas évident quand on imaginait même pas pouvoir envoyer du courrier autrement que par la poste moldue ...
Elle avait parlé d'un ton hésitant, comme si elle avait peur que Tom se moque d'elle, ce qu'il n'avait absolument pas l'intention de faire:
"Regarde, je vais te montrer."
Il lui prit doucement la lettre des mains et se dirigea vers une chouette hulotte qui était calme.
"Tu vois, tu glisses ta lettre dans son bec et elle vient se poser sur ton bras.Puis, tu te diriges vers la fenêtre et tu le laisses s'envoler.Tu vois, ce n'est pas compliqué!
Tom fut surpris de voir qu'elle se débrouillait plutôt bien pour quelqu'un qui n'avait jamais envoyé de lettre de cette manière...

Comme le garçon expliquait à Camille comment faire, elle suivit ses instructions. Elle tendit sa lettre en direction de la chouette qui, habituée, l'attrapa sans faire d'histoire puis vint effectivement se poser sur son bras. La fillette était assez étonnée. Ça devait prendre du temps de dresser tous ces hiboux ! Et le sorciers ne communiquaient que comme ça ? Mais ça devait être lent ... elle avait entendu dire que la plupart des sorciers ne savaient même pas se servir d'un téléphone ! Mais bizarrement, chez les Backhand, il y en avait un, alors que Sébastien, Anne et William étaient tous trois sorciers. Camille n'avait pas posé beaucoup de questions à ce sujet puisqu'elle avait habitée avec sa mère moldue jusque là, elle trouvait normal qu'il y ait un téléphone dans une maison de sorciers. Camille alla jusqu'à la fenêtre avec la chouette sur son bras puis l'oiseau s'envola. Elle la regarda s'éloigner puis se tourna vers Tom, toujours étonnée par ce système de hiboux.

- Y'a quelque chose de bizarre. Comment font les hiboux pour trouver le destinataire de la lettre ? Une sorte de sixième sens ?

Elle n'avait plus peur qu'il se moque car il avait l'air gentil. Elle l'observa un instant alors qu'il lui répondait. Il était plutôt beau, il fallait l'avouer ! Avec ses cheveux noirs, il lui avait fait pensé à William, un moment seulement. Car autrement, ils ne se ressemblaient pas : tout d'abord au niveau des yeux, Tom avait des yeux gris qui faisaient un peu froid alors que son frère avait, comme elle, des yeux noirs comme du charbon. Et puis, la forme du visage, le nez ... bref.
Un hibou fit soudain son entrée dans la volière avec grand bruit, ce qui détourna l'attention de Camille sur les oiseaux. Décidément, le système de communication des sorciers était ... étrange, presque moyennageux. Pourquoi refusaient-ils de se mettre à la technologie ? La magie, c'était très bien, ça avait énormément d'avantages sur toutes les inventions moldues, mais ... les moldus avaient inventé des choses bien pratiques, eux aussi ! Comme le téléphone, ou internet, les ordinateurs ...

- C'est marrant comme système, d'envoyer des lettres par hibou ... mais ça ne doit pas être très rapide, non ?

Et voilà, elle ne faisait que poser des questions. Bon, c'était normal, elle était curieuse et avait découvert le monde des sorciers assez tardivement. Juste avant d'entrer à Poudlard, en fait. Camille se dit que ça devait pourtant être énervant pour n'importe qui, qu'on lui pose autant de questions. Surtout qu'elle remettait presque en cause les habitudes des sorciers. Elle fit un petit sourire et ajouta :

- Comme d'habitude, j'arrête pas de poser des questions. Dis si ça t'embête surtout !

Après que Camille ait envoyé son courrier, elle se tourna vers lui et lui demanda:

"Y'a quelque chose de bizarre. Comment font les hiboux pour trouver le destinataire de la lettre ? Une sorte de sixième sens ?"
Tom réfléchit un instant puis sourit et répondit:

"Tu sais, je sais envoyer une lettre mais je ne suis pas incollable sur les hiboux et les chouettes!Je pense que la bibliothèque te renseignerait mieux que moi sur le sujet..."

Tom remarqua alors que la jeune fille le dévisageait, l'air songeur.Un peu gêné, il détourna vivement la tête, ce qui eut pour efet d'effrayer un oiseau, et par la même occasion, de détendre l'atmosphère.
Tom leva alors les yeux et se mit à regarder Camille.Ses cheveux blonds étaient longs et elle était plutôt jolie.
Son sourire était même carrément craquant, pensa Tom.

"- C'est marrant comme système, d'envoyer des lettres par hibou ... mais ça ne doit pas être très rapide, non ?"

La nouvelle question de la jeune griffondor le tira de ses pensées et il répondit:

"En fait, c'est comme pour la poste moldue, tout dépend de la distance et de la qualité du facteur, en l'occurence le hibou!"

*Il faudrait que j'arrête les blagues nulles, elle va croire que je me moque d'elle...*

Tom fut supris pas la reflexion de Camille qui pensait l'ennuyer!Tom était au contraire très content de partager ses maigres informations avec ele et espérait bien faire plus ample connaissance...

Lorsque Tom lui répondit qu'il n'était pas incollable sur les hiboux, Camille se sentit bête et rougit même un peu. C'était vrai, ce n'était pas parce qu'il savait envoyer une lettre qu'il devait tout savoir sur ces oiseaux. D'autant plus qu'il ne venait peut-être pas d'une famille de sorcier : ce n'était pas si difficile d'envoyer du courrier, elle-même pouvait le faire à présent. Il devait vraiment la prendre pour une idiote, maintenant ! Il ne se moquerait peut-être pas ouvertement, mais elle ne pouvait pas savoir ce qu'il penserait d'elle. Tant pis ! Si on la trouvait bête parce qu'elle posait des questions, parce qu'elle ne connaissait rien au monde des sorciers, c'était qu'on était bête soi-même ! Souvent, lorsque Camille avait l'impression d'être un peu idiote, elle se disait que c'était les autres qui l'étaient ... et ça marchait assez bien. Elle passait un peu pour une prétentieuse quand elle l'expliquait, mais ça l'aidait vraiment à avoir confiance en elle. Alors elle continuait, et peu importait ce qu'on pouvait dire d'elle.

La réponse de Tom, par rapport au temps que prenait le hibou pour arriver à destination, la fit sourire légèrement. Puis elle devint pensive un moment. Elle ne savait pas exactement où habitait sa mère, elle supposait simplement qu'elle avait déménagé ailleurs en Angleterre, pour ne pas qu'elle puisse la retrouver. Elle n'avait donc aucune idée du temps qu'il faudrait au "facteur" pour y arriver. Camille se demanda comment sa mère réagirait en voyant le hibou. Elle aurait probablement peur, car entre elle et les animaux, ce n'était pas vraiment le grand amour. Et si elle le chassait ? Si elle ne voyait pas la lettre ? Elle pouvait très bien prendre une casserole et essayer de frapper le hibou avec ... Ça n'étonnerait pas Camille de la part de sa mère ! Et si Helena, en reconnaissait l'écriture de sa fille, déchirait la lettre ? Ça aussi, elle en était capable ... Elle l'avait bien abandonnée chez son père sans plus d'explications, alors déchirer une lettre, ce n'était pas grand chose en comparaison.

Camille s'assit sur le rebord de la fenêtre, qui était un peu plus haut que sa taille, et se tourna vers Tom. Elle décida de poser la question qui lui trottait dans la tête depuis un moment :

- Tu as une famille de sorciers, non ? Tu habitais où ?