Une salle parmi tant d'autres

Mathias était nerveux. Plus nerveux qu'il ne se souvenait l'avoir jamais été. Et comme à chaque fois qu'il vivait une émotion aussi désagréable, l'adolescent avait décidé de passer ses nerfs dans une activité physique, en l'occurence, la marche.

Mathias parcourait donc, les mains enfoncées dans les poches, le troisième étage. Évidemment, on avait déjà vu mieux niveau paysage, mais avec les cordes qui tombaient dehors, le jeune Adams n'avait aucune envie de se prendre une autre douche froide. La dernière s'était peut-être terminée de façon agréable, Mathias n'avait pas la tête à ça en ce moment... De toute façon, la sécurité du troisième étage, c'était bien aussi. Ça donnait l'impression que l'adolescent faisait sa ronde quotidienne, comme l'exigeait son poste de Préfet... Ce qui était faux en fait, parce que Mathias n'avait pas non plus la tête à ça.

Si le Serpentard était si anxieux, c'était pour une raison bien précise. La nuit dernière, ça avait été la première Pleine Lune depuis l'attaque qu'avait subi Gaël Adams... Était-il lui-même devenu loup-garou ? Et, si la réponse était affirmative, comment s'était déroulée cette première transformation ? Mathias savait, de par les ouvrages sur la question qu'il avait lu, que la plupart des gens mordus ne survivaient pas à leur première Pleine Lune... Gaël était-il l'un d'eux ? L'idée d'avoir peut-être perdu son père angoissait Mathias... mais le fait d'avoir un père lycanthrope ne l'enchantait pas davantages.

Quoiqu'il en soit, le jeune Adams avait exigé de sa mère qu'elle lui écrive dès le lendemain de la première Pleine Lune, aujourd'hui donc, pour savoir ce qui s'était passé. Et elle l'avait fait... Au fond de sa poche droite, dans son poing serré, Mathias tenait une lettre d'Émeline Adams qu'il ne s'était toujours pas décidé à ouvrir. Il avait besoin de savoir ce qui était arrivé, mais ne savait pas trop s'il en avait vraiment envie finalement. Aussi, le jeune Préfet hésitait depuis une bonne demi heure.

Fatigué de se faire observer comme une bête curieuse par les tableaux, Mathias bifurqua finalement, sur un coup de tête, dans un local qui avait dû, anciennement, servir de salle de cours.

Le tableau noir, propre bien qu'usé, faisait face à une quinzaine de tables empilés contre le mur du fond et autant de chaises entassées de manière plus ou moins ordonnée. Les meubles semblaient en bon état et la poussière n'était pas très présente... Probablement que cette salle n'avait été abandonnée que depuis quelques mois, un an tout au plus.

Soupirant sans raison particulière, Mathias alla se percher sur les tables, callé dans le coin du mur. Là, il sortit enfin la lettre d'Émeline de sa poche et la plaça devant lui. Pas possible... Il hésitait encore ! Saleté de famille... S'il n'en avait pas eu, il ne serait pas en train de jouer les sentimentals...

L'adolescent resta là un bon moment, à fixer sa lettre sans vraiment la voir... Il fut cependant brutalement tiré de ses rêveries par...

( J'attends personne alors... Vient qui veut ^^ ! )

Alvinia, qui venait de rentré du parc, elle avait les cheveux légèrement mouillers, mais elle souriait néanmoins.
Elle était entrée en silence, et esprérait pouvoir regarder l'averse.

elle parcourut du regard la salle de classe vide, puis sursauta légèrement en voyant que quelqu'un était là... elle déclara avec un légé sourire :

Bonjour... je ne dérange pas au moins ? Si oui, je peux partir...

Ele n'était pas très sûre d'elle en présence de garçon, mais elle tentait de le cacher du mieux qu'elle pouvait...

Dommage pour toi que je te gâche la vue, car, contrairement à ce que tu crois, je ne partirais pas. Si tu crois que je vais suivre tous tes caprices, détrompes-toi, me faire marcher sur les pieds, c'est pas mon truc. Insultes-moi tant que tu veux, je suis libre de mes mouvements.
Et ce n'est pas parce que tu es à Serpentard que tu dois te sentir obligée d'insulté tout le monde. Vois-tu, la sympatie existe, tu pourrais t'en servir de temps en temps... tu auras beaucoup plus d'amis... enfin remarque, je n'ai pas à te donner d'ordre, c'était juste un conseil...

Sarah jeta un coup d'oeil au garçon et eut un rire moqueur. Elle s'aprocha de la fille qui devenait vraiment insolente et inutile...

" Moi, je pense que tu n'as rien à faire içi avec deux Serpentard. Je te conseilerai vivement de rejoindre ton petit groupe de copines et copains de Poufsouffle, parce que tu commences réellement à m'exasperer... "

Elle soupira, et eut un air de s'ennuyer, elle baissa la tête, et soudainement, brusquement elle prit le bras de la Poufsouffle.

" Dégage. Dégage avant que je m'occupe de ton compte ! Et n'oublies pas... C'est sans merci ! "

Un sourire diabolique apparut sur ses lèvres. On pouvait dire que Sarah était une vrai Serpentard !

- Oh oh oh oh ! Tais-toi... Je veux pas entendre des paroles du petit Poufsouffle qui fait sa belle... Bien, nous allons prendre la bonne démarche...

Sarah se retourna comme si de rien était et... Elle leva son poing et celui ci toucha de plein fouet le visage de l'autre fille. Elle était totalement prête à s'amuser sur son corps, et en plus, la Serpentard avait fait du sport il n'y a pas longtemps... Elle connait beaucoup de techniques... Alors tabasser une fille n'était pas un problème.

- Plus rien à dire ? Continuons...

Elle sortit soudainement sa baguette et la pointa sur elle.

- Crache Limaces !

(nan mais oh faudrait ptétre attendre un peut mathias là! Et d'un vous monopolisez son topic pour vous deux et de deux vous ne l'attendez même pas? On rêve tout debout!)

Merci Kali !

Effectivement... Si vous vouliez un topic juste pour vous deux, suffisait d'en créer un ... Là, mon Mathias pourrait ne pas être présent qu'on verrait pas la différence... Faut dire, si on m'avait laisser le temps de répondre aussi... ( On peut même plus aller dormir ! )

Bref. Je ne peux pas répondre avant mardi... Faites comme chez vous, je sortirai mon Mathias de cette salle cette semaine pour vous laisser entre vous ...

(hj: Mathias, je crois que tu vas avoir un nouveau poste à lire
Désolée, j'ai pas pu m'empêcher. )

La neige tombait au dehors cet après-midi là, empêchant toute sortie sans bonnet, cape en fourrure, écharpe, pull et gants.
Malgré ce temps des plus froids, on entendait en s'approchant des fenêtres des rires provenants du parc, sans doute dus aux batailles de boules de neige.

Les couloirs sombres et froids n'étaient guère accueillants, et pourtant Olyssa Nymfalis s'était refusée un petit moment de détente.
En effet, aucun de ses amis n'était là, certains en cours, d'autres à la bibliothèque, bref, une bataille de boules de neige tout seule semblerait bien ennuyeux et surtout très bizarre.

La préfète des Gryffondors déambulait donc dans Poudlard, s'accordant les sourires des professeurs qui la croisaient.

*Ils doivent sûrement penser que je fais ma ronde. *

La blondinette de deuxième année faire sa ronde? Impossible à penser. Elle était préfète et pourtant ne prenait ce rôle au sérieux que dans sa propre Salle Commune, et encore...

Alors qu'elle tournait au croisement de trois couloirs, un grand bruit attira son attention de l'autre côté de la porte d'une...d'une salle de classe peu utilisée si ses souvenirs étaient bons.
Curieuse, comme à son habitude, et surtout avide de distraction, la jeune fille ouvra sèchement la porte.

*Tiens tiens mais c'est...*

"...Mathias...ça faisait un moment qu'on ne s'était pas croisés."

Le jeune Adams, son homonyme de Serpentard, se trouvait là, au milieu de la pièce, encadré de deux filles de premières années, échevelées, la baguette levée, immobilisées en pleine action apparament.

Devant les regards qui s'étaient immancablement tournés vers elle, Oly leva lentement un sourcil, expression qui signifiait en gros ce qu'elle prononça à l'adresse de Mathias:

"Euh...C'est quoi ces furies?...Te laisserais-tu...Dominer Adams?"

Elle laissa échapper un petit rire moqueur. Olyssa savait bien que Mathias devait être pris de court par les évènements, mais par contre, elle ne savait ni l'identité des demoiselles, ni la raison de leurs baguettes levées. Et cette insouciance, cela ne lui plaisait pas.
Il semblait que la Gryffondor avait enfin trouvé une distraction à sa taille...

( Olyssa, que t'ais-je dis sur le fait d'être désolée ? Lol. De toute façon, tu ne me déranges jamais . ( Pendant que j'y pense, merci du compliment dans la forêt ))

La porte de la salle abandonnée livra passage à une jeune Poufsouffle que Mathias ne se souvenait pas avoir déjà croisée. Petite et pas bien costaude, elle faisait penser à une fragile gamine prête à se briser au moindre choc. Même ses paroles n'était pas assurée. Moui, bon... Pas étonnant si elle était à Poufsouffle...

Si elle dérangeait ? Mathias eu un demi-sourire sans joie et, lançant un regard éloquent à ce fac-similé de poupée, ne se donna même pas la peine de bouger de son perchoir pour lui répondre.

"Si." , lâcha-t-il en espérant la faire dégager de là.

Soit elle ne l'entendit pas, soit elle n'y prêta pas attention. Les deux hypothèses étaient crédibles puisque la quiétude de la pièce fut de nouveau dérangée par l’arrivée d’une élève. Une Serpentarde cette fois. Ou plutôt, une arrogante petite Serpentarde cherchant à tout prix la bataille... Elle n’avait pas sitôt franchi le seuil de la classe qu’elle insultait la Poufsouffle. Elle ne laissa son arrogance de côté que pour se présenter à Mathias qui lui rendit un regard désintéressé. Sarah Nowel ? Jamais entendu parler. Vraisemblablement une nouvelle pleine d’insolence qui espérait qu’on la considère comme extraordinaire... Elle ne prit même pas la peine d’attendre une éventuellement réponse du jeune Adams pour retourner à son jeu.

Contrairement à l’image qu’elle pouvait refléter d’elle-même, la Poufsouffle ne se laissa pas démonter... et se lança dans une leçon de morale digne de Gandhi. C’était bien une Poufsouffle... Prête à tout pour rétablir la paix et l’harmonie ! Comme on pouvait s’y attendre, la jeune Nowel ne montra en rien qu’elle n’avait ne serait-ce qu’entendu le discourt de l’autre jeune fille. La Serpentarde, affichant un air clairement menaçant, fit plutôt front, dégoulinante de suffisance.

La tension quasi palpable éveilla finalement un peu d’intérêt chez le Préfet de Serpentard qui s’approcha, restant néanmoins assit sur l’une des tables en marge des autres.

La Poufsouffle répliqua, son calme apparent sensiblement moins présent. Ce qu’elles pouvaient être misérables toutes les deux... On aurait dit des louves se disputant un bout de viande ! Hey, minute... Était-ce Mathias le bout de viande ?

Un coup de poing partit alors, suivit d’un sortilège. C’est que ça devenait sérieux ! Fronçant les sourcils, Mathias sauta sur ses pieds pour... Il ne savait pas trop. Peut-être participer à la bataille ? Ou bien abuser de son rôle de Préfet le plus injustement possible, juste pour le plaisir de sentir le pouvoir parcourir ses veines... Idée délicieuse que ledit Préfet n’eut cependant pas le temps de mettre en pratique. Deux sorts avaient fusés, mais la petite scène s’était calmée avec l’arrivée d’une troisième personne...

Olyssa Nymphalis, Préfète de Gryffondor, pénétra dans la pièce sèchement, bien qu’elle ne semblait pas de mauvaise humeur. Enfin quelqu’un que Mathias était capable de supporter ! Oui bon... Si elle avait bien voulu se passer de sa dernière remarque, ça aurait été encore mieux...

"Me laisser dominer ? Jamais." , grogna le Serpentard, passablement de mauvaise humeur.

Pour appuyer ses dires, l’adolescent détailla la Poufsouffle et la Serpentarde du haut de ses treize ans. Mathias Adams ? Se laisser impressionner par deux gamines ? Quand les gobelins deviendraient généreux oui !

"Est-ce par un manque de chance incroyable ou par pure stupidité que vous avez le culot de vous battre devant, non pas un, mais bien deux Préfets ?" , interrogea-t-il le plus aimablement du monde.

(hj: oupsss, je crois que c'est une manie chez moi les "désolé"
Sinon, pour le topic dans la Forêt, il faut bien savoir reconnaître la vérité, aussi fâcheuse soit-elle. )

Olyssa dut être satisfaite de la réponse de Mathias Adams, car après l'avoir longuement fixé de ses yeux pers, elle s'exclama tout naturellement:

"Je m'en doutais...Surtout se laisser dominer par deux..."

Trouvant cette solution préférable, elle ne termina pas sa phrase et désigna du menton les deux élèves, la baguette toujours levée, l'air pris de court par les évènements.
Ne prenant pas la peine de se présenter, elle détailla de la tête aux pieds les deux filles:

L'une à l'air animé d'une haine intense, les cheveux châtains foncés, les yeux où brillait la détermination...Poufsouffle, pensa Oly en remarquant l'insigne que la première année portait à la poitrine.
L'autre, le regard aussi noir et froid que ses cheveux, le teint blanc, le port de tête arrogant...Serpentard, en déduisit immédiatement Olyssa, avant même d'avoir vu son insigne aux couleurs vert et argent.

Mathias, comme pour prouver à son homonyme de Gryffondor qu'il contenait toujours aussi bien la situation qu'à son habitude, lança une réplique d'un ton moqueur à la Serpentard et à la Poufsouffle, toujours en une ridicule position de combat d'ailleurs.
Cette pique laissa à nouveau échapper un sourire à la Gryffondor, qui chargea à son tour, se prenant au jeu comme à son habitude:

"...Plutôt par stupidité, je pense...Elle jeta un regard à l'étoile rouge et or qui brillait, épinglée sur sa robe de sorcier...C'est pourtant une évidence qui n'échappe pas à tout le monde, mais il faut croire que ces...demoiselles ne porte pas l'évidence dans leur coeur. Est-ce un manque d'intelligence total?...Allez savoir..."

Elle rejeta ses cheveux en arrière avec délectation, avant de reprendre son sérieux et d'ordonner d'une voix calme:

"Baissez vos baguettes et...Quels sont vos noms au fait? Je ne me rappelle pas avoir fait votre conaissance."

(hj: En parlant de message, je dois avouer que je ne suis pas très fière de celui-là... )

Mathias, continuant de détailler les deux ‘combattantes’, sourit légèrement lorsqu’Olyssa poursuivit le jeu que le Serpentard avait amorcé avec sa question camouflant une moquerie. Les insultes indirectes... Un passe-temps qui plaisait énormément au jeune Adams. Peut-être à cause de l’impression de supériorité qu’apportaient les réflexions condescendantes... Les mots étant la pire des armes, il était plus que distrayant de savoir les manier dans toute leur puissance.

Cependant, cette fois-ci, le jeu paraissait moins attrayant aux yeux de Mathias. Le coeur n’y était pas vraiment... Il s’efforça néanmoins de faire comme si, parce qu’il avait tout de même une certaine réputation à maintenir... Il n’était pas tombé aussi bas que Mina Lempin ! Lui ne s’apitoyait pas sur son sort et il était, de toute façon, impensable qu’on lui reconnaisse la moindre faiblesse. Question d’orgueil.

Aussi, par dépit, la petite Alvinia Mattiew sembla faire une cible tout indiquée pour que le jeune Préfet de Serpentard abuse injustement du peu de pouvoir que lui avait accordé cette école, juste parce qu’il était plus plaisant de trouver un coupable sur qui desservir sa colère que de chercher à comprendre comment régler le pourquoi de cette colère.

"Cette pauvre folle, comme tu dis..." , débuta Mathias en élevant la voix, s’adressant directement à la seule Poufsouffle de la pièce. "... est avant tout une Serpentard... Ton sens de l’observation semblant plus ou moins déficient, je te ferrais remarquer qu’il se trouve que je suis justement le Préfet des Serpentards..."

Comme l’avait fait Olyssa précédemment, Mathias jeta un coup d’oeil à son insigne de Préfet, clairement visible sur sa poitrine. Il reporta ensuite un regard moqueur sur Alvinia, n’accordant même pas un soupçon d’attention à la Serpentard qu’il était en train de ‘défendre’.

"Modérer tes paroles seraient probablement à ton avantage... À moins de vouloir faire subir quelqu’humiliation à ta Maison si..."

Mathias s’arrêta au milieu de sa phrase, la main tendue en cherchant ses mots. Il ouvrit la bouche à une ou deux reprises, mais fini par abandonner, recroisant les bras sur son torse.

"... Hum... J’essaie de trouver une qualité à Poufsouffle, mais je n’y arrive pas. Peut-être Olyssa sera-t-elle meilleure menteuse que moi ?" , fit finalement le Serpentard en haussant les épaules et en jetant un regard amusé à la Préfète de Gryffondor, espérant qu’elle saisirait la perche qu’il lui tendait. Mais c’était difficile à prévoir... Olyssa aimait certainement s’amuser, comme n’importe quel Gryffondor, mais le fait de rabaisser sciemment une gamine qui, après tout, n’avait comme tare que d’appartenir à la pire des Maisons de Poudlard faisait-il partit de ce que la jeune Nymphalis considérait comme un divertissement ?

Olyssa s'assit sur le bord de la table branlante d'un air négligé, prenant un plaisir évident aux moqueries du Serpentard.
Mathias souriait d'un air mauvais et rabaissait à chacune de ses paroles la Poufsouffle qui paraissait bien faible en comparaison de son adversaire, déjà bien plus grand qu'elle, mais surtout réputé pour sa répartie digne de Salazar Serpentard.

Un détail suffit néanmoins à la faire sortir du jeu.
Il s'agissait de l'air niais de l'autre Serpentard.
celle-ci devait être plutôt satisfaite de la tournure des évènements à présent: son Préfet, aussi cruel soit-il, ne l'avait pas agressé, ou du moins pas encore, quant à la Poufsouffle, elle, son sort n'était pas établi, mais toutes les solutions que voyait la Gryffondor ne lui serait pas favorables...

Oly allait sûrement se délecter encore quelques instants de cette proie si faible, son désir avide de distraction serait ainsi comblé...Mais était-ce seulement l'amusement?...Non, il s'agissait aussi de son honneur, la pitié et la compassion ne devaient pas être au rendez-vous dans ce jeu...pas devant Mathias.

On attendait sa réponse, elle se devrait d'être cassante, injuste, mais surtout cinglante
La jeune Nymfalis ne savait plus quoi faire, elle regrettait presque à présent d'avoir rencontré Adams.
Un coup d'oeil vers la droite, Mathias.
Vers la gauche, la timide Poufsouffle et...l'horrible Serpentard à l'air décidément...

"Moi, j'essaierais plutôt de trouver une qualité à ça...Oly s'approcha et désigna la Serpentard de première année, une expression indescriptible sur le visage. ...Le regard vide, l'air dénudé de toute intelligence... Elle prit un air totalement exaspéré et se retourna vers Mathias dans un soupir faussement désolé: ...C'est ça que tu défend Adams? Elle n'est même pas digne de t... de Serpentard, un vrai déchet.....A vrai dire, je ne sais même pas si elle serait potable chez les moldus..."

Sur ces mots, elle adressa un regard digne de Kalinah au charmant préfet, le mettant immancablement au défi. Prendre parti pour un élève de Poufsouffle n'était pas une mince affaire depuis le jour où elle avait eu à faire à cette...quel adjectif pourrait convenir à Mina Lempin de toute manière? Pitoyable, pleurnicharde, peut-être? Non, même pas ça.
Bref, dans un éclat doré elle lâcha d'un air provocateur:

"Adams, ne me dis pas que tu es assez...sentimentale pour te prendre d'affection pour ce genre de microbe?" (je parle Sarah, biensûr )

*Pris au piège... ....Oh mais non non non, ta mère ne t'a-t-elle jamais dit de ne pas crier victoire trop tôt? Il va contourner, comme d'hab...

( J’ai bien l’impression qu’on a perdu Sarah... Elle devait répondre avant lundi... )

Mathias ne se départit pas de son sourire malgré la répartie d’Olyssa qui n’était pas tout à fait ce que l’adolescent attendait. Il avait sa réponse... La jeune Nymphalis n’était pas quelqu’un d’injuste, bien que sa façon d’équilibrer le jeu était assez ironique. Elle n’acceptait pas de frapper une gamine déjà à terre, détournant la conversation pour mettre à terre une deuxième gamine... Quoique, si on se fiait au portrait type d’un parfait Gryffondor, Olyssa était tout à fait dans ses droits, Sarah étant de Serpentard. Quel sens de l’honneur ils avaient ces Gryffondors...

Les mots choisis par la Préfète, par contre, déplurent une fois de plus à Mathias. Lui ? Se prendre d’affection pour quelqu’un ? N’importe quoi. Le Serpentard ne croyait pas à l’amour ou, en tout cas, pas pour que ça lui arrive à lui. Il n’arrivait même pas à s’imaginer pouvoir être prêt à donner de sa personne pour quelqu’un d’autre que lui-même ou un(e) très très bon(ne) ami(e). Alors qu’il tombe amoureux d’une gamine encore plus pathétique que Kalinah... Largement peu probable, pour ne pas dire impossible.

"Mais je n’ai d’affection que pour toi, Olyssa, ma Fleur de Lys..." , rétorqua finalement Mathias, plongeant son regard dans celui turquoise de la Gryffondor en adoptant un air dangereux.

C’était la deuxième fois qu’Olyssa essayait de le prendre au piège... Le jeune Adams n’étant pas spécialement d’humeur à s’amuser, il avait choisit cette réplique en espérant qu’elle surprendrait et empêcherait l’adolescente de retenter l’expérience. Olyssa ne l’agaçait pas vraiment, mais la patience, particulièrement peu présente ce jour-là, du Serpentard ne supporterait pas encore bien longtemps des piques, même amicales. Un autre jour, peut-être...

Après un léger temps de silence, Mathias brisa le contact visuel et posa son regard sur Sarah Nowel en soupirant.

"Que veux-tu... Il faut toute sorte de monde pour faire un monde !" , fit-il, fataliste, en s’adressant à Olyssa comme si Sarah et Alvinia avaient été trop stupide pour comprendre qu’on parlait d’elles.

"Sur ce, je vais vous laissez entre filles ! Pas que je m’ennuis, mais avez deux mollusques sans aucune répartie..."

Laissant sa phrase en suspend, Mathias salua Olyssa d’un signe de tête, n’accorda même pas un regard aux deux premières années et quitta la pièce sans plus de cérémonie, prenant le chemin de son dortoir en maudissant le temps à l’extérieur. Il aurait bien aimé se défouler en frappant dans un Cognard... Tant pis. Il allait plutôt aller user la moquette comme un lion en cage...

Ce que le jeune Préfet de Serpentard n’avait pas réalisé, c’est qu’il avait oublié la lettre de sa mère sur l’une des tables de la salle de classe abandonnée...

( Si tu veux trouver matière à prendre Mathias au piège pour vrai et pour les 6 prochaines années, Olyssa, ‘ma Fleur de Lys’, suffit d’ouvrir la lettre et j’te dit le petit surnom que lui donne sa mère... Lol ! )

(hj: Merci pour la lettre Mathias )

Olyssa, la mine indéchiffrable, observa le jeune Adams qui semblait à vrai dire assez décontenancé par sa réplique. Quoi de plus normal, vu qu'elle participait encore à son jeu quelques instants plutôt et maintenant allait totalement à son encontre.

La jeune fille ne s'attendait par contre pas du tout à la pique que lui lança Mathias. Décidément jamais elle n'arriverait à le faire perdre pied!
La "Fleur de Lys", qui ne s'avouait jamais vaincue, voulut répliquer mais son homonyme de Serpentard l'en empêcha à nouveau à son grand mécontentement en prononçant deux ultimes phrases.
Toutes deux ironiques certes, mais Oly y perçut clairement une certaine déception.
Elle ravala à nouveau les paroles qu'elle aurait prononcé en temps normal et regarda s'éloigner le Serpentard sans aucune réaction, restant bêtement plantée au milieu da la pièce.

De mémoire d'homme, c'était la première fois qu'elle se retrouvait ainsi clouée sur place, aussi pacifique que les deux idiotes de première année.
Fierté oblige, elle lança un regard furieux à ces dernières:

"Vous êtes encore là vous?"

*Tu n'es vraiment que...qu'une incapable. Cette sale...non...enfin si, Adams n'est qu'une brute.*

La jeune poursuiveuse, prise de court par les évènements pour la première fois depuis au moins des mois s'en voulait plus que jamais. Où était passée sa dignité? Pffff...elle avait été ridicule, heureusement qu'il y avait si peu de spectateurs pour assister à cette scène, sûrement l'une des plus désobligeantes de son histoire.

La colère venait toujours rapidement chez cette jeune fille impétueuse et elle donna un violent coup de pied dans l'un des pieds de table, qui s'ensuivit d'un cri de douleur. *Et encore une action stupide*, se reprocha-t-elle.

Sautillant sur place en se tenant d'une main le pied meurtri, elle se laissa choir sur le bord de la table visée quelques instants plutôt.
Un bruissement se laissa alors entendre sous son postérieur.
Dans un froncement de sourcils, la Préfète abandonna sa souffrance pour saisir aussitôt le bout de papier chiffonné qui se trouvait sous ses fesses.
Ce bout de parchemin n'était autre qu'une lettre à première vue, d'après l'enveloppe sans aucun doute d'origine sorcière.

Une expression surprise se peint alors sur son visage et elle murmura pour elle-même:

"Mrs Adams à Mathias..."

Olyssa se leva brusquement et ouvrit la porte à la volée...Mais qu'est-ce qu'elle faisait? Voyons, elle allait sagement rendre cette lettre à son propriétaire aussi sournois soit-il...

*Non*, cria une petite voix dans sa tête. Elle stoppa sa course effreinée sur le champ.
La tentation remporterait-elle ce nouveau combat? Ouvrir cette lettre que Mrs Adams avait écrit à son fils lui offrirait la satisfaction de sa curiosité.
Mais le manque de loyauté, était-ce suelemtn un défaut?
Elle resta là, au moins cinq minutes debout au milieu du couloir du troisième étage, la précieuse lettre pendant au bout de son bras.
L'abandonner ici serait une idée, bien qu'elle tomberait alors entre les mains de n'importe qui....................................................................................................
Et ce combat silencieux qui régnait dans la tête de l'adolescente, ce fut la tentatrice curiosité qui l'emporta, comme on pouvait s'y attendre...

(hj: Je posterais bientôt pour la suite... )