Alvinia venait de se coucher… il était aux environs de minuit et elle avait passé toute sa soirée à rattraper des cours qu’elle avait manqué car ses derniers temps la jeune fille ne se sentait pas au mieux de sa forme. De plus, elle avait un gros rhume qui l’empêchait de chanter correctement, chose qui l’énervait plus que tout. Elle répétait sens cesse ‘Mais qu’est-ce que je vais devenir sans ma jolie voix ?’ Pourtant, c’était sûr que sa voix ne risquait pas grand-chose. Mais par simple précaution la jeune Mattiew avait décidé de ne plus parler (ou alors très peu) et elle buvait plusieurs litres de thé par jours.
Elle sombra vite dans un sommeil quelque peu agité. Elle rêvait de l’Irlande, de ses parents mais surtout, de son grand frère qu’elle aimait tant. Depuis quand n’avait-elle pas eu de nouvelle de son cher Jeremy ? Depuis des lustres. Que se passait-il donc pour qu’il oublie de lui écrire ? Il lui avait pourtant promis de lui écrire régulièrement ! Elle le voyait, lorsqu’il n’avait que 14 ans elle était encore petite, mais elle s’en souvenait comme si c’était hier, il la prenait dans ses bras et la faisait tourné pendant des heures et des heures.
A 6 heure du matin elle se réveilla en murmurant, les larmes aux yeux ‘Jeremy, je t’aime tant, tu me manque…’ Elle avait besoin de ses bras réconfortants. De toute façon Alvinia n’a jamais aimer être malade, elle avait toujours l’impression de mourir et c’était très désagréable. Elle vivait au ralentit et son cerveau était plus lent qu’un escargot. Elle s’essuya le visage du revers de sa manche avant d’ouvrir à tâtons les rideaux de son lit à baldaquin. Tout était plongé dans une semi-obscurité qu’Alvinia aimait. Les oiseaux au dehors semblaient être heureux de l’arrivée du printemps et le soleil arrivait doucement, sans se montrer pour le moment…
Elle alla prendre une douche en profitant pour se laver les cheveux. Après s’être bien séchée, elle revint en peignoir dans le dortoir où toutes les camarades d’Alvinia dormaient encore. Elle prit bien soin de choisir des vêtements chauds et s’habilla en silence. Puis elle s’empara d’une brosse à cheveux et commença à coiffer sa chevelure. A six heures et demie elle entoura son cou de son écharpe aux couleurs de Poufsouffle. La seule touche de couleur dans sa tenue. Et puis, après un dernier regard vers les lits aux rideaux fermés, la jeune fille quitta la pièce en refermant doucement la porte derrière elle.
La salle commune de Poufsouffle étant dans les donjons, Alvinia monta les marches qui menaient au Hall d’entrée. Sa respiration était lourde et quelque peu saccagée. Le moindre effort physique lui donnait le tournis. Le hall était vide de toute présence humaine, parfait. Elle resta un moment près de l’escalier, le temps de reprendre sa respiration. Au bout d’une ou deux minutes, elle reprit sa marche en direction de la porte d’entrée. Elle n’avait pas cours aujourd’hui, elle pouvait donc faire ce qu’elle voulait. Lorsqu’elle poussa les lourdes portes, la jeune fille crut d’abord qu’elle n’arriverait jamais à ouvrir ses satanées portes. Une fois dehors, son nez rougit par le nombre de fois qu’elle s’était mouché se mit à remuer légèrement, histoire de sentir (bien qu’elle ait du mal justement à sentir la moindre odeur) les parfums délicats que le vent lui apportait.
Elle passa une bonne heure dans le parc à se promener sans réel but. Et puis vers huit heures moins quart, elle décida de rentré au château et de manger un petit déjeuner digne de ce nom avec plein de vitamine. Chose qui devrait l’aidé à guérir, du moins, elle l’espérait. Lorsqu’elle entra dans la grande salle elle faillit faire demi-tour immédiatement. Elle fut plus que surprise lorsqu’elle découvrit qu’autant de monde à Poudlard était matinal. C’en était presque effrayant. Surtout que la plupart des premières années passaient leur temps à se courir après avec un bol de céréales, près à le lancer sur son camarade. Et sans oublier bien sûr les préfets et les professeurs qui tentaient vainement de calmé les ardeurs des sales gosses. Sale gosse, Alvinia l’était mais pas de façon si puérile. Elle n’était tout de même plus une gamine, malgré sa seule année de plus que les chenapans qui passaient devant elle sans vraiment la voire. Elle se dirigea vers sa table en évitant un bol remplit à ras bords de porridge (chose qu’Alvinia déteste, en plus !) et s’installa un peu à l’écart. Elle prit autant de jus de citrouille qu’elle pu puis après avoir bien mangé, elle se leva et décampa sans un seul regard vers les autres élèves.
Maintenant elle se retrouvait dans le hall et elle ne savait absolument pas où aller… jusqu'à ce qu’elle croise le regard de…